Statues de Sperlonga
Les statues de Sperlonga sont un vaste ensemble de sculptures découvertes en 1957 à Sperlonga, dans la province de Latina (Latium) en Italie, sous les ruines d'une villa de l'empereur romain Tibère.
Historique de la découverte
Reconstituées, les sculptures riches en détails ont été regroupées à l'intérieur d'une vaste grotte naturelle qui a servi pour les repas de Tibère et qui fait face à la mer. Les groupes symbolisent différents moments de l'Odyssée d'Homère. Même si elles sont du style baroque hellénistique, elles auraient été exécutés au début de la période impériale romaine. Tacite et Suétone ont rapporté que la grotte s'est effondrée en 26 et que Tibère a failli mourir. C'est à ce moment ou lors d'un effondrement ultérieur que les sculptures ont été réduites en fragments, ce qui explique pourquoi des morceaux manquent aux reconstitutions modernes. Un musée a été créé à Sperlonga en 1963 pour exposer les sculptures et d'autres artefacts de la villa[1], selon des dispositions que Mary Beard, spécialiste de l'histoire de la Méditerranée ancienne, a décrit comme des « réinventions créatives[trad 1] »[2].
Description
Les sculptures sont réparties en quatre groupes principaux autour d'un bassin circulaire artificiel qui occupe la majeure partie de la grotte. Le bassin est relié à un plus grand bassin à l'extérieur. Au fond de la grotte se trouve un groupe appelé l'« aveuglement de Polyphème » (opération exécutée par Ulysse et ses hommes) dont la pièce centrale est Polyphème allongé à cause de son ivresse. Plus proche de la sortie de la grotte, sur un îlot au milieu d'un bassin, se trouve un groupe qui décrit l'attaque de Scylla contre le navire d'Ulysse. Plus près encore de l'entrée de la grotte, sur ses côtés, se trouvent le « groupe Pasquino » qui décrit Ulysse transportant le corps d'Achille après une bataille, et le groupe qui décrit la trahison de Diomède par Ulysse et ses hommes une fois qu'ils ont volé l'idole Palladium de la ville de Troie pendant son siège par les Grecs[3].
Notes et références
Citations originales
- (en) « creative reinventions »
Références
- (it) « Museo Archeologico Nazionale di Sperlonga e Villa di Tiberio », Soprintendenza Per I Beni Archeologici Del Lazio, (consulté le )
- Beard 2001, p. 208.
- Par exemple, consulter Schneider 2012, p. 92 pour la description des groupes, auteur qui s'appuie sur les travaux de Bernard Andreae.
Annexes
Bibliographie
- (en) Mary Beard, « Arms and the Man: The restoration and reinvention of classical sculpture », Times Literary Supplement, (lire en ligne) (frais de consultation requis)
- Article repris dans (en) Mary Beard, Confronting the Classics : Traditions, Adventures and Innovations, Profile Books, , 310 p. (ISBN 978-1-84765-888-3 et 1-84765-888-1, lire en ligne)
- (en) Rolf Michael Schneider, « The Making of Oriental Rome », dans Peter Fibiger Bang et Dariusz Kolodziejczyk, Universal Empire: A Comparative Approach to Imperial Culture and Representation in Eurasian History, Cambridge University Press, (ISBN 1107022673 et 9781107022676, lire en ligne)
Liens externes
- (en) Cristina Urrutia, Imperial Power in the Cave of Sperlonga: An Analysis of Hellenistic Revival in Rome (résumés avec illustrations)
- (en) Michael Lahanas, The Cyclops Polyphemos and Odysseus from Sperlonga (photos)
- (en) Photos sur Flckr