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Tartuffe (Antoine Vitez)

Tartuffe est l'adaptation d'Antoine Vitez de la pièce de Molière, Tartuffe.

La pièce fut jouée avec trois autres comédies de Molière Dom Juan, Le Misanthrope et L'École des femmes du 13 au , au Cloître des Carmes à Avignon, alors que Vitez est le programmateur du 32e festival d'Avignon. Tartuffe, créé par Molière en 1669, après avoir monté L'École des femmes est une des quatre pièces qui font la clef de voûte de son œuvre théâtrale[1].

Mise en scène

Projet des quatre Molière

On répète à la fois quatre pièces de Molière, comme s'il agissait d'une tétralogie ; les quatre séries de répétitions sont entrelacées. Dans cette pièce, jouée parmi trois autres cette année-là, on réinvente modestement des idées très connues déjà, primitives, essentielles: la compagnie, l'alternance, l'unité de temps et de lieu. Chaque pièce est l'histoire d'une journée. Il n'y a rien ni avant ni après. Au cours des répétitions, on fait apparaître les correspondances entre les personnages et les situations de quatre pièces, on copie une pièce sur l'autre.

La comédie, chaque fois, s'achève dans la nuit, ou au point du jour. Il n'y a qu'un seul décor, il représente à la fois l'intérieur et l'extérieur : le bâton et la table, les chaises constituent les uniques accessoires du jeu qui se développe librement tout au long du texte mais également avec des costumes somptueux et historiquement exact. On fait apparaître dans les quatre pièces, les correspondances entre les personnages et les situations. Le décor et les costumes sont de Claude Lemaire, les lumières de Gérald Karlikow. Pour réaliser cette pièce de théâtre ils ont dû réunir pendant six ou sept mois simultanément une douzaine d'acteurs.

Tartuffe version Vitez

Tartuffe aimerait qu'on garde de lui une image de sauveur, c'est-à-dire un étranger qu'on n'a pas invité. Il provoque un désordre extraordinaire et tout le monde finalement se ligue pour le tuer. Il vient de nulle part, où va-t-il ? Personne ne veut écouter sa vérité. Au fond de tout cela gît la vielle forme des mystères et des farces.

On pourrait jouer Tartuffe comme un avatar de Don Juan, c'est-à-dire renverser la chronologie et considérer que le personnage de Tartuffe n'est autre que Don Juan lui-même qui aurait pris le masque du dévot : Don Juan, après l'éloge de l'hypocrisie, c'est Tartuffe.

Distribution

La pièce est composé d'une douzaine d'acteurs qui sont les mêmes que dans les trois autres pièces.

Critiques de presse

L'avis de la presse est essentiellement négatif face à cette mise en scène dont la trop grande modernité lui fait perdre de sa valeur : excès et folie soudaine s'emparent des personnages célèbres, comparés à des fous furieux qui hurlent aux quatre coins du cloître moyenâgeux leur mépris des hommes et des femmes.

Pierre Marcabru pense que ce n’est qu’un exercice d'élève où chacun y fait des gammes et qu'il n'y a pas suffisamment de décor sur la pièce. Son avis se poursuit en disant que l'interprétation des acteurs est absurde car l'un d'eux, Richard Fontana, n'a rien à voir avec Tartuffe. Les autres comédiens lui ont paru dans l'ensemble faibles et indifférents, se livrant à un jeu de contorsions, de chaises renversées, de roulements de yeux avec une curieuse absence d’enthousiasme et générosité[2].

Toutefois, il reste des avis positifs tels que celui de Jean-Jacques Lerrant qui trouve la pièce fascinante grâce aux jeux des acteurs comme s'ils étaient des adeptes des arts martiaux[3].

Notes et références

  1. Source principale : fonds documentaire de la BNF - Maison Jean-Vilar.
  2. Pierre Marcabru, « Quand Antoine Vitez élimine Molière », Le Figaro,‎ .
  3. Jean Jacques Lerrant, « Deuxième épisode de la suite moliéresque au cloître des carmes avec le Tartuffe », Le progrès de Lyon,‎ .
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