Takahashi Hiroaki
Takahashi Hiroaki[1] dit Shotei (é«æ© ćŒæ, 1871-1945) est un peintre japonais nĂ© dans le quartier dâAsakusa Ă Tokyo sous le nom de Matsumoto Katsutaro puis adoptĂ© Ă lâĂąge de 9 ans par la famille Takahashi dont il prit le nom.
Biographie
Son oncle Matsumoto Fuko le forma Ă la peinture traditionnelle Nihonga dĂšs lâĂąge de 9 ans en lui faisant copier des Ćuvres anciennes. Son go (nom d'artiste) « Shotei » viendrait de son oncle car le nom « Matsumoto » commence par un caractĂšre qui se lit soit « sho », soit « Matsu ».
Lâhistoire de Takahashi est indissociable de celle de Watanabe Shozaburo, le crĂ©ateur du style Shin-Hanga. Watanabe, le plus cĂ©lĂšbre Ă©diteur dâestampes du XXe siĂšcle, ne quitta jamais le Japon mais sut crĂ©er les images qui allaient sĂ©duire les amateurs europĂ©ens et amĂ©ricains, des images offrant une vision romantique du Japon qui avait cessĂ© dâexister Ă la fin de lâĂ©poque Edo. Les dessins de Takahashi furent le fer de lance de sa production. Watanabe lâembaucha en 1907 et lui fit faire, sous son contrĂŽle, les premiers dessins emblĂ©matiques du style Shin-Hanga. Takahashi prit alors le nom de « Shotei » et se spĂ©cialisa dans le dessin de paysage. Les touristes et les collectionneurs Ă©trangers nostalgiques du « vieux Japon » raffolĂšrent tout de suite des estampes signĂ©es de son nom.
Ă partir de 1921, il commença Ă utiliser les go dâ« Hiroaki » et de « Komei » tout en continuant Ă utiliser le sceau « Shotei » au cours des annĂ©es 1930, ce nom Ă©tant dĂ©jĂ bien connu Ă lâĂ©tranger. Avant le tremblement de terre de Kanto en 1923, Shotei dessina 500 estampes pour Watanabe dont seulement 11 sont des oban. Les autres estampes vont de la taille chuban jusquâĂ de trĂšs petits formats. La boutique et lâatelier de Watanabe furent totalement dĂ©truits par lâincendie qui suivit le tremblement de terre. LâĂ©diteur et ses artistes durent recommencer Ă zĂ©ro. AprĂšs 1923, ShĂŽtei dessina 250 estampes. Certaines Ă©taient des reproductions de celles dont les planches gravĂ©es avait brĂ»lĂ© dans lâincendie et que lâĂ©diteur fit imprimer dans des couleurs plus vives, les adaptant ainsi au goĂ»t des amateurs.
Il semblerait que Watanabe ait laissĂ© Takahashi dans lâombre en le cantonnant dans une production plus commerciale donc moins innovante alors quâil poussait Kawase Hasui, Shiro Kasamatsu, ItĆ Shinsui, Natori Shunsen, Koson Ohara et tous ceux qui devinrent les Ă©toiles du Shin-Hanga. La raison de cette diffĂ©rence de traitement pourrait avoir son origine dans le fait que Watanabe, en homme dâaffaires trĂšs avisĂ©, pratiquait une forme de spĂ©cialisation. Le rĂŽle de Takahashi aurait donc Ă©tĂ© dâalimenter le catalogue de lâĂ©diteur avec une production de qualitĂ© collant plus au goĂ»t du marchĂ© afin de ramener les subsides nĂ©cessaires Ă lâembauche des artisans dont la maison avait besoin en permanence pour rĂ©pondre Ă la demande. Takahashi accepta ce rĂŽle vraisemblablement sans se plaindre car leur collaboration trĂšs longue laisse Ă penser quâelle Ă©tait satisfaisante pour chacun.
Il semblerait aussi que Hiroaki soit lâartiste qui ait le mieux supportĂ© le dirigisme de Watanabe. Les artistes rĂ©alisaient des peintures que des artisans convertissaient en estampes sous le contrĂŽle de Watanabe lui-mĂȘme. Tous ne rĂ©ussissaient pas Ă accepter la façon rigide dont lâĂ©diteur dirigeait leur travail. Certains, comme Hiroshi Yoshida et Hashiguchi Goyo, cessĂšrent rapidement leur collaboration avec lui ou commencĂšrent Ă travailler en parallĂšle avec dâautres Ă©diteurs moins interventionnistes.
Toutefois, Takahashi travailla lui aussi avec dâautres Ă©diteurs, sans doute pour fuir un temps la rigiditĂ© et les limites que lui imposaient Watanabe. Il semble quâil ait eu plus de libertĂ© de crĂ©ation avec Fusui Gabo pour qui il dessina des estampes de taille plus grande, oban entre autres, que les formats dans lesquels Watanabe lâavait spĂ©cialisĂ©. De plus, chez Fusui, il joua aussi le rĂŽle dâĂ©diteur pour des reproductions dâUkiyo-e. Dans les annĂ©es 1930, il fit aussi 200 estampes pour Shobido Tanaka dont 12 mitsugiri-ban (18 Ă 39,5 cm) et environ 180 estampes de plus petite taille. On a pu dire que Watanabe nâavait pas donnĂ© Ă Takahashi la mĂȘme chance dâĂ©panouir son talent quâĂ dâautres artistes car celui-ci allait naturellement vers un style de crĂ©ation trop « Ă lâancienne ». Ă voir les 29 oban quâil a fait pour Watanabe vers la fin de leur collaboration et les 23 dessinĂ©s pour Fusui Gabo, cette hypothĂšse nâest pas vĂ©rifiĂ©e.
Takahashi laisse donc une quantitĂ© limitĂ©e de oban, mais ses nombreux mitsugiri-ban et chuban dits « commerciaux » composent un riche hĂ©ritage. Il fut dâailleurs cĂ©lĂšbre au Japon et autant Ă lâĂ©tranger.
La date et les circonstances de sa mort ne sont pas connues avec prĂ©cision. Selon certaines sources, il serait une des victimes de la bombe atomique dâHiroshima tandis quâil sĂ©journait chez sa fille qui vivait dans cette ville. Plus vraisemblablement, dâaprĂšs les archives de sa famille, il serait mort le dâune pneumonie[2] - [3] - [4] - [5] - [6] - [7] - [8] - [9].
Galerie
Notes et références
- Takahashi Hiroaki est un nom japonais traditionnel ; le nom de famille (ou le nom d'école), Takahashi, précÚde donc le prénom (ou le nom d'artiste).
- (en)Shotei.com.
- (en) The Great Cat.
- (en) Hanga.com.
- (en)Woodblockprint.com.
- (en)Allison Gallery.
- (en)Ukiyoe gallery.
- (en)Chicago Art Institute.
- (en) Cameron Campbell.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :