Tang Shengzhi
Tang Shengzhi (ćçæș, â ) est un seigneur de la guerre chinois qui rejoignit le Kuomintang pour combattre l'armĂ©e impĂ©riale japonaise et devient politicien aprĂšs la Seconde Guerre mondiale.
Tang Shengzhi ćçæș | ||
Naissance | Dong'an, Hunan |
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DĂ©cĂšs | (Ă 80 ans) Changsha, Hunan |
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Origine | Chinoise | |
Allégeance | Kuomintang | |
Grade | Général | |
AnnĂ©es de service | 1914 â 1949 | |
Commandement | Armée nationale révolutionnaire | |
Conflits | ||
Distinctions | Ordre du Ciel bleu et du Soleil blanc | |
Autres fonctions | Politicien | |
Biographie
AprĂšs avoir participĂ© Ă la rĂ©volution chinoise de 1911, Tang Ă©tudie Ă l'acadĂ©mie militaire de Baoding en 1914. Il participe au mouvement de protection de la constitution avant d'ĂȘtre nommĂ© commandant de la 4e division et d'entrer en conflit avec le gouverneur Zhao Hengti. Il est vaincu et forcĂ© de fuir Changsha. Il dĂ©cide alors de rejoindre l'expĂ©dition du Nord et reçoit le commandement de la 8e armĂ©e. Le , ses troupes rĂ©occupent Changsha. Le , il devient le gouverneur civil et militaire de la province du Hunan. Alors que sa fonction militaire prend fin le une fois la province sĂ©curisĂ©e, il reste gouverneur civil jusqu'en .
Tang rejoint Tchang KaĂŻ-chek et l'aide Ă sĂ©curiser son contrĂŽle du Nord de PĂ©kin et Tianjin en supprimant Bai Chongxi, un seigneur de guerre du Guangxi qui avait le vrai contrĂŽle de la rĂ©gion mais prĂ©tendait ĂȘtre alliĂ© Ă Tchang. Plus tard, Tang commande des armĂ©es luttant contre d'autres seigneurs de guerre avec un grand succĂšs. Cependant, aprĂšs que ces potentiels rivaux aient Ă©tĂ© dĂ©faits, les relations entre Tchang et Tang s'enveniment et ce dernier rejoint les seigneurs de guerre du Guangxi et du Guangdong pour les aider Ă combattre Tchang.
Durant la seconde guerre sino-japonaise, la plupart des seigneurs de guerre de Chine commencent à s'unir pour lutter contre les Japonais et Tang devient un important membre du comité de défense nationale de Tchang Kaï-chek. AprÚs de nombreuses demandes de ce dernier, Tang accepte finalement le commandement de la garnison de Nankin assiégée par les Japonais en , et il promet de combattre jusqu'à la mort (Note : Il existe d'autres récits de cette anecdote. Certains auteurs indiquent que Tang était volontaire pour commander la garnison de Nankin et promit de lutter jusqu'à la mort sans pression de Tchang Kaï-chek. Avant 1937, Tang était un général de Tchang sans grand pouvoir. Il est possible que Tchang ait nommé Tang seulement parce qu'il n'avait pas d'autres choix[1].)
Préparatifs pour la défense de Nankin
Tang Shengzhi est maintenant chargĂ© de la dĂ©fense de Nankin contre l'attaque japonaise. Dans une annonce Ă la presse, il dĂ©clare que la ville ne se rendra jamais et combattra jusqu'Ă la mort. La garnison se compose d'environ 100 000 soldats, en majoritĂ© sous-entraĂźnĂ©s, incluant plusieurs troupes vaincues Ă Shanghai. Tang place les 35e et 72e divisions sur le port pour empĂȘcher la population de fuir Nankin, selon l'ordre du quartier gĂ©nĂ©ral de Tchang KaĂŻ-chek. La force de dĂ©fense bloque les routes, coule les bateaux, et incendie les villages alentour, ce qui empĂȘche l'Ă©vacuation des habitants.
La bataille de Nankin
DĂ©but dĂ©cembre, les troupes japonaises atteignent les faubourgs de Nankin. La dĂ©fense en place ne correspond pas du tout aux plans de Tchang et de Tang parce que les dĂ©fenseurs ont Ă©tĂ© submergĂ©s de soldats chinois fuyant l'avancĂ©e japonaise. Ces hommes veulent en prioritĂ© trouver un endroit sĂ»r et, dans leur panique, les unitĂ©s refusent d'obĂ©ir aux ordres. Dans certains cas, des commandants de rĂ©giments des dĂ©fenseurs de Nankin sont mĂȘme abattus par les compagnies en fuite juste parce qu'ils refusent de s'Ă©carter du chemin le plus direct. Tchang KaĂŻ-chek, qui est dĂ©jĂ parti pour Wuhan, donne le droit Ă Tang d'abattre sur place tous ceux qui dĂ©sobĂ©issent aux ordres mais Tang refuse cette directive car il y avait des centaines de milliers de soldats en fuite.
