AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Te Wei

Te Wei (chinois traditionnel : ç‰č䌟 ; pinyin : tĂš wěi), nĂ© le Ă  Shanghai et dĂ©cĂ©dĂ© le dans cette mĂȘme ville, est un illustrateur et rĂ©alisateur de cinĂ©ma d'animation Chinois, ayant travaillĂ© aux Studios d’Art de Shanghai. Il prouve qu'il est possible d'appliquer la peinture traditionnelle chinoise au cinĂ©ma d'animation.

Te Wei
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  94 ans)
ShanghaĂŻ
Nationalité
Activités

Biographie

NĂ© en 1915, Te Wei est une lĂ©gende. Il a surmontĂ© les tribulations de sa longue existence grĂące Ă  une force de caractĂšre peu commune. Pour lui, la pĂ©riode de la guerre anti-japonaise a Ă©tĂ© particuliĂšrement dramatique, mais ce sont sans doute les critiques dont il a Ă©tĂ© l’objet Ă  partir de 1964 et tout au long de la rĂ©volution culturelle qui l’ont affectĂ© le plus. Pourtant le passĂ© ne lui laisse ni rancƓur, ni regret. MalgrĂ© son grand Ăąge et sa santĂ© fragile, il est toujours d’humeur plaisante. C’est un bon vivant : sur ce plan, il ressemble au grand animateur français Paul Grimault, rĂ©alisateur du Le Roi et l'Oiseau qu’il avait rencontrĂ© Ă  Paris en 1985, et avec lequel il se sentait beaucoup d’affinitĂ©s.

Peintre et caricaturiste (ses Ɠuvres se trouvent dans les revues de caricature de Shanghai Ă  partir de 1935), Te Wei est Ă  la tĂȘte du cinĂ©ma chinois d’animation de la Nouvelle Chine dĂšs 1949. En 1957 les trois dĂ©partements attachĂ©s aux Studios cinĂ©matographiques de Shanghai : dessin animĂ©, dĂ©coupages articulĂ©s et poupĂ©es deviennent les Studios d’Art de Shanghai, dĂ©sormais entitĂ© indĂ©pendante. Te Wei est directeur des Studios jusqu’en 1985 (les studios ne produisent rien entre 1967 et 1972 et fonctionnent au ralenti jusqu’en 1976), puis il y exerce la fonction de conseiller jusqu’en 1989.

Au cours de sa longue carriĂšre, Te Wei a obtenu de nombreux prix en Chine et Ă  l’étranger, dont le plus prestigieux est celui de l’ASIFA reçu, en mai 1995 Ă  Annecy, des mains du Français Michel Ocelot.

En 2005, les Studios d’art de Shanghai l’ont officiellement honorĂ© pour son quatre-vingt-dixiĂšme anniversaire et un double DVD a Ă©tĂ© gravĂ© pour lui rendre hommage.

Cinéma d'animation

Dans les annĂ©es 1950, c’est sous son impulsion que le cinĂ©ma chinois d’animation entreprend de se dĂ©gager des modĂšles venus de l’étranger pour dĂ©velopper ce qu’on appelle alors le « style national ». En français cette expression peut ĂȘtre mal comprise. En rĂ©alitĂ©, il ne s’agit aucunement de propagande nationaliste, c’est seulement l’affirmation de la volontĂ© des animateurs de s’inspirer des arts traditionnels chinois afin de crĂ©er des styles d’animation originaux propres Ă  leur pays. Leurs sources d’inspiration sont multiples : d’abord le thĂ©Ăątre chantĂ© (l’opĂ©ra) avec ses nombreuses variantes locales, ainsi que le thĂ©Ăątre d’ombres chinoises et de marionnettes. Ensuite les arts du lettrĂ© : calligraphie et peinture. Enfin toutes les formes d’art populaire et d’art dĂ©coratif : les bandes dessinĂ©es, les papiers dĂ©coupĂ©s, les papiers pliĂ©s, les estampes, les jouets populaires, les broderies etc.

Les films chinois d’animation se donnent pour mission d’éduquer les enfants, tout en les divertissant. Autrement dit, ils doivent contribuer Ă  dĂ©velopper leurs connaissance artistiques et leur sens esthĂ©tique ... Pour ĂȘtre capables d’adapter les arts traditionnels il faut que les animateurs soient eux-mĂȘmes des artistes et en effet la plupart d’entre eux ont reçu ce type de formation. Ainsi l’ambition d’atteindre un niveau artistique Ă©levĂ© est devenu une caractĂ©ristique importante de l’animation chinoise.

Parmi les rĂ©ussites les plus exceptionnelles des studios d’art de Shanghai, il faut citer l’animation de la peinture traditionnelle, Ă  l’encre de Chine rehaussĂ©e de couleur. À la fin des annĂ©es 1950, dans une extraordinaire atmosphĂšre d’émulation et d’enthousiasme, Te Wei met au point, en collaboration avec Qian Jiajun, Ah Da, Duan Xiaoxuan, Tang Cheng et beaucoup d’autres... un genre de film tout Ă  fait original : le « lavis animĂ© » qui parvient Ă  animer l’Ɠuvre du grand peintre Qi Baishi (Les TĂȘtards Ă  la recherche de leur maman). A priori, filmer image par image la peinture chinoise semble un pari impossible car tandis que l’encre n’imbibe jamais de la mĂȘme façon le papier en fibre de mĂ»rier, jamais le pinceau dans la main du peintre ne refait deux fois un trait identique. On n’a pas fini de s’interroger sur les prouesses artistiques et techniques qui ont permis de rĂ©aliser les « lavis animĂ©s », mais c’est un secret jalousement gardĂ© !

Filmographie

  • 1956 Le GĂ©nĂ©ral vaniteux : The Conceited General, animation classique ;
  • 1960 Les TĂȘtards Ă  la recherche de leur maman : ć°èŒèšȘæ‰ŸćŠˆćŠˆ (xiǎo kēdǒu zhǎo māma), animation en peinture traditionnelle chinoise (lavis) ;
  • 1963 La FlĂ»te du bouvier : 牧笛 (mĂč dĂ­), animation au lavis ;
  • 1964 Bons Amis : ć„œæœ‹ć‹ (hǎo pĂ©ngyou), animation classique ;
  • 1985 Le roi des singes dĂ©masque la sorciĂšre : 金献降橖 (jÄ«n hĂłu xiĂĄng yāo,), de ç‰č䌟 Te Wei, 林文肖 Lin Wenxiao, äž„ćźšćźȘ Yan Dingxian.
  • 1988 Impression de montagne et d'eau : ć±±æ°Žæƒ… shānshuǐ qĂ­ng, animation au lavis.

Références

(zh) Double DVD « äž­ć›œç»ć…žćŠšç”» ç‰č䌟 - Chinese classic animation - Te Wei collection » (ISBN 7-88414-423-9)
(fr) RĂȘves de singe - les Studios d’Art de Shanghai (de Julien Gaurichon, M.C.Quiquemelle), 2006, 26 min, Beta numĂ©rique - Les secrets des animateurs chinois et leur relation avec les arts traditionnels.

Liens externes

(zh) Les tĂȘtards Ă  la recherche de leur maman sur le site du studio.
(zh) La flûte du bouvier sur le site du studio.
(fr) TE Wei et les films d'art de Shanghai sur le site du festival de cinéma chinois de Paris. Article de Marie-Claire Kuo Quiquemelle.
(fr) Synopsis de La Flûte du bouvier
(fr) Synopsis de Le Roi des singes démasque la sorciÚre
(en) « DĂ©cĂšs de Te Wei le 4 fĂ©vrier 2010 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.