Statue de du Guesclin (Caen)

La statue équestre se trouve à l'extrémité des fossés Saint-Julien, sur la place Saint-Martin.

La statue est présentée par Arthur Le Duc au salon des artistes français de 1912 sous forme de plâtre. Elle est alors nommée Un compagnon de Duguesclin à Cocherel : B. Goyer de Matignon[5]. Ce nom fait référence à Bertrand de Goyon, porte-bannière du connétable Bertrand du Guesclin, présent à la bataille de Cocherel[note 1]. En 1914, une nouvelle version en bronze est présentée mais cette fois-ci, sans nom[1].

Après la mort de l'artiste, survenue en février 1918, c'est sa veuve qui offre la statue à la ville de Caen en mars 1920[6]. Il est décidé dans un premier temps de l'installer devant l'hôtel de préfecture du Calvados, place Gambetta[7]. Mais le conseil municipal vote finalement son installation place Saint-Martin en avril 1921[8]. On demande à André Guillemin-Tarayre un socle qui est fin prêt en juillet 1921[6]. La statue est transportée depuis la place Gambetta pour être installée sur le socle le 28 août 1921[9].

Dès le projet d'installation, la statue est connue sous son nom actuel. L'identification au connétable (et non à son compagnon) n'est toutefois officiellement ajoutée qu'en 1925[1] - [10]. Bertrand du Guesclin, noble breton né en 1320, fut armé chevalier par le roi de France Charles V. Il se battit contre les Anglais en Bretagne, en Normandie et dans le Maine. Ayant eu un rôle décisif dans le rétablissement de l'autorité royale en Normandie notamment, il fut nommé connétable en 1370. Quelque temps après, il fut accueilli en héros par les Caennais qui lui offrirent des fêtes splendides huit jours durant[11].

Son déboulonnement et sa fonte sont envisagés sous le régime de Vichy, dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux. Elle est retirée de la liste des statues en bronze sacrifiées, car elle représente un adversaire des Anglais. D'autres statues en bronze ont également été épargnées, grâce au même argument : la statue du connétable de Richemont à Vannes et le monument commémoratif de la bataille de Formigny, toutes deux du même artiste, ainsi que celle de Napoléon I^er à Cherbourg, œuvre d'Armand Le Véel.

Le monument et le socle font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 18 août 2006[1].

La statue vue en contre-plongée.

Le monument est une statue de bronze dont le socle est en granit breton et fait 80 m³[6]. Le Duc a apporté un grand soin dans le traitement du mouvement du vêtement, de l'armure et surtout du cheval[1].

La tenue de ce chevalier est une tenue militaire de la deuxième partie du XIV^e siècle. En effet, le casque à bassinet, les plaques de protection en métal (genouillères et coudières) fixées sur la cotte de mailles, les éperons à pointe, la longue épée accrochée à l'arçon de la selle sont contemporains de la première partie de la guerre de Cent ans[11].