Il devient de plus en plus Ă©vident que le plan de dĂ©part s'effondre Ă cause d'un manque total de discipline des troupes en fuite et Tang rĂ©alise que la ville ne peut plus ĂȘtre dĂ©fendue. Compte tenu des circonstances, l'Ătat-major de Tchang et Tchang lui-mĂȘme se rĂ©signent Ă cette rĂ©alitĂ©. Cependant, Tchang est extrĂȘmement rĂ©ticent Ă abandonner sa capitale sans combattre, et personne n'oserait donner cet ordre et affronter la colĂšre du peuple chinois. En mĂȘme temps, Tchang est Ă©galement trĂšs reconnaissant en Tang pour avoir assumĂ© le commandement de la garnison de Nankin, ce qui lui a ainsi Ă©vitĂ© le dilemme posĂ© par la situation. Il ordonne Ă Tang de continuer ce combat sans espoir suffisamment longtemps pour sauver la face et c'est Tang qui a ainsi la responsabilitĂ© de dĂ©clarer la retraite. Il se trouve alors dans une position trĂšs difficile oĂč il sait que toute rĂ©sistance est futile et que l'endroit sera abandonnĂ© dans peu de temps. La tension est palpable lors d'une confĂ©rence de presse oĂč Tang essaye de remonter le moral avant le siĂšge de Nankin (les journalistes notent que Tang est extrĂȘmement agitĂ© et qu'il transpire tellement que quelqu'un lui tendit une serviette pour s'essuyer le front).
Alors que l'armĂ©e japonaise lĂąche des prospectus demandant la reddition de la ville, Tang exprime publiquement son outrage. En privĂ© cependant, il nĂ©gocie une trĂȘve. MalgrĂ© sa promesse initiale de combattre jusqu'au dernier homme, il semble impatient d'agir pour Ă©viter une dĂ©molition de la ville et sauver la capitale et ses habitants. En mĂȘme temps, il doit aussi mener une rĂ©sistance symbolique pour dĂ©fendre la capitale du gouvernement chinois pour sauver la face du peuple chinois.
La décision d'ordonner une retraite générale
Une fois la nouvelle par le quartier gĂ©nĂ©ral de Tang que plusieurs unitĂ©s ont abandonnĂ© leurs positions et ont fui contre les ordres, il devient Ă©vident que la retraite gĂ©nĂ©rale est inĂ©vitable. Le problĂšme est que celui qui donnera l'ordre de fuir sera accusĂ© d'avoir perdu la capitale et affrontera la colĂšre du peuple. Tang est trĂšs rĂ©ticent Ă subir seul la responsabilitĂ© et les consĂ©quences et rĂ©unit donc ses officiers pour leur montrer la permission de Tchang KaĂŻ-chek de se retirer si besoin, une dĂ©cision devant ĂȘtre prise par le quartier-gĂ©nĂ©ral. Tang demande alors l'avis de chacun, qui acceptent Ă l'unanimitĂ© de battre en retraite, et leur fait signer l'ordre de Tchang avant d'ordonner la retraite gĂ©nĂ©rale.
Le , aprĂšs deux jours de dĂ©fense contre un ennemi supĂ©rieur en nombre, subissant d'intenses bombardements, et avec la majeure partie de ses troupes en fuite, Tang ordonne la retraite gĂ©nĂ©rale. La nuit tombĂ©e, il s'Ă©chappe lui-mĂȘme de la ville en passant par la porte Yijiang des murailles de Nankin (en), la seule sortie non bloquĂ©e, sans annoncer officiellement aux Japonais son intention de donner la ville.
La retraite générale tourne en déroute
Cependant, comme le plan de défense ne s'est pas déroulé selon le projet, la retraite générale se fait dans le désordre et tourne rapidement en panique et chaos. Au soir, la retraite désorganisée devient une déroute complÚte. Beaucoup de commandants abandonnent purement et simplement leurs troupes pour fuir en solitaire sans avoir transmis l'ordre de se retirer. Des 100 000 défenseurs de la capitale et des milliers de troupes en fuite de passage par Nankin, seuls deux régiments parviennent à se retirer selon le plan initial, et les deux ne connaissent pas de pertes. Les autres unités deviennent les victimes des Japonais.
Frank Tillman Durdin (en) du New York Times et Archibald Steele (en) du Chicago Daily News voient beaucoup de soldats chinois pillant les commerces pour voler de la nourriture et d'autres biens, jetant leurs armes et leurs uniformes dans la rue. Certains soldats prennent mĂȘme des habits civils, parfois en volant ceux des habitants, et d'autres fuient en sous-vĂȘtements[2]. Durdin Ă©crit : « Les rues sont couvertes de fusils, de grenades, d'Ă©pĂ©es, de sacs Ă dos, de manteaux, de chaussures, et de casques[3] ».
Vie aprĂšs Nankin
Malgré le soutien et la protection de Tchang Kaï-chek, Tang est accusé de l'échec de la défense de la capitale qui tourna en massacre de Nankin. Il vit ensuite une vie plus ou moins retirée et passe son temps à étudier le bouddhisme.
AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, il reste discret jusqu'Ă la chute du Kuomintang lorsque Bai Chongxi lui demande de venir avec lui et les forces nationalistes fuyant vers le Sud. Il refuse alors de fuir la Chine, se dĂ©guise et se cache dans diffĂ©rents endroits pour Ă©viter d'ĂȘtre capturĂ© par les nationalistes, se cassant mĂȘme une jambe dans l'opĂ©ration. Il devient commandant et gouverneur du Hunan aprĂšs 1949.
CarriĂšre
- 1926 - Gouverneur militaire de la province du Hunan
- 1926 - 1927 - Gouverneur du Hunan
- 1929 - Commandant de la 5e armée
- 1932 - 1934 - Président de la commission des affaires militaires
- 1934 - 1937 - Directeur-général de l'entraßnement militaire
- 1937 - Commandant de la garnison de Nankin
- 1945 - Membre de la commission des affaires militaires
Liens externes
Références
- (en) Zongren Li, Memoirs of Li Zongren
- « Five Western Journalists in the Doomed City » [archive du ] (consulté le )
- (en) Frank Tillman Durdin, « All Captives Slain: Civilians Also Killed as the Japanese Spread Terror in Nanking », The New York Times,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Iris Chang. The Rape of Nanking: The Forgotten Holocaust of World War II (Basic Books, 1997).