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Special Service Group

Le Special Service Group ou SSG constitue les forces spéciales de l'armée de terre pakistanaise, créé en 1956 et principalement basé dans le Khyber Pakhtunkhwa. Il s'agit des unités les plus élitistes de l'armée pakistanaise, avec des compétences diverses. Il est constitué d'une dizaine de bataillons dont les effectifs, tenus secrets, s'élèveraient à quelques milliers d'hommes.

École du quartier-général des SSG, à Cherat (Khyber Pakhtunkhwa), surmonté de l'insigne du groupe, alors qu'elle accueille des commandos russes, en 2016.

Le groupe est principalement engagé dans le Cachemire, face à l'Inde, ses membres étant formés aux combats de montagnes, parachutages et opérations spéciales. Il s'est également spécialisé dans les opérations navales et anti-terroristes notamment, avec un engagement dans le cadre de l'insurrection islamiste au Pakistan.

Histoire

Membre des SSG portant le béret caractéristique du commando.
Membres du SSG effectuant un exercice avec l'armée russe.

Le Special Service Group est créé en 1956 avec l'aide de conseillers de l'armée américaine. Dénommé alors 19e Bataillon du Régiment du Baloutchistan et spécialisé dans la guerre non-conventionnelle, il envoie des instructeurs former les rebelles nagas. Ouverte en 1964, avec des formateurs des Green Berets, l'École des troupes aéroportés de Peshawar entraine les 700 hommes du SSG du Régiment du Baloutchistan qui participent en 1965 à la deuxième guerre indo-pakistanaise en attaquant trois bases aériennes indiennes du Penjab. En 1966, la marine pakistanaise met en place sa propre unité, le Special Service Group Naval.

Ces attaques efficaces militairement sur les forces armées indiennes amène à la création officiel du SSG (Battallions Commandos n°1, 2 et 3) qui interviennent par rotation au Pakistan oriental jusqu'en 1970. Les bataillons commandos 1 et 2 sont engagés dans la troisième guerre indo-pakistanaise de 1971, réussissant une infiltration commando dans le secteur de Poonch contre un régiment d'artillerie. En 1987, une douzaine de SSG parviennent à établir une position pakistanaise dans le glacier de Siachen, à proximité des monts Saltoro et des positions indiennes[1].

À compter des années 2000, les SSG vont de plus en plus servir pour la contre-insurrection et le contre-terrorisme. Dès 2002, ils sont engagés conte l'insurrection islamiste au Pakistan, plus particulièrement au Waziristan, pour lutter contre les révoltes tribales et islamistes. Près de 150 SSG participent à l'assaut de la Mosquée rouge de 2007, conduisant à la mort de Haroon Islam, leur commandant[1]. En représailles, les insurgés tuent 20 membres de SSG près de leur base d'Haripur en septembre 2007[2].

Les SSG participent à la Seconde bataille de Swat, notamment lors de la reprise du district de Buner et des hauteurs de Swat aux insurgés par des unités héliportées. Lors de l'opération Rah-e-Nijat de 2009, ils sont utilisés en appui de l'infanterie[1].

RĂ´le et organisation

Le SSG Naval de la marine pakistanaise lors des exercices Bright Star 2009.

La structure des SSG, dont notamment le nombre de bataillons qui la compose ainsi que leur effectifs, sont tenus secret. Le groupe compterait une dizaine de bataillons, et peut-ĂŞtre 3 000 hommes en 2012[1]. Ceux-ci sont notamment spĂ©cialisĂ©s dans l'anti-terrorisme, les opĂ©rations spĂ©ciales, le parachutisme, le combat en montagne et dans le dĂ©sert, la dĂ©molition sous-marine et autres opĂ©rations navales. Le groupe est commandĂ© par un major gĂ©nĂ©ral disposant du titre de General Officer Commanding[3].

Les SSG sont principalement utilisés dans le cadre du conflit avec l'Inde, essentiellement le conflit du Cachemire. Ses troupes formées aux combats de hautes montagnes ont notamment été déployées dans le glacier de Siachen, particulièrement hostile et disputé[4]. Ils ont également servi en appui à l'insurrection au Jammu-et-Cachemire, étant formés aux opérations clandestines et guerre asymétrique notamment[3].

SĂ©lection et entrainement

Membre des SSG effectuant un exercice, dans les années 2010.

Les candidats pour rejoindre les SSG peuvent ĂŞtre membres de toutes les branches des forces armĂ©es pakistanaises, disposant d'au moins cinq ans de service et ayant fait la demande d'intĂ©grer ce commando d'Ă©lite. Ils doivent ensuite passer des tests physiques et psychologiques, ainsi qu'ĂŞtre approuvĂ©s par une enquĂŞte des services de renseignement. Le bataillon de parachutistes exige notamment que le candidat rĂ©alise trente pompes et trente sit ups en moins d'une minute par sĂ©rie, ainsi que six tractions et courir 1 600 mètres en moins de huit minutes[5].

Les SSG effectue leur première formation de neuf mois Ă  Cherat, oĂą se trouve l'Ă©cole et le quartier-gĂ©nĂ©ral du groupe, dans le district de Nowshera, situĂ© dans la province de Khyber Pakhtunkhwa. Il s'agit d'une station de montagne culminant Ă  3 000 mètres d'altitude[6]. Les candidats doivent notamment marcher 60 kilomètres en moins de 12 heures et courir 8 kilomètres en 40 minutes, avec leur Ă©quipement complet. Les soldats continuent leur entrainement Ă  l'Ă©cole de parachutistes, situĂ©e Ă  proximitĂ© de Peshawar. FondĂ©e en 1964, elle forme des SSG depuis 1981[5]. Ils doivent effectuer au moins cinq sauts de jour et trois de nuit[4].

Les membres du SSG se spĂ©cialisent ensuite dans divers domaines. Une Ă©cole de la marine pakistanaise Ă  Karachi forment les membres du groupe naval. Les sĂ©lectionnĂ©s se voient attribuer un grade en fonction des distances nagĂ©es. L'Ă©cole d'Abbottabad forme quant-Ă  elle aux combats de montagne. Depuis 1987, une nouvelle Ă©cole a Ă©tĂ© Ă©tablie Ă  Rattu, dans le Gilgit-Baltistan. SituĂ©e Ă  une altitude de 9 000 mètres, elle forme aux combats de haute-montagne et Ă  la guerre Ă  ski[4] - [7].

Références

  1. (en) Javed Hussain, « The phantom soldiers », sur The Express Tribune, (consulté le ).
  2. (en) 20 commandos killed in Tarbela mess blast sur The News International, le 14 septembre 2007
  3. (en) Special Services Group sur scribd.com
  4. (en) Special Services Group (SSG) sur special-ops.org
  5. (en) Para Training School, Peshawar sur pakistanarmy.gov.pk
  6. (en) . Special Operations School, Cherat sur pakistanarmy.gov.pk
  7. (en) Army High Altitude School sur pakistanarmy.gov.pk

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Pierre Husson, EncyclopĂ©die des forces spĂ©ciales du monde, 2 tomes, Histoire & Collections, Paris, 2000.
  • Jean-Pierre Husson, Les Hommes en noir/Men in Black, ETAI, Paris, 2000

Liens externes

Articles connexes

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