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Sympathie des horloges

La sympathie des horloges est un phénomène physique qui conduit à la synchronisation de deux pendules placées à peu de distance.

Deux pendules voisines pendant une expérience visant à reproduire la sympathie des horloges observée par Christian Huygens.

Découvert en 1665 par Huygens, le phénomène est resté longtemps mal expliqué. Sa modélisation faisant appel à des notions de mécanique du chaos, une explication complète n'a été proposée qu'au début du XXIe siècle.

Histoire

En 1665, Christian Huygens se penche sur le problème de la mesure de la longitude. Il associe deux horloges Ă  pendule identiques afin d'avoir une redondance susceptible de garantir fiabilitĂ© et prĂ©cision. Une maladie le clouant ensuite au lit, il dĂ©couvre que les deux pendules identiques placĂ©s l'un Ă  cĂ´tĂ© de l'autre battent en opposition. Si l'on perturbe ce synchronisme, le couplage reprend ses droits environ trente minutes plus tard. Il dĂ©crit le phĂ©nomène dans la correspondance avec son père[1], et en fait part Ă  son ami RenĂ©-François de Sluse, qualifiant de « sympathie Â» le lien entre les deux horloges. Huygens attribue initialement ce synchronisme au dĂ©placement des masses d'air puis, analysant expĂ©rimentalement le phĂ©nomène en accrochant ses pendules Ă  une barre en bois, il l’explique par la transmission des efforts dans leur châssis commun[2], bien qu'il l'ait conçu pour ĂŞtre rigide et qu'il l'ait lourdement lestĂ©[1].

Explication moderne du phénomène

Ce phĂ©nomène est longtemps demeurĂ© mal expliquĂ©. En 2015, 350 ans plus tard[2], une Ă©tude scientifique reprend les Ă©crits de Huygens pour reproduire plus exactement le phĂ©nomène. Celui-ci s'avère parfaitement reproductible. L'Ă©tude confirme le constat et l'intuition de Huygens : le synchronisme est bien transmis par le support commun aux deux pendules. Quand il est très lourd et rigide, les horloges retrouvent leur indĂ©pendance. Quand il est lĂ©ger, la synchronisation est si forte que l'une, voire les deux horloges finissent par s'arrĂŞter[1] - [3].

En revanche, la compréhension exacte du phénomène se révèle beaucoup plus difficile. Les calculs font appel à des équations non linéaires[1]. La modélisation du système fait appel à la théorie du chaos : le système constitué des deux pendules et de leur liaison est un système chaotique déterministe, c'est-à-dire qu'il évolue vers une configuration stable dans laquelle le battement en opposition des deux balanciers est le seul (avec l’immobilité) capable de stabiliser la liaison entre eux. Dans le cas d'horloge fixées à un mur, l'effort se transmet sous la forme de très faibles ondes sonores, qui peuvent être appréhendées, en mécanique du chaos, comme des solitons[1].

Notes et références

  1. Denis Delbeq, « Les horloges très sympathiques livrent leur mystère », Libération,‎ (lire en ligne).
  2. Román Ikonicoff, « Synchronisation des horloges : une Ă©nigme de 350 ans en passe d'ĂŞtre rĂ©solue », sur science-et-vie.com, .
  3. Nicolas Gantier, « Le mystère de l'horloge de Huygens », Sciences et Avenir,‎ (lire en ligne).

Bibliographie

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