Suzannah Ibsen

Suzannah Daae Thoresen est née à Herøy, Møre og Romsdal en Norvège. Ses parents étaient Hans Conrad Thoresen (1802–1858) et sa seconde épouse, Sara Margrethe Daae (1806–1841). Après la mort de sa mère en couches, son père épousa la gouvernante d'origine danoise de la famille, Magdalene Kragh (1819–1903), qui devint poète, romancière, nouvelliste et dramaturge[2]. Sa famille a ensuite déménagé à Bergen où son père était doyen de l'église historique de la Sainte-Croix (Korskirken).

Après le succès de son œuvre Le Festin de Solhaug, Henrik Ibsen est invité au salon littéraire de Magdalene Thoresen. C'est ici qu'il est tombé amoureux de Suzannah Thoresen. Ibsen était à cette époque metteur en scène au Théâtre norvégien (Det Norske Theater) de Bergen. Les deux étaient amis d'enfance et se sont revus, par la suite, lors d'un bal où ils n'ont rien fait d'autre que parler toute la nuit au lieu de danser. Henrik a écrit un peu plus tard un poème exprimant son admiration pour Suzannah.

En 1858, Suzannah Ibsen traduisit Graf Waldemar (1847) du dramaturge allemand Gustav Freytag en norvégien[1]. La pièce a été jouée pour la première fois en septembre 1861.

Suzannah se fiança à Henrik Ibsen en janvier 1856. Le couple se maria par la suite en juin 1858[3]. Leur unique enfant, Sigurd Ibsen, est né en décembre 1859[3]. Sigurd, qui devint également auteur et homme politique, épousa Bergliot Bjørnson, la fille de l'écrivain norvégien Bjørnstjerne Bjørnson. Suzannah et la mère de Bergliot, Karoline Bjørnson, s'était promis étant plus jeunes que si l'une avait un fils et l'autre une fille, les deux se marieraient. Bien qu'elles n'aient pris aucune disposition pour que cette promesse se réalise, leurs enfants respectifs se sont effectivement mariés ensemble.

Pour son mari (selon Bjornson), elle était une «nounou» et l'encourageait à écrire ses pièces même lorsqu'il avait perdu espoir ou lorsqu'il souhaitait concentrer son attention vers la peinture.

Elle l'aurait parfois forcé écrire.

Elle a inspiré de nombreux personnages célèbres d'Ibsen[2], notamment M^me Alving de Les Revenants, Nora de Une maison de poupée et Mère Åse de Peer Gynt. Suzannah ressemblait tellement aux personnages qu'elle inspirait en fait, que quand Ibsen lut Peer Gynt à sa famille et atteignit les lignes de Mère Åse, Sigurd cria "Mais c'est maman !" ).

Sa belle-fille, Bergliot Ibsen a écrit un livre sur la célèbre famille de son mari intitulé De tre. Erindringer om Henrik Ibsen, Suzannah Ibsen, Sigurd Ibsen (littéralement Les trois. Souvenirs de Henrik Ibsen, Suzannah Ibsen, Sigurd Ibsen). Publié en Norvège en 1948, il a été traduit en anglais et publié sous le titre The Three Ibsens en 1952 [4].

• Ibsen, Bergliot, The Three Ibsens: Memories of Henrik Ibsen, Suzannah Ibsen and Sigurd Ibsen (New York: American-Scandinavian Foundation. 1952)

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