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Technique acoustique picoseconde

La technique acoustique picoseconde permet la gĂ©nĂ©ration et la dĂ©tection d'ondes sonores de hautes frĂ©quences par des impulsions lumineuses ultracourtes. C’est une mĂ©thode non destructive et sans contacts, dans laquelle une impulsion acoustique picoseconde pĂ©nĂštre dans des films minces ou des nanostructures. Cette technique est parfois appelĂ©e technique optique picoseconde.

Vue générale

Dispositif expérimental de la technique acoustique picoseconde.

Cette technique a été inventée par H.Maris et son équipe à l'université Brown. Ils ont observé la vibration d'un film d'As2Te3 soumis à une brÚve impulsion lumineuse[1].

Le principe général est le suivant (voir figure ci-contre) : une impulsion laser de pompe permet de générer un paquet d'ondes acoustiques qui va se propager dans l'échantillon. Le faisceau sonde, décalé en temps grùce à une ligne à retard, permet de mesurer les variations de réflectivité en fonction du temps. Les signaux à détecter étant faibles, on utilise un modulateur acousto-optique (MAO) associé à une détection synchrone.

Génération et détection

Génération : l'échauffement brutal de la surface provoque la dilatation du matériau et l'envoi d'un train d'ondes élastiques. Dans le cas d'un matériau transparent non absorbant, on recouvre celui-ci d'un mince film absorbant, qu'on appelle aussi transducteur (par analogie avec les techniques de génération d'ultrasons).

Détection : la ligne à retard permet de retarder le faisceau sonde et donc de mesurer la réflectivité totale à des temps différents. La brusque montée en température provoque un changement brutal de réflectivité, qui correspond à la coïncidence des impulsions de pompe et de sonde à la surface de l'échantillon. L'échantillon se refroidit lentement et on observe une lente descente vers le niveau moyen. De plus, on peut observer les phénomÚnes suivants :

  • la vibration du film traducteur qui recouvre les Ă©chantillons transparents, sous la forme d'oscillations fortement amorties dans la reflectivitĂ© ;
  • lorsque l'impulsion rencontre une interface, une partie est rĂ©flĂ©chie et revient Ă  la surface. Il se produit alors une variation des propriĂ©tĂ©s optiques de la souche. Les variations de rĂ©flectivitĂ© dĂ©tectĂ©es sont appelĂ©es un "Ă©cho", par analogie avec l'Ă©cholocation. Le temps d'aller-retour permet de dĂ©duire l'Ă©paisseur ou la vitesse du train d'ondes ;
  • dans le cas d'une impulsion gĂ©nĂ©rĂ©e en profondeur, celle-ci possĂšde une forme monopolaire (c'est-Ă -dire une nature uniquement compressive). Son retour en surface entraine une variation de l'Ă©paisseur de la couche et donc un saut de rĂ©flectivitĂ© dĂ» aux effets de rĂ©sonance optique (les couches nanomĂ©triques transparentes se comportant comme des cavitĂ©s de Fabry-PĂ©rot) ;
  • dans certains conditions, on observe des oscillations pĂ©riodiques. En effet, une partie du faisceau sonde est rĂ©flĂ©chie par le train d'ondes acoustiques qui se comporte comme une interface mobile se dĂ©plaçant Ă  une vitesse . Le dĂ©phasage varie entre les faisceaux qui interfĂšrent, ce qui provoque l'apparition d'oscillations dans la rĂ©flectivitĂ©, appelĂ©es oscillations Brillouin. La pĂ©riode de celles-ci dĂ©pend de la longueur d'onde de la lumiĂšre sonde
oĂč est l'indice optique, est la vitesse longitudinale et est l'angle d'incidence interne. Ces oscillations peuvent ĂȘtre attĂ©nuĂ©es, soit par l'absorption optique, soit par l'attĂ©nuation acoustique.

Résultats : d'une part, cette technique permet de mesurer les propriétés élastiques de matériaux en couches minces. D'autre part, elle est largement utilisée dans le domaine, de l'acoustique physique aux petites échelles (nanostructures, solitons acoustiques, atténuation acoustique).

Notes et références

  1. Thomsen et coll Phys. Rev. Lett. 53 989 (1984)

Voir aussi

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