Syllart Records
Syllart Records est un label de musiques africaines et afro-latines basé à Paris et fondé en 1978 par Ibrahima Sylla (1956-2013)[1].
Fondation | 1981 |
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Fondateur | Ibrahima Sylla |
Genre | Musiques de l'Afrique et Afro-Latines |
Pays d'origine | Sénégal |
Siège | Paris |
Site web | http://www.syllart.com |
Ce label commercialise catalogue de musiques africaines en recouvrant une période des années 1960 jusqu'à aujourd'hui.
En 30 ans, les nombreuses productions Syllart ont contribué à la découverte d'artistes africains sur la scène internationale tel que Ismael Lô, Salif Keita, Youssou N'Dour, Sékouba Bambino ou encore Babaa Maal.
En parallèle de ses productions, le label a acquis et reconstitué des catalogues historiques de musiques africaines produites entre les années 1960 et 80.
Le label Syllart Records est aujourd'hui dirigé par la fille d'Ibrahima Sylla, Binetou Sylla[2].
DĂ©buts : DĂ©nicheurs des musiciens d'Afrique francophone
L’aventure Syllart démarre à l’initiative d’un jeune producteur sénégalais Ibrahima Sylla passionné de musiques cubaines qui s’installe à Paris en 1974 en tant que jeune étudiant. Sa passion pour la musique prend rapidement le dessus sur ses études de droit à Tolbiac et en 1978, Ibrahima Sylla ouvre rue de Rocroy Kubaney Music un petit magasin de disque, lieu de rencontres de la jeune diaspora africaine qui devient très vite le laboratoire de ses futures productions[3].
De retour à Dakar, en 1978, il monte son premier label sous le nom de « Jambaar » (guerriers en wolof) qui deviendra en 1981 Syllart Records, puis Syllart Productions. Il produit l’Orchestra Baobab dans lequel joue Thione Seck et l’Étoile de Dakar, où brille déjà un certain Youssou N’Dour. En 1987, le label obtient son premier succès international avec l’album Soro de Salif Keita, prototype d’un genre afro pop en gestation.
Durant les années 1980 et 1990, les productions et les découvertes s’enchainent parmi lesquels Ismael Lo, Coumba Gawlo, Baba Maal, Oumou Sangaré, Alpha Blondy, Sékouba Bambino, Pépé Kallé ou Mbilia Bel.
Syllart Productions : la fabrique de la pop africaine
Le label contribue à la diffusion d'une nouvelle musique populaire africaine à la fois en Afrique et auprès du public occidental.
Historiquement basé dans le 18e arrondissement de Paris où se retrouve une communauté de musiciens africains, le label a contribué aux métissages des genres musicaux africains n'hésitant pas à donner la direction artistique de nombreux albums issus de pays mandingues à des musiciens d'Afrique Centrale.
Ce métissage musical s'est propagé jusqu'aux Antilles et a touché toute l'Afrique y compris non francophone. Des genres musicaux comme le soukouss porté par des artistes emblématiques comme (Pepe Kalle et Nyboma, Kanda Bongo Man, Soukouss Stars, Tshala Muana) et de nouveaux rythmes dansants tels que le zouk mandingue (Fodé Baro, Sékouba Bambino, Kandia Kouyaté), l'afro-zouk ou le Kwasa kwasa du titre Moyibi ont eu du succès.
La série d’albums-concepts (4 au total) Sans Papiers qui regroupent des duos de musiciens congolais-maliens-sénégalais-ivoiriens illustre un engagement pour la valorisation de la diaspora africaine européenne dans une période marquée par les premières revendications politiques des étrangers africains.
La décennie 2000, locomotive de star-bands africains
En parallèle Syllart initie l’orchestration de nouveaux groupes qui s’imposent comme des concepts musicaux porteur d’un témoignage des métissages musicaux africains et de son patrimoine musical .
En 1993, Ibrahima Sylla renoue avec sa passion pour les musiques cubaines et la salsa new-yorkaise en créant le groupe Africando. Ce groupe panafricain et afro-latin est composé dans sa première formation d'un trio vocal 100 % Sénégalais : Medoune Diallo (de l’Orchestra Baobab), Nicolas Menheim (ex-Super Etoile de Dakar, le groupe de Youssou N'Dour), Pape Seck (ex-Star Band de Dakar, qui signe la moitié des compositions) plus tard il s'est enrichi du portoricain Ronnie Baro, du béninois Gnonnas Pedro, du guinéen Sékouba Bambino et du burkinabé Amadou Balaké. Africando fut le premier groupe africain à s’imposer dans les charts américains en 1994 avec le titre « Yaye Boy »[4].
Dans les années 2000, le label monte le groupe congolais Kékélé composé de Nyboma, Syran Mbenza, Papa Noel, Bumba Massa, Wuta Mayi qui se veut un retour à l’acoustique des musiques de rumba congolaises, le premier album sortira en 2002.
En 2003, l'album Mandekalou réunit les musiciens et chanteurs de cultures mandingues du Mali et de la Guinée (Kassé Mady Diabaté, Kandia Kouyaté, Bako Dagnon, Djelimady Tounkara, Sékouba Bambino et Kerfala Kanté). Cet "opéra mandingue" fut une volonté de transmission du patrimoine et de l'épopée de l'Empire du Mali.
Disparition du fondateur et Naissance de Syllart Records
La disparition du producteur et fondateur du label Ibrahima Sylla a suscité de nombreuses réactions en hommage[5] - [6]
Quelques mois avant la disparition du fondateur du label en , Syllart Production laisse la place à Syllart Records et à la dernière production est celle du groupe qui sort en .
Notes et références
- Sonia Rolley, « Invité Afrique - Ibrahima Sylla, producteur historique de la musique africaine », sur rfi.fr, (consulté le ).
- Sarah Tisseyre, « Invité culture - Binetou Sylla, au nom du père », sur rfi.fr, (consulté le ).
- Francis Dordor, « Mort d'Ibrahima Sylla, grand monsieur de la musique africaine », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « POP MUSIC; When a Medley of Tongues Speaks the Language of Salsa », The New York Times,‎ (lire en ligne , consulté le ).
- Bensignor, François, « Hommage à Ibrahima Sylla », sur revues.org, Hommes & migrations. Revue française de référence sur les dynamiques migratoires, EPPD - Cité nationale de l'histoire de l'immigration, (ISBN 978-2919-040261, ISSN 1142-852X, consulté le ), p. 186–192.
- « Tribute to Ibrahima Sory Sylla 1956 – 2013 », sur blogspot.fr (consulté le ).