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Surplus du consommateur

Le surplus du consommateur est la diffĂ©rence entre ce qu'un consommateur est prĂȘt Ă  payer pour un bien et le montant effectivement payĂ©.

Le surplus du consommateur

Surplus du consommateur (en rouge) et du producteur (en bleu) dans un graphique de fonctions d’offre et de demande.

Le surplus du consommateur est un concept Ă©laborĂ© par Dupuit pour le choix des travaux publics Ă  effectuer. Prenons le cas d’un pĂ©age pour traverser un pont. Il y a des individus qui seraient prĂȘts Ă  payer davantage que ce prix pour traverser le pont. La diffĂ©rence entre le prix maximum qu’ils seraient prĂȘts Ă  payer et le prix payĂ© reprĂ©sente le surplus du consommateur. Graphiquement, le surplus du consommateur est donnĂ© par la surface sous la courbe de demande au-dessus du prix d’équilibre (surface rouge).

Marshall a indiquĂ© que le concept de Dupuit Ă©tait valable si l’utilitĂ© marginale du revenu Ă©tait constante. En effet, soit la fonction de demande avec p le prix (ou le vecteurs des prix) et y le revenu. Le surplus du consommateur lorsque le prix passe de po (par exemple, le prix maximum) Ă  p1 (par exemple, le prix d’équilibre) est :

Soit l’utilitĂ© indirecte v(p,y) (l’utilitĂ© maximale du consommateur lorsque les prix sont p et le revenu y : oĂč x sont les quantitĂ©s consommĂ©es). On peut Ă©crire ainsi l’identitĂ© de Roy :

oĂč est l’utilitĂ© marginale du revenu.


Le surplus du consommateur devient alors :

Si l’utilitĂ© marginale est constante, comme Marshall avait supposĂ©, on peut Ă©crire :

Le terme Ă  droite entre parenthĂšses reprĂ©sente la variation de l’utilitĂ©. L’utilitĂ© marginale du revenu transforme cette grandeur qui ne peut pas ĂȘtre mesurĂ©e en une valeur monĂ©taire (la surface sous la courbe de demande reprĂ©sente des euros ou des $ car c’est le produit d’un prix fois la quantitĂ©). On dispose ainsi d’une mĂ©thode opĂ©rationnelle pour mesurer la variation de l’utilitĂ©.

L’hypothĂšse d’une utilitĂ© marginale constante est toutefois trĂšs restrictive et peu rĂ©aliste. En effet, si les premiĂšres unitĂ©s sont payĂ©es au prix maximum, le consommateur aura moins d’argent pour acheter les unitĂ©s suivantes. L’utilitĂ© marginale n’est pas constante. Marshall suppose alors qu’elle est approximativement constante en disant que la dĂ©pense pour un bien particulier reprĂ©sente une petite fraction du revenu.

Les variations compensée et équivalente

Dans le cas gĂ©nĂ©ral, on pourrait calculer le « vrai » surplus du consommateur de la maniĂšre suivante. Supposons que le prix du lait baisse de po Ă  p1. L’utilitĂ© du consommateur augmente. On peut dĂ©finir le « vrai » surplus comme la somme qu’il faut prendre au consommateur pour que son utilitĂ© ne change pas. Cette somme est appelĂ©e la variation compensĂ©e et elle peut ĂȘtre dĂ©finie en utilisant la fonction de coĂ»t ou de dĂ©pense qui est la dĂ©pense minimale pour avoir un certain niveau d’utilitĂ© :

La variation compensée est alors :

On pourrait aussi prendre le niveau de satisfaction aprĂšs la baisse du prix. Supposons que le gouvernement dĂ©sire intervenir pour empĂȘcher cette baisse afin de soutenir le revenu des paysans. Quelle somme faut-il donner au consommateur pour le compenser de cette baisse qui n’a pas eu lieu ? Ce montant est appelĂ© la variation Ă©quivalente :

D’aprĂšs le lemme de Shephard, la dĂ©rivĂ©e de la fonction de coĂ»t par rapport au prix donne la fonction de demande conditionnelle ou demande compensĂ©e :

On parle aussi de demande hicksienne, en l’honneur de Hicks. La demande usuelle est alors appelĂ©e demande marshallienne car Marshall a beaucoup fait usage de cette fonction. Si l’on prend la surface sous la demande compensĂ©e on obtient la variation compensĂ©e :

Comme la surface sous la demande hicksienne est souvent plus petite que celle sous la demande marshallienne, le surplus du consommateur surestime la variation de l’utilitĂ©. Dans des cas pratiques, on peut toujours effectuer une intĂ©gration numĂ©rique de la fonction de coĂ»t. Par ailleurs, la fonction de coĂ»t peut ĂȘtre obtenue en prenant la fonction de demande.

Bibliographie

  • A.Deaton and J. Muellbauer, Economics and Consumer Behavior, Cambridge, 1980
  • J. Dupuit, “De la mesure de l’utilitĂ© des travaux publics », Annales des Ponts et ChaussĂ©es, vol. 8, 1844, pp. 332-375
  • A. Marshall, Principles of Economics, London, 1890
  • A. Mattei, Manuel de microĂ©conomie, GenĂšve, 2000
  • Y.O. Vartia, “Efficient Methods of Measuring Welfare Change and Compensated Income in Terms of Ordinary Demand Functions”, Econometrica, vol. 51, 1983, pp.79-98
  • R. Willig, « Consumer’s Surplus without Apology », American Economic Review, vol. 66, 1976, pp. 589-597

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