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Teatro San Ferdinando

Le Teatro San Ferdinando est un théâtre situé à Naples, en Italie. Il porte le nom de Ferdinand Ier, roi de Naples[1]. Situé près du Ponte Nuovo, il se trouve au sud-est du Teatro Totò[2], dans la partie ouest du quartier Arenaccia. Construit à la fin du XVIIIe siècle, les sièges sont disposés en quatre rangées de gradins[3]. Le théâtre est associé à Eduardo De Filippo et aux productions des années 1950 sous sa direction. Fermé dans les années 1980 et rouvert en 2007, le San Fernando est géré par le Teatro Stabile (it) de Naples.

Teatro San Ferdinando
Présentation
Type
Architecte
Camillo Lionti (d)
Ouverture
Site web
Localisation
Localisation
Coordonnées
40° 51′ 26″ N, 14° 15′ 49″ E
Carte

Histoire

Construit pendant la période de 1788 à 1790[4], il ouvre avec l'opéra de Domenico Cimarosa, Il falegname. Un autre opéra de Cimarosa, La Villana Riconosciuta, qui avait été créé à Naples en 1783 au Teatro del Fondo, ouvre la saison du Teatro San Ferdinando en 1791[4]. Dès le début, le théâtre connaît des difficultés, subit différentes administrations, devenant rapidement un lieu pour des compagnies plus petites et pour un public peu aristocratique[5].

Entre 1814 et 1818, un nouveau bâtiment est construit pour le théâtre, situé sur les murs d'enceinte d'une église profanée[1]. En 1829, il est rarement ouvert[6]. L'acteur de Polichinelle Antonio Petito y joue pour la première fois en 1831[7] et son arrière-petit-fils, Enzo Petito, s'y produit de nombreuses années plus tard. Le 30 novembre 1843, Marzio Gaetano Carafa, principal de Colubrano, vend le théâtre à Enrico del Prete, qui le sous-loue ensuite à Adamo Alberti (1809-1885), comédien et impresario du Teatro dei Fiorentini[7]. Giovanna d'Arco est joué au San Ferdinando au début de 1855[8] ; un manuel de 1855 a inclus la critique du théâtre, en notant ses performances d'amateur[9]. En 1886, la saison commence avec l'acteur Federico Stella (1842-1927) qui monte sur scène dans Crescenzo Di Maio[5]. Le typographe Luigi Bartolomeo et l'imprésario Salvatore Golia ont acheté une partie du théâtre[7]. Lors de la saison 1889-1890, le théâtre accueille également le succès d'Eduardo Scarpetta[5]. Golia et sa femme Raffaella Salvatore Bartolomeo (sœur de Luigi), devinrent les seuls propriétaires du théâtre, et il en confia la gestion à son fils Giuseppe. En 1896, le théâtre organise une représentation de San Francisco[10].

O mese mariano de Salvatore Di Giacomo est crĂ©Ă© au San Ferdinando le 24 janvier 1900[11] Dans les annĂ©es 1930, Golia, essayant de gĂ©rer sa dette, a louĂ© le bâtiment[5]. Le théâtre est transformĂ© en "Cinema Teatro Principe" jusqu'au 3 septembre 1943 lorsque les bombes amĂ©ricaines et allemandes le dĂ©truisent presque entièrement. Le 25 fĂ©vrier 1948, Golia vend les ruines Ă  De Filippo qui investi dans la reconstruction du théâtre avec ses revenus de ses films[11] et avec des prĂŞts bancaires, formant son Il Teatro di Eduardo[12]. Ă€ la suite de l'achat, la SIT SocietĂ  Imprese Teatrali dirige « Il Teatro di Eduardo » et une deuxième sociĂ©tĂ©, « La Scarpettiana ». En 1954, une nouvelle sociĂ©tĂ©, "San Ferdinando Film", dirige une sĂ©rie de six spectacles du Il Teatro di Eduardo et De Filippo continue Ă  travailler dans le cinĂ©ma pour payer la restauration du théâtre[5]. L'un des spectacles, Palummella zompa e vola (Palummella saute et vole) est une farce d'Antonio Petito, avec De Filippo dans le rĂ´le de Pulcinella (Polichinelle)[11]. En 1956, la compagnie devient "Il Teatro San Ferdinando srl" et le théâtre est amĂ©liorĂ© pour contenir 1 150 places[13]. Ă€ son apogĂ©e Ă  la fin des annĂ©es 1950, le théâtre comprenait des acteurs tels que Enzo Cannavale, Ettore Carloni, Gennarion Palumbo, Pietro Carloni, Lello Grotta, Enzo Petito, Pietro De Vico, Cilelia Matania, Graziella Marina, Pupella Maggio, Antonio Casagrande, Angela Pagano, Anna Maria Colonna, Nina De Padova, Riccardo Grillo, Vittorio Ardesi, Giorgio Manganelli, Liana Tronche, Maria Hilde Renzi, Andrea Biello, Olga D'Ajello, Scilla Vannucci et Nico Da Zara[14]. Les dettes obligent cependant De Filippo Ă  dissoudre la Scarpettiana en 1960 et Ă  fermer le San Fernando en 1961. En 1964, le théâtre devient la "Teatrale Napoletana", compagnie fondĂ©e par Paolo Grassi et Giorgio Strehler, fondateurs et propriĂ©taires du Piccolo Teatro di Milano[15]. Le programme Ă©tait ambitieux et prestigieux : un pont culturel entre deux rĂ©alitĂ©s très diffĂ©rentes, Naples et Milan.

