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Sybille de Dietrich

Sybille de Dietrich, née Louise Sybille Ochs, née à Hambourg le et morte à Strasbourg le , est une femme de lettres française. Elle est l'épouse de Philippe-Frédéric de Dietrich, savant et premier maire de Strasbourg à l'époque révolutionnaire (1790-1792).

Biographie

Sybille Ochs est la fille d'Albrecht Ochs (1716-1780), marchand et banquier originaire de Bâle, établi à Nantes et à Hambourg, et de Louise His, fille de Pierre His, riche banquier de Hambourg. Elle est la sœur de Pierre Ochs (1752-1821), chancelier de Bâle.

Elle épouse le à Strasbourg Philippe-Frédéric de Dietrich. Ils ont quatre fils : Frédéric (1773-1806), Pierre Louis Jean (1775-1780), Gustave Albert (1775-1800) et Paul Émile (1792-1799) ; deux meurent dans l'enfance et aucun n'a survécu à leurs parents. Leur fils Frédéric a eu trois enfants, d'où une descendance nombreuse ; d'Albert de Dietrich (1802-1888), maître de forges, fils de Frédéric, viennent les porteurs actuels du nom.

C'est dans le salon de leur demeure que le est chanté pour la première fois, par Philippe-Frédéric de Dietrich, le Chant de guerre pour l'armée du Rhin de Rouget de Lisle, devenu La Marseillaise ; Dietrich est accompagné au clavecin par sa femme, ou peut-être par sa nièce Louise[1]. Sybille de Dietrich, qui était une excellente musicienne, a travaillé à l'orchestration du chant[1].

Rouget de Lisle chantant la Marseillaise dans le salon du maire Dietrich.

Elle a vécu dans son enfance à Hambourg, puis, jusqu'à son mariage, à Bâle. Une fois mariée, elle partage son temps entre Strasbourg et Paris, où elle tient salon. Ses relations sont nombreuses, littéraires et artistiques (le sculpteur Houdon, le musicien Jean-Frédéric Edelmann), politiques (La Fayette, qui est le parrain de son dernier fils, Joséphine de Beauharnais). Elle entretient une abondante correspondance. Elle habite à Strasbourg définitivement à partir de 1800[2].

Elle a appartenu à la franc-maçonnerie, comme son mari, devenant grande maîtresse de la loge d'adoption féminine de Strasbourg, et recevant à ce titre, l'impératrice Joséphine en 1805[2].

Elle avait des convictions républicaines.

Après la mort de son mari sur l'échafaud, elle fait preuve d'une grande liberté par rapport aux mœurs de son temps : elle devient la maîtresse d'un officier nettement plus jeune qu'elle ; elle élève la fille naturelle de l'un de ses fils.

Elle est enterrée dans l'enclos funéraire de la famille de Dietrich au cimetière Sainte-Hélène de Strasbourg ; sa tombe est marquée par un obélisque en grès jaune.

Notes et références

  1. Philippe Champy, « Les Boiseries de la Marseillaise », Annuaire de la société des amis du Vieux Strasbourg, tome XXXVI, 2011, p. 73-80.
  2. Elisabeth Messmer-Hitzke, Une femme des Lumières en quête de liberté, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 288 p. (ISBN 9782716508544), p. 17

Voir aussi

Bibliographie

  • Elisabeth Messmer-Hitzke, Sybille de Dietrich, une femme des Lumières en quĂŞte de libertĂ©, Strasbourg, La NuĂ©e Bleue, 2018, 288 p. (ISBN 9782716508544)

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