Tang Zhen
Tang Zhen (chinois : ćç), nĂ© le et mort le , fut un philosophe nĂ©oconfucianiste et Ă©crivain chinois[1].
Magistrat de comté (en) |
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DĂ©cĂšs | |
Prénom social |
éèŹ |
Nom de pinceau |
ćäș |
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Enfant |
Tang Zhen (d) |
Le sinologue Jacques Gernet a fait une traduction en français de son seul grand ouvrage, Qianshu, sous le titre Ăcrits d'un sage encore inconnu. Tang Zhen consacra trente annĂ©es Ă sa rĂ©daction mais il resta longtemps ignorĂ© en Chine. Il a Ă©tĂ© redĂ©couvert Ă sa juste valeur au milieu du XXe siĂšcle[2].
Ses Ă©crits, Ă travers une forte dimension autobiographique, associent une rĂ©flexion abstraite avec de nombreux exemples. Cela rend son Ćuvre « vivante et attachante »[3].
Biographie
AprÚs avoir assumé de courtes fonctions officielles en tant que sous-préfet du Shanxi en 1671, il redevient un simple citoyen et vit jusqu'à sa mort dans la pauvreté. Il n'entretient de rapports qu'avec de rares savants de son époque[2].
Pensée
Selon Jacques Gernet, « il dĂ©teste les arguties philosophiques, les vaines discussions sur la nature humaine qui avaient tant occupĂ© les maĂźtres nĂ©oconfucĂ©ens du XVIe siĂšcle, et considĂšre au contraire que si la recherche de la sagesse est affaire personnelle et doit ĂȘtre le but de toute vie humaine, elle ne peut ĂȘtre Ă©goĂŻste et doit avoir pour fin, conformĂ©ment aux enseignements de Confucius et de Mencius, la bonne entente entre les hommes. »[4]
Contentement intérieur
Par un travail intĂ©rieur et une attention aux mouvements de son esprit, Tang Zhen va dĂ©velopper un contentement qui lui permettra de guĂ©rir sa nature soucieuse et irritable : « Ce nâest que sur le tard que la sagesse est devenue le but de mon existence. Je savais que câest en soi-mĂȘme quâon trouve la sagesse et quâil faut tout y ramener sans chercher au-dehors. Mais je souffrais dâĂȘtre blessĂ© dâun grand nombre de soucis et de sujets dâirritation. (âŠ) Je ne parvenais pas Ă guĂ©rir [cette] tendance maladive (âŠ) jusquâĂ ce que je fis rĂ©flexion que la substance mĂȘme de lâesprit est vide et dĂ©pourvue de tout objet. (âŠ) Si lâon suit le mouvement spontanĂ© de son esprit, il nây a plus Ă le maĂźtriser de force et lâon recueille au contraire le bĂ©nĂ©fice de la sĂ©rĂ©nitĂ©. VoilĂ ce que je veux dire par contentement intĂ©rieur. »[5]
IdĂ©al de lâhomme de bien
Comme chez Confucius, Tang Zhen dĂ©crit lâidĂ©al de lâhomme de bien (junzi), qui cherche Ă se perfectionner dans la sagesse, sans se soucier de ce que le destin lui rĂ©serve. Quâelles que soient les Ă©preuves, lâhomme de bien « reste inĂ©branlable quand tout change autour de lui »[6], tout en gardant son ouverture de cĆur et sa « bontĂ© naturelle »[7]. Son esprit est comparĂ© Ă du mĂ©tal : « Chez les hommes ordinaires, lâesprit est comparable Ă un arbre qui prospĂšre quand on lâarrose et peut ĂȘtre transformĂ© en cendres si on le brĂ»le. Chez lâhomme de bien, il est [au contraire] semblable au mĂ©tal dont la substance fonciĂšre ne change jamais, quâil soit liquĂ©fiĂ© quand on le fond ou durci quand on le trempe. »[8]
La condition de lâhomme de bien provient dâun Ă©tat intĂ©rieur, dâune acceptation intime de sa situation, et ne dĂ©pend aucunement de son statut social : « [il] nâĂ©prouve aucune honte Ă mener la vie dâun vil serviteur, celle dâun mendiant ou dâun sauvage sâil est nĂ© dans ces divers Ă©tats. [Car] tous les hommes peuvent devenir de grands sages »[8]. Mais parvenir Ă cet Ă©tat de dĂ©tachement nâest pas aisĂ© : « Ne dites pas Ă la lĂ©gĂšre que vous mĂ©prisez richesses et honneurs, et que vous vous accommoderiez dâĂȘtre humble et pauvre : si vous en Ă©tiez rĂ©ellement capable, câest que vous possĂ©deriez les fondements de la vrai sagesse. »[8]
Bibliographie
- Tang Zhen (trad. Jacques Gernet), Qianshu : Ăcrits d'un sage encore inconnu, Paris, Ăditions Gallimard, coll. « Connaissance de l'Orient », , 345 p. (ISBN 2-07-072440-9, BNF 35491068)
- Tang Zhen (trad. du chinois par Jacques Gernet), Des moyens de la sagesse (textes extraits de Ăcrits d'un sage encore inconnu), Paris, Ăditions Gallimard, coll. « Folio », , 128 p. (ISBN 978-2-07-045888-2)
Références
- Notice d'autorité de personne de la BNF
- Tang Zhen 2014, p. 7
- Tang Zhen 2014, p. 8
- Tang Zhen 2014, p. 12
- Tang Zhen 2014, p. 51-55
- Tang Zhen 2014, p. 72
- Tang Zhen 2014, p. 68
- Tang Zhen 2014, p. 69-70