Synode de Chanforan
Le synode vaudois de Chanforan a eu lien en 1532, dans le Val d’Angrogne, au Piémont italien.
Histoire
Au cours du synode de Chanforan, les Vaudois ont décidé de faire imprimer une version de la Bible en français et de rejoindre le mouvement de la Réforme. L'imprimerie n'en était qu'à ses débuts ; la plupart des imprimeurs étaient protestants.
Cette assemblée réunissait des «barbes», nom que se donnaient les prédicateurs itinérants vaudois, de plusieurs régions comme les Pouilles, la Provence, le Piémont, les Allemagnes et les communautés dispersées en Europe
Nouvelle traduction et impression d'une Bible
Des versions manuscrites en occitan de la bible circulaient sous le manteau, colportées par des pasteurs vaudois.
Après plusieurs jours de débats intense, la décision fut prise d'imprimer une bible vaudoise.
Jusque-là , l'Ancien Testament n'était diffusé que dans la version latine établie par saint Jérôme, appelée la Vulgate, à partir de laquelle Érasme, Lefèvre d'Etaples, Briçonnet et le cénacle de Meaux faisaient leurs traductions en français.
Les vaudois et les premières républiques protestantes, installées en Suisse à Bâle et en Alsace à Strasbourg, consacrèrent 500 écus d'or (un écu représente pour ces paysans une année de travail) pour que Pierre Robert Olivetan, cousin de Jean Calvin, puisse travailler deux années dans « les vallées » pour cette traduction. Des imprimeurs lyonnais se chargent de l'impression d'une grande partie de ces bibles. La diaspora des émigrés protestants, appelés aussi huguenots va cependant diffuser cette bible dans le monde entier.
Ils prirent aussi l'initiative, comme Martin Luther, de se lancer dans une traduction à partir de manuscrits originaux en hébreu et en grec, ce qui représentait un coût très important.
Une bible vaudoise manuscrite de 1450 environ est conservée dans la bibliothèque Inguimbertine de Carpentras (ancienne capitale du Comtat venaissin). Le texte est complété par des prologues, gloses et indications en provençal. Cette Bible est une sélection de livres : des deutéro-canoniques sont en bonne place, mais il manque les livres pouvant induire à des spéculations doctrinales (Genèse... etc.).
Ralliement aux églises réformées
Le réformateur Guillaume Farel, venu de Gap, a eu au cours de ce synode une influence décisive: il emporte l'adhésion des assistants aux idées réformées, tout juste naissantes.
Le synode de Chanforan décide donc que le ministère itinérant des barbes est aboli. La plupart des barbes deviennent pasteurs. Les localités visitées deviennent des sièges d'Églises réformées.
En savoir plus
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Pierre Miquel, Les guerres de religion. Fayard.
- Gabriel Audisio, Les Vaudois des origines Ă leur fin (XIIe-XVIe s.), actes du colloque d'Aix en Provence, , A. Meynier, Turin, 1990
- Jacques Le Goff, Hérésies et sociétés dans l'Europe préindustrielle, XIe – XVIIIe siècle, Mouton, Paris-La Haye, 1968