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Taillanderie de Nans-sous-Sainte-Anne

La taillanderie de Nans-sous-Sainte-Anne est un ancien bâtiment industriel situé à Nans-sous-Sainte-Anne dans le département français du Doubs. Le nom de « taillanderie » est utilisé pour désigner les ateliers destinés à la fabrication des outils coupants (faux, serpes, etc.) pour les besoins de la paysannerie.

Taillanderie de Nans-sous-Sainte-Anne
La taillanderie
Présentation
Destination initiale
Usine
Destination actuelle
Musée
Construction
Propriétaire
propriété privée
Patrimonialité
Site web
Coordonnées
46° 58′ 17″ N, 5° 59′ 43″ E
Localisation sur la carte du Doubs
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Localisation sur la carte de France
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Localisation

L'ancienne usine est situĂ©e au lieu-dit « La Doye Â»[1], sur les rives du ruisseau dit de « l'Arcange Â», affluent du Lison (rivière), un peu Ă  l'Ă©cart du centre du village.

Histoire

La taillanderie est créée en 1828 par la famille Lagrange et est développée par la famille Philibert à partir de 1865 en la spécialisant dans la fabrication de faux[2]. C'est l'une des 48 taillanderies en service dans le département au XIXe siècle[3], et la seule à avoir conservé l'intégralité de ses équipements (martinets, fours, soufflerie, moteurs).

Entre 1890 et 1914, vingt Ă  vingt-cinq ouvriers travaillent dans l'usine et la taillanderie est l'un des plus importants sites de production de faux et outils taillants de France[4]. La production atteint alors 35 000 outils dont plus de 20 000 faux, ce qui reprĂ©sentait 1/20e du marchĂ© français[4].

Après la Première Guerre mondiale, et Ă  cause de la mĂ©canisation des outils de l'agriculture (faucheuses mĂ©caniques), la production dĂ©cline et l'usine ferme en 1969, alors qu'elle ne comptait plus que trois ouvriers pour une production annuelle de 3 000 faux[2] - [4].

L'ancienne taillanderie et ses installations mécaniques sont classées aux monuments historiques par arrêté du [2].

La vie Ă  la taillanderie

La taillanderie est considérée comme une ferme-atelier[5]. Comme elle est située à l'écart du village, les ouvriers et apprentis dormaient sur place, adoptant un style de vie communautaire[2].

Fonctionnement

La taillanderie est adossĂ©e au ruisseau dit de « l'Arcange Â» qui, par son dĂ©bit rĂ©gulier, l'alimente en Ă©nergie par le biais de roues hydrauliques[2] - [4] :

  • Une roue Ă  augets extĂ©rieure, alimentĂ©e par un aqueduc suspendu, entraine deux soufflets situĂ©s Ă  l’extĂ©rieur de l’atelier grâce Ă  un système de bielles et d'engrenages. Cet ensemble de soufflerie unique en Europe et datant de 1886 pèse plus de 10 tonnes dont les deux soufflets, entièrement en chĂŞne (2 tonnes chacun), sont suspendus Ă  la charpente. Ces deux soufflets fonctionnent en alternance (l’un aspire pendant que l’autre expire), et l’air produit est envoyĂ©, via une tuyauterie, vers les foyers de forges Ă  l’intĂ©rieur de l’atelier[6] - [7].
  • Deux roues Ă  augets intĂ©rieures de 5m de diamètre, alimentĂ©es par la retenue d'eau situĂ©e juste au-dessus de l’atelier de forgeage, actionnent 4 gros martinets dont la tĂŞte de 250 kg frappe le mĂ©tal Ă  la cadence de 150 coups par minute.
  • SchĂ©ma de fonctionnement des soufflets.
    Schéma de fonctionnement des soufflets.
  • Vue de la roue extĂ©rieure et de la retenue d'eau.
    Vue de la roue extérieure et de la retenue d'eau.
  • Roues intĂ©rieures actionnant les martinets.
    Roues intérieures actionnant les martinets.

Architecture

L’ensemble des constructions comprend plusieurs bâtiments et un ensemble d’aménagements hydrauliques datant de la deuxième moitié du XIXe siècle.

Le site est resté dans le même état depuis la cessation de l'activité de la taillanderie en 1969, et a été restauré pour le remettre en état de fonctionnement pour l'accès au public.

Aujourd'hui

L'Ă©tablissement a conservĂ© ses principaux Ă©lĂ©ments mĂ©caniques et matĂ©riel permettant une ouverture Ă  la visite, les visiteurs pouvant dĂ©couvrir le fonctionnement des martinets ; une salle d’exposition retrace les conditions de vie des ouvriers forgerons et de la fabrication des outils taillants[2]. Depuis 1995, le musĂ©e accueille en moyenne 25 000 visiteurs par an[4].

La taillanderie est un Ă©lĂ©ment incontournable du « rĂ©seau de sites liĂ©s au patrimoine industriel Â». Elle est en effet tout Ă  fait reprĂ©sentative des petites et moyennes entreprises dont le dynamisme a assurĂ©, au XIXe et XXe siècle, la première industrialisation de la rĂ©gion Franche-ComtĂ©.

La taillanderie fait partie du réseau Engrenages, réseau de musées et de sites patrimoniaux et industriels, une association mettant en valeur le patrimoine industriel de Franche-Comté et de Suisse.

En , à la suite du décès de son propriétaire, la taillanderie est mise en vente[8].

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. L'Association des Musées en Bourgogne-Franche-Comté
  2. « Ancienne taillanderie », notice no PA00101695, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. « Moulin de la Taillanderie, Nans-sous-Ste-Anne », sur FFAM (consulté le ).
  4. « patrimoine.bourgognefranchecom… » (consulté le ).
  5. « L'atelier-ferme », sur https://www.habiternosterritoires-bfc.fr (consulté le ).
  6. Noël Barbe et Anne Thierry, "De l'air ! ou la taillanderie de Nans-sous-Sainte-Anne revisitée. Note de recherche.", Barbizier, nouvelle série, n° 21, 1996-1997, p. 44-57.
  7. Noël Barbe et Anne Thierry, "La machine soufflante de la taillanderie de Nans-sous-sainte-Anne", L'Archéologie industrielle en France', n° 30, juin 1997, p. 33-37.
  8. « Nans-sous-Sainte-Anne : la taillanderie est à vendre sur leboncoin », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté (consulté le )
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