Sylvia Bossu
Sylvia Bossu, née le à Saint-Rémy (SaÎne-et-Loire) et morte le à Chamousset (Savoie), est une artiste française d'art contemporain[1].
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(Ă 33 ans) Chamousset |
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Prix Ăvelyne Encelot Femmes & Art (2006) |
Biographie
NĂ©e en 1962 Ă Saint-RĂ©my, elle intĂšgre l'Ăcole des Beaux-Arts de Dijon en 1981 oĂč elle fait la connaissance d'artistes qui formeront son entourage comme Yan Pei-Ming ou Ăric Colliard, avec qui elle aura un fils. Elle obtient son DiplĂŽme National SupĂ©rieur dâExpression Plastique en , annĂ©e oĂč elle commence Ă exposer[2].
Sylvia Bossu participe aux Ateliers du MusĂ©e d'Art moderne de Paris en 1992 et expose Ă Vienne, Anvers ou Munich l'une de ses Ćuvres les plus cĂ©lĂšbres : des images filmĂ©es devant la tapisserie de l'Apocalypse sont broyĂ©es dans une broyeuse Ă papier devant les yeux des visiteurs[3].
Elle meurt le dans un accident de voiture tandis qu'elle se rend au Festival d'Avignon[3] - [4]. En 2006, elle remporte Ă titre posthume le Prix Ăvelyne Encelot Femmes & Art pour l'ensemble de son Ćuvre[5].
ThĂšmes
Sylvia Bossu s'inscrit dans un mouvement que Nicolas Bourriaud appelle « lâesthĂ©tique relationnelle », hĂ©ritĂ© des formes participatives de l'art des annĂ©es 1960. Pour lui, « la forme ne prend sa consistance (et nâacquiert une rĂ©elle existence) quâau moment oĂč elle met en jeu des interactions humaines ; la forme dâune Ćuvre naĂźt dâune nĂ©gociation avec lâintelligible qui est donnĂ© en partage. Ă travers elle, lâartiste engage un dialogue. »[5]
Ainsi dans l'Ćuvre de Bossu, les relations et interactivitĂ© que le spectateur entretient avec l'Ćuvre, d'autres visiteurs ou avec l'artiste lui-mĂȘme prennent le dessus sur l'aspect formel de la crĂ©ation artistique. Beaucoup de ses crĂ©ations dĂ©tournent l'usage d'objets de la vie quotidienne. Ă la diffĂ©rence de Marcel Duchamp, elle utilise les ready-made pour crĂ©er la surprise, voire l'inconfort et le choc chez le visiteur[6]. Claudia Hart, dans la revenu Art Press, dĂ©crit son Ćuvre comme une « recherche de lâexpression brute, nue, de la douleur de lâĂȘtre humain » oĂč les machines, « placĂ©es en des agencements tautologiques, [deviennent] des mĂ©taphores dâaliĂ©nation, de sĂ©paration ou de mort. »[2]
Ćuvres
Arts plastiques
Alimentation T2 (1988) est un ensemble formĂ© mĂ©tronomes visuels et audibles, d'appareils de destruction dâinsectes volants, d'une plaque de cuisson vitrocĂ©ramique Ă thermostat, de hottes Ă©lectriques Ă air soufflant et de radiateurs infrarouge Ă©lectriques Ă thermostat. Chaque objet crĂ©e par sa mise en marche une source lumineuse et/ou sonore qui dĂ©termine par son orientation et son type dâĂ©nergie (ultraviolet, infrarouge, cadran lumineux, etc.) une forme et une couleur[2].
Dans Miroir de courtoisie 1 (1988), le spectateur, en allant se positionner devant le miroir afin de sây regarder, va couper, par son passage, une cellule photo-Ă©lectrique qui dĂ©clenchera lâallumage dâun flash photographique. La lumiĂšre sature le miroir et le spectateur, Ă©bloui, est dans lâimpossibilitĂ© de voir son reflet[2].
La mĂ©moire du passant (1991) : Ă lâentrĂ©e dâun couloir obscur, deux voyants vert et rouge indiquent si lâon peut entrer ou non. En entrant, le spectateur dĂ©clenche le voyant rouge et allume une premiĂšre douche de thĂ©Ăątre situĂ©e du cĂŽtĂ© de lâentrĂ©e, puis aprĂšs cinq secondes, le temps pour lui de se mettre en situation dâacteur du cĂŽtĂ© de la sortie. La lumiĂšre baisse ensuite progressivement tandis qu'il se dirige vers la sortie. LâĆuvre n'existe qu'Ă l'intervention dâun spectateur, dans le couloir comme dans sa mĂ©moire[2].
Dans La mangeuse d'images (1992), le spectateur est invité à voir une derniÚre fois ses films personnels, avant de les détruire en les offrant à une broyeuse[7].
Au moment voulu (1995) prend la forme d'un hachoir Ă viande reliĂ© Ă un pĂšse-personne, de sorte que le hachoir dĂ©bite de la viande crue lorsqu'une personne monte sur la balance. Le titre est inspirĂ© du roman de Maurice Blanchot Au moment voulu, dans lequel est dĂ©crite par le narrateur une situation oĂč il ressent lâexistence dâune volontĂ© qui le dĂ©passe et qui lâenglobe[2].
Références
- (en) « Bossu, Sylvia », sur Benezit Dictionary of Artists (DOI 10.1093/benz/9780199773787.article.b00023808, consulté le )
- « Sylvia Bossu ou lâĂ©criture du dĂ©sastre | Christian Besson », sur www.besson.biz (consultĂ© le )
- « Mort d'Eric Colliard et de Sylvia Bossu. », sur Libération.fr (consulté le )
- « Eric Colliard et Sylvia Bossu », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Sylvia Bossu â Artistes â IAC â Institut dâart contemporain â Villeurbanne/RhĂŽne-Alpes », sur i-ac.eu, https://plus.google.com/104676271770804155670 (consultĂ© le )
- « UN MOMENT VOULU », Semaine, no no. 156,â (lire en ligne)
- Le Dictionnaire universel des créatrices (lire en ligne)
- « BOSSU, Sylvia », sur ledelarge.fr (consulté le ).
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Delarge
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- (en) MutualArt
- (nl + en) RKDartists
- Collection Sylvia Bossu au FRAC de Bourgogne
- Principales expositions