Accueil🇫🇷Chercher

Table de finale

Une table de finale (en anglais : endgame tablebase) est une base de données informatisée qui contient une analyse exhaustive et précalculée des positions de fins de partie du jeu d'échecs. Elle est généralement utilisé par un moteur d'échecs informatique pendant le jeu, ou par un humain ou un ordinateur qui analyse rétrospectivement une partie qui a déjà été jouée.

Une interface typique pour interroger une table de finale.

La table de finale contient des positions de finales et leur évaluation (partie nulle, ou distance jusqu'au mat). Ainsi, on peut chercher à atteindre une position donnée ou à l'éviter. Les moteurs d'échecs (programmes d'échecs, comme Stockfish) s'en servent pour assurer leurs fins de parties avec le meilleur résultat possible.

De telles bases de données de finales sont générées en utilisant une forme d'analyse rétrograde : les positions de trois pièces sont utilisées pour l'analyse des positions de quatre pièces, ces dernières participent à la génération de celles de cinq pièces, etc.

Tables de finales disponibles

Ken Thompson, peut-être plus connu comme concepteur clé du système d'exploitation UNIX, est un pionnier en ce domaine[1].

Au fil du temps, d'autres formats ont vu le jour, comme les tablebases de Steven J. Edwards, la De Koning Endgame Database (2002) et les Tablebases d'Eugene Nalimov (en) :

  • Edwards : renvoient la distance au mat. Elles sont volumineuses ;
  • Nalimov : renvoient la distance au mat. Elles sont utilisables car compressées ;
  • Thompson : renvoient la distance à la promotion sans évaluation (gain, nulle ou défaite). Elles sont difficilement utilisables compressées.

Les tables de Nalimov sont les plus répandues. Étant libres, la plupart des programmes les utilisent : Crafty, Shredder, Fritz, etc. La prise en passant est considérée mais par contre, le roque et la règle des cinquante coups[2] sont ignorés.

Depuis, toutes les finales de trois, quatre, cinq et six pièces ont été analysées de manière exhaustive (l'ensemble nécessite 1 153 Go[3] de mémoire de stockage informatique).

En 2012, les finales de sept pièces et moins ont été calculées par le département de science informatique de l'université de Moscou, sur un ordinateur appelé Lomonosov (en russe ломоносов). C'est pourquoi elles sont appelées « Tables de Lomonosov »[4].

Toutefois, le jeu d'échecs ne peut être « résolu » par ce biais, le nombre total des positions légales du jeu d'échecs étant estimé entre 1043 et 1050.

Mémoires de stockage

Pour 3-4-5 pièces et moins : 938,39 MB (Syzygy Endgame Tablebases).

Pour 6 pièces et moins : 1 TB (l'ensemble nécessite 1 153 Go).

Pour 7 pièces et moins : 140 TB (Lomonosov Tablebases), 1 TB (Syzygy Endgame Tablebases).

Exemple d'utilisation en 1999

abcdefgh
8
Roi blanc sur case noire g7
Pion blanc sur case blanche g6
Pion noir sur case blanche d5
Reine blanche sur case noire d4
Reine noire sur case blanche f3
Roi noir sur case blanche b1
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
G. Kasparov - Reste du monde,
Internet, 1999
Les Noirs jouent et perdent la partie.

Les bases de données de finales se firent connaître en 1999, lorsque le grand maître et champion du monde d'échecs Garry Kasparov joua une partie contre le « reste du monde » en consultation sur Internet.

L'analyse de Kasparov conclut à un gain inévitable des Blancs (donc lui), comme le démontrèrent les tables de Nalimov après le 58e coup des Blancs (58. g6) : avec un jeu parfait, les Noirs perdent en 79 coups, tout en respectant la règle des 50 coups.

Logiciels d'étude de finale

  • Freezer (Eiko Bleicher)
  • Shredder classic : Oracle et Jocker analyse
  • FinalGen (générateur de bases de finale)
  • Hoffman

Notes et références

  1. Tristan Cazenave, Intelligence artificielle : une approche ludique, Ellipses, (ISBN 978-2-7298-6408-8), chap. 7 (« Bases de données de finales »).
  2. Ce site référence les plus longs mats calculés à partir des tablebases, par exemple un mat en 517 coups qui contrevient à règle des cinquante coups puisqu'il n'y a que cinq pièces et aucun pion sur l'échiquier.
  3. Voir la page d'info du site Shredder Chess Computer.
  4. « Lomonosov tablebases », sur chessok.com (consulté le ).

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.