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Soupe aux choux

La soupe aux choux est une soupe dont l’ingrédient de base est le chou.

Une soupe aux choux polonaise.

En raison de sa facilité à cultiver et de son coût relativement peu élevé, le chou entre comme ingrédient principal dans des soupes appartenant à la gastronomie de nombreux pays.

Culture populaire

La rĂ©putation salutaire et naturelle du chou a fait idĂ©aliser la soupe aux choux, qui est une des manières les plus connues de consommer cette plante dotĂ©e de vertus quasi-magiques, comme l’archĂ©type du mets pastoral incarnant un retour symbolique aux sources rustiques. Un rĂ©gime intitulĂ© « rĂ©gime soupe aux choux[1] » circule, par exemple, dans le monde anglophone, selon lequel l’adepte est censĂ© perdre 4,5 kg en une semaine en s’alimentant principalement de soupe aux choux. Les bienfaits allĂ©guĂ©s de ce rĂ©gime n'ont pas pu ĂŞtre Ă©tayĂ©s par un protocole scientifique rigoureux[2]. Dans la culture francophone, c’est plutĂ´t autour de la littĂ©rature que la soupe aux choux a laissĂ© sa marque, figurant dans des chansons, des pièces comme La Soupe au chou, comĂ©die en un acte en prose de 1870 de Marc Monnier, ou faisant l’objet de romans comme La Soupe aux choux, roman de RenĂ© Fallet, paru en 1980, et mis en scène au cinĂ©ma en 1981 par Jean Girault dans La Soupe aux choux.

Europe

En Europe centrale et en Europe de l’Est, la soupe aux choux est également fort populaire, notamment le chtchi où, plus particulièrement en Russie, le principal ingrédient est le chou.

France

La version française de ce potage offre la particularitĂ© de respecter l’intĂ©gritĂ© gustative et visuelle de son ingrĂ©dient principal pour rester en phase avec la rĂ©volution culinaire qui a fait passer, au XVIIe siècle, la gastronomie française Ă  l’ère moderne en abandonnant les saveurs lourdement Ă©picĂ©es hĂ©ritĂ©es de la cuisine du Moyen Ă‚ge au profit des saveurs naturelles des produits, notamment sous l’égide de François Pierre de La Varenne, auteur d’une recette[3] et qui a rĂ©sumĂ© sa philosophie Ă  ce sujet en ces mots : « Quand je mange une soupe aux choux, je veux qu’elle ait goĂ»t de chou. Â»

En 1858, Louis-Eustache Audot en a livrĂ©, dans La Cuisinière de la campagne et de la ville, deux versions possibles :

« Soupe aux choux.
Mettez la marmite au feu avec l’eau et le lard[4], le petit salĂ© ou autre viande ; quand tout cela a bouilli une heure, vous ajoutez un chou, des carottes, navets, poireaux, cĂ©leri, ognon piquĂ© d’un clou de girofle, sel, et, si vous voulez, un cervelas ; il faut en tout 4 heures. Si on met des pommes de terre, il ne faut les ajouter qu’une heure avant de servir. Le chou entier, les carottes, navets, viande, lard et cervelas seront servis sur un plat après la soupe.
En maigre :
Faites blanchir un chou, Ă©gouttez et coupez en petits morceaux ; mettez-le dans la marmite quand l’eau est bouillante avec carottes, navets, poireaux, ognon piquĂ© d’un clou de girofle, cĂ©leri, sel et poivre ; une heure avant de servir ajoutez quelques pommes de terre et ensuite du beurre[5]. »

Quatre dĂ©cennies plus tard, Auguste ColombiĂ©, dans son TraitĂ© pratique de cuisine bourgeoise de 1894, en donne Ă©galement deux versions « Ă  la mode de la ville ou de la campagne Â» :

« Soupe aux choux.
Pour faire une bonne soupe aux choux, il y a deux manières d’opĂ©rer, suivant que l’on veut la faire Ă  la mode de la ville ou de la campagne. Dans le premier cas, voici comment on opère : Mettez votre marmite ou votre casserole au feu avec l’eau et le sel, et, en attendant qu’elle bouille, triez bien les choux ; ne pas mettre les feuilles vertes, ni les couper trop fin, les plonger dans l’eau froide ; peler une ou deux pommes de terre (suivant la grosseur) et par personne, laver le tout avec soin, les ajouter dans la casserole quand l’eau bouillonne un peu fort, une gousse d’ail Ă©crasĂ©e, laisser cuire vingt-cinq minutes. Écraser les pommes de terre avec une fourchette en les soulevant sur une Ă©cumoire, ajouter 20 grammes de beurre par personne, et verser dans une soupière dans laquelle vous aurez taillĂ© du pain rassis en tranches fines et pas trop grandes ; couvrir quelques minutes et servir.
Pour la faire Ă  la paysanne, on prend la mĂŞme quantitĂ© de choux et de pommes, plus 30 grammes de lard gras par personne, on le hache sur la table avec la gousse d’ail, Ă  l’aide d’un fort couteau dont la lame a Ă©tĂ© trempĂ©e dans l’eau bouillante ; cela empĂŞche le lard de se coller et de sauter en le relevant, on l’ajoute avec le chou dans l’eau bouillante : procĂ©der pour le reste ainsi que ci-dessus[6]. »

Il existe en France des variétés régionales bien définies de soupes où le chou joue un rôle central, comme la garbure gasconne.

Notes et références

  1. Cabbage soup diet en anglais
  2. Éric Birlouez, Petite et grande histoire des légumes, Quæ, coll. « Carnets de sciences », , 175 p. (ISBN 978-2-7592-3196-6, présentation en ligne), Une fabuleuse diversité, « Le chou, star des potagers d'autrefois », p. 47.
  3. « Potage aux choux. Prenez des choux verts, ou d’autres choux, et les ayant lavés, hachez-les menu puis fricassez-les dans du beurre et versez-les dans un pot où il y ait de l’eau bouillante, ou de purée de pois qui soit claire, mettez-y une croûte de pain, du sel ou un oignon entier piqué de quelques clous de girofle avec un peu de poivre, si vous l’aimez, et faites cuire le tout. » Le Cuisinier françois.
  4. La meilleure soupe aux choux se fait avec du mouton et point de lard.
  5. Louis-Eustache Audot, La Cuisinière de la campagne et de la ville ou Nouvelle Cuisine économique, Paris, Audot, 1858, p. 129.
  6. Auguste ColombiĂ©, TraitĂ© pratique de cuisine bourgeoise : suite aux Ă©lĂ©ments culinaires Ă  l’usage des jeunes filles, Paris, L. Mulo, 1897, p. 77-78.
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