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Temple gallo-romain de Cahors

Le temple gallo-romain de Cahors est un édifice cultuel antique de type fanum construit dans la ville de Divona Cadurcorum, aujourd'hui Cahors dans le département français du Lot.

Temple gallo-romain de Cahors
Plan des vestiges.
  • Structures attestĂ©es
  • Structures restituĂ©es
Présentation
Destination initiale
temple
État de conservation
vestiges enfouis
Localisation
Pays
Commune
Coordonnées
44° 26′ 43″ N, 1° 26′ 07″ E
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Localisation sur la carte du Lot
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Ce grand temple de type fanum Ă  cella de 22 m de diamètre extĂ©rieur est probablement construit dans la seconde moitiĂ© du Ier siècle et abandonnĂ© trois siècles plus tard. Il semble vouĂ© au culte de Divona, dĂ©esse tutĂ©laire de la ville.

Ses vestiges sont fouillés en 2002 lors de travaux de remaniement de l'hôpital de Cahors et ré-enfouis après étude.

Localisation

Plan partiel de Divona Cadurcorum sous le Haut-Empire.

Le temple est construit dans la partie occidentale de Divona, dans le mĂ©andre du Lot ; assez proche de la rivière, il est Ă©levĂ© sur un podium qui le prĂ©serve des inondations. Son pĂ©ribole semble s'inscrire dans une insula limitĂ©e au nord par le decumanus maximus, au sud par un autre decumanus et Ă  l'ouest par un cardo ; seule la voie qui le longerait Ă  l'est n'est pas identifiĂ©e Ă  son niveaufig. 1_1-0">[1]. Un grand ensemble monumental est constituĂ© au sud du decumanus maximus, avec d'ouest en est le grand temple, le forum et l'amphithéâtreal. 3_2-0">[2].

Dans la ville moderne, les vestiges du temple sont enfouis sous les bâtiments les plus occidentaux du centre hospitalier, vers l'angle formé par l'avenue Jean-Jaurès et le rue du président-Wilson.

Histoire

Le premier indice d'occupation du site est la présence d'un habitant de l'époque d'Auguste ou de Tibère, associé à des tronçons de voirie[3]. Très vite, dès les années 50 de notre ère, une réorganisation urbaine a lieu avec l'édification d'un monument public non identifié mais pourvu d'un imposant portique[4]. Le grand temple à cella ronde appartient à la troisième phase de construction ; postérieure aux précédentes, elle ne peut pas être plus précisément datée en raison de l'arasement extrême des maçonneries du temple[4]. C'est peut-être dans ce temple qu'est transféré le culte de la déesse tutélaire de la ville Divona, jusque là célébrée sur l'autre rive du Lot, presque en face du temple[5].

Le temple est peut ĂŞtre abandonnĂ© dans la seconde moitiĂ© du IVe siècle comme les grands monuments antiques de la ville qui se resserre sur son flanc orientalal. 12_6-0">[6]. Le site est alors, au fil du temps, soigneusement dĂ©barrassĂ© de ses pierres jusqu'au niveau des fondations et recouvert de près de m de terre. Le temple, qui est invisible et n'est mentionnĂ© dans aucun Ă©crit, est totalement oubliĂ©[3].

Ce sont des travaux de réaménagement de l'hôpital de Cahors qui révèlent, en 2002, la présence des soubassements de ce temple même si des sondages réalisés trois ans plus tôt ont montré la présence de structures antiques, alors non identifiées, dans le secteur[3].

Description

Proposition de restitution du temple de Barzan.

Le temple de Cahors est un fanum Ă  cella circulaire le rapprochant du temple du moulin du Fâ Ă  Barzan, de la tour de VĂ©sone Ă  PĂ©rigueux et dans une moindre mesure du temple gallo-romain de Tours, ce dernier ne possĂ©dant pas de galerie de circulation entourant la cella. Environ 70 temples Ă  cella circulaire sont recensĂ©s en Gaule au XXIe siècle.

La cella mesure 22 m de diamètre extĂ©rieur ; elle s'ouvre Ă  l'est sur un pronaos large de 14,80 m et profond d'au moins 5 mètres. Elle est entourĂ©e d'un pĂ©ristyle de 35 m de diamètre qui mĂ©nage entre la cella et lui-mĂŞme une galerie large de m formant un dĂ©ambulatoire[7]. L'ensemble occupe le centre d'un pĂ©ribole dont les dimensions exactes ne peuvent ĂŞtre prĂ©cisĂ©es mais peuvent ĂŞtre Ă©valuĂ©es Ă  61 Ă— 81 m[8] ; il est certainement pourvu intĂ©rieurement d'une galerie Ă  portiques[9]. En raison de la disparition totale des Ă©lĂ©vations des murs, la hauteur des diffĂ©rentes composantes ne peut ĂŞtre apprĂ©hendĂ©e, pas plus que l'ordonnancement des probables colonnades qui ornent le pronaos et bordent la galerie du pĂ©ristyle. Les fouilles ont livrĂ© de nombreux dĂ©bris de marbre des PyrĂ©nĂ©es pouvant provenir des placages qui dĂ©coraient les murs et/ou le sol du temple[8].

En 2004, Christian Darles, croisant les données archéologiques de Cahors avec les travaux sur d'autres temples d'architecture comparable, propose deux restitutions du temple de Cahors basées soit sur le temple de Barzan[10], soit sur celui de Périgueux[11].

Notes et références

  1. fig. 1-1" class="mw-reference-text">Rigal 2017, fig. 1.
  2. al. 3-2" class="mw-reference-text">Rigal 2017, al. 3.
  3. Rigal 2004, p. 86.
  4. Rigal 2004, p. 87.
  5. Filippini 2010, p. 109.
  6. al. 12-6" class="mw-reference-text">Rigal 2017, al. 12.
  7. Rigal 2004, p. 89.
  8. Filippini 2010, p. 108.
  9. Rigal 2004, p. 92.
  10. Darles 2004, p. 101.
  11. Darles 2004, p. 102.

Voir aussi

Bibliographie

  • Christian Darles, « Le temple rond de Cahors-Divona, hypothèses de restitution », Aquitania : une revue inter-rĂ©gionale d'archĂ©ologie, t. XX,‎ , p. 95-104 (DOI 10.3406/aquit.2004.1379).
  • Anne Filippini, Le Lot, Paris, AcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres, coll. « Carte archĂ©ologique de la Gaule » (no 46), , 263 p. (ISBN 978-2-8775-4253-1).
  • Didier Rigal, « Le temple gallo-romain de Cahors », Aquitania : une revue inter-rĂ©gionale d'archĂ©ologie, t. XX,‎ , p. 85-94 (DOI 10.3406/aquit.2004.1378).
  • Didier Rigal, « Espaces vides et espaces bâtis dans la ville antique de Cahors-Divona », ArchĂ©opages, no 44 « Terrains vagues »,‎ , p. 16-19 (DOI 10.4000/archeopages.1452).

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