De Filippo continue d'être impliqué dans le théâtre et, au début des années 1970, il décide de créer un centre de recherche et un musée au théâtre, les Archives d'Eduardo De Filippo. En 1996, le théâtre est offert par le fils de De Filippo, Luca, à la ville de Naples pour être restauré en salle de spectacle. Les archives ont été transférées l'année suivante à la Società Napoletana di Storia Patria. Le 30 septembre 2007, après de nombreuses années de restauration et de gros investissements, San Fernando rouvre ses portes avec La Tempête de Shakespeare, dans la traduction faite en 1984 par Eduardo De Filippo. Le San Ferdinando est géré par le Teatro Stabile (it) de Naples.

Bibliographie

  • Vittorio Buttafava, I guadagni di Eduardo nel pozzo del S. Ferdinando, Oggi, a. XI, n. 11, 17 fĂ©vrier 1955, p. 52.
  • Filippo D'Ambrosio, L'Amministrazione Comunale di Napoli per una nuova politica teatrale, Napoli, Giannini, 1964.
  • Isabella Quarantotti De Filippo, Eduardo polemiche, pensieri, pagine inedite, Milano, Bompiani, 1985.
  • Eduardo De Filippo e il Teatro San Ferdinando, programma di sala per l'inaugurazione del San Ferdinando, Napoli, Ed. Arte Tipografica, 1954.
  • Costantino De Simone Minaci, Federico Stella et S. Ferdinando, TeatroScenario, a. XVI, nn. 17-18, 15 septembre 1952, p. 57-60.
  • Costantino De Simone Minaci, Il San Ferdinando ei teatri popolari del secondo Ottocento, Il Mezzogiorno, 31 mars 1954.
  • Donizetti ei teatri napoletani nell'Ottocento, a cura di Franco Mancini-Sergio Ragni, Naples, Electa, 1997.
  • Gennaro Magliulo, In Consiglio Comunale non si parla di teatro, Il Pungolo, Naples, 10 juillet 1965.
  • Indro Montanelli, Eduardo, Corriere della Sera, 11 juillet 1959.
  • Umberto Onorato, Fasti dell'antico San Ferdinando, TeatroScenario, a. XVI, n. 10, 15 mai 1952, p. 42–4.
  • Vito Pandolfi, Realizzazione di un sogno, Il dramma, a. 30, n. 198, 1Âş fĂ©vrier 1954, pp. 60-1.
  • Maria Procino Santarelli, Eduardo dietro le quinte. Un capocomico-impresario attraverso cinquant'anni di storia, censura e sovvenzioni (1920-1970), Roma, Bulzoni, 2003.
  • Paolo Ricci, Eduardo riapre il San Ferdinando, L'UnitĂ , 18 octobre 1964.
  • Lucio Ridenti, Sono stato da Eduardo, Il dramma, a. 30, n. 202, 1Âş avril 1954, pp. 44-5.
  • Paolo Sommaiolo, Il CafĂ©-Chantant. Artisti e ribalte nella Napoli della Belle Époque, Napoli, Tempo Lungo, 1998.
  • Carlo Trabucco, Eduardo napoletano del mondo ha dato una casa a Pulcinella, L'Avvenire d'Italia, 24 juin 1954.
  • Giulio Trevisani, De Filippo ha compiuto a Napoli il miracolo del "San Ferdinando", dans L'UnitĂ , 15 dĂ©cembre 1953.
  • Vittorio Viviani, Storia del teatro napoletano, Naples, Guida Editore, 1969.

Notes et références

  1. Karyl Lynn Zietz et Karyl Charna Lynn, Italian opera houses and festivals, Scarecrow Press, (ISBN 978-0-8108-5359-1, lire en ligne), p. 148
  2. Du nom de l'acteur comique italien Totò.
  3. John Murray, A handbook for travellers in southern Italy: being a guide for the continental portion of the Kingdom of the Two Sicilies, J. Murray, , 80– (lire en ligne)
  4. Nick Rossi et Talmage Fauntleroy, Domenico Cimarosa: his life and his operas, Greenwood Publishing Group, (ISBN 978-0-313-30112-4, lire en ligne), p. 201
  5. Maria Procino Santarelli, Eduardo dietro le quinte: un capocomico-impresario attraverso cinquant'anni di storia, censura e sovvenzioni (1920-1970), Bulzoni, (ISBN 978-88-8319-822-9, lire en ligne), p. 133
  6. THE HARMONICON, London, Samuel Leigh, , 266– (lire en ligne)
  7. (it) « San Ferdinando » [archive du ], Lastoriadinapoli.it (consulté le )
  8. Giuseppe Verdi et Alberto Rizzuti, Giovanna d'Arco: dramma lirico (in four acts), University of Chicago Press, , 11, 14 (ISBN 978-0-226-85330-7, lire en ligne)
  9. John Murray, A handbook for travellers in southern Italy: being a guide for the continental portion of the Kingdom of the Two Sicilies, J. Murray, (lire en ligne), 80
  10. Stanley Hochman, McGraw-Hill encyclopedia of world drama: an international reference work in 5 vol, VNR AG, (ISBN 978-0-07-079169-5, lire en ligne), p. 37
  11. Gaetana Marrone, Encyclopedia of Italian Literary Studies, CRC Press, , 587, 635– (ISBN 978-1-57958-390-3, lire en ligne)
  12. Martin Banham, The Cambridge Guide to Theatre, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-43437-9, lire en ligne), 283
  13. Leo Bryan Pride, International theatre directory: a world directory of the theatre and performing arts, Simon and Schuster, (lire en ligne), p. 277
  14. Fiorenza Di Franco, Eduardo di Filippo, Gremese Editore, (ISBN 978-88-7742-448-8, lire en ligne), p. 195
  15. Eduardo De Filippo, Teatro: Cantata dei giorni dispari, Arnoldo Mondadori, (ISBN 978-88-04-56243-6, lire en ligne)
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