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Sonam Dolma Brauen

Sonam Dolma Brauen, née le [1] au Kongpo au Tibet[2], est une artiste contemporaine, peintre et sculptrice tibéto-suisse[3].

Sonam Dolma Brauen
Sonam Dolma Brauen en 2008.
Naissance
Nom de naissance
Sonam Dolma
Nationalité
Activités
Formation
MĂšre
Kunsang Wangmo (d)
Conjoint
Enfants
Tashi Brauen (d)
Yangzom Brauen
Site web

Son style d'expression est l'abstrait. Elle réalise aussi des installations artistiques en relation notamment avec la situation politique au Tibet. Elle est une des rares femmes artistes contemporaines tibétaines de sa génération[4] - [5].

Biographie

ƒuvre de Sonam Dolma pour l'exposition « Visionary artists for Tibet Â».

Sonam Dolma Brauen est nĂ©e le , cinq jours avant le Nouvel An tibĂ©tain, dans le Kongpo oĂč elle a vĂ©cu six ans avant de partir pour l'exil avec ses parents en 1959, lors de l'exode tibĂ©tain. Sa sƓur, ĂągĂ©e de 4 ans, meurt au cours du pĂ©riple. En arrivant en Inde, pour gagner leur vie, elle travaille avec sa famille Ă  la construction de routes. Son pĂšre, qui Ă©tait moine, meurt d'Ă©puisement[4]. Plus tard, avec sa famille, elle rejoint Simla et Dehradun, et est scolarisĂ©e dans une Ă©cole anglaise. À 19 ans, en 1973, elle Ă©migre en Suisse et s'installe Ă  Berne avec sa mĂšre et son Ă©poux, l'ethnologue et conservateur de musĂ©e suisse Martin Brauen, avec qui elle a deux enfants, l'actrice et Ă©crivain Yangzom Brauen et Tashi Brauen, enseignant et artiste.

En 1990, elle suit une formation artistique Ă  la Haute Ă©cole des arts de Berne. En , elle s'installe pour trois ans Ă  New York avec son mari.

En , deux Ă©missions lui sont consacrĂ©es Ă  la tĂ©lĂ©vision allemande, 3 nach 9 (de) et ttt – titel, thesen, temperamente (de)[6].

Sonam a participé au 2011 Millennial Anniversary of Tripitaka Koreana/Haein Art Project en exposant au Haeinsa Janggyeong Panjeon et au musée Seongbo situé dans le temple Woljeongsa en Corée du Sud en [7].

En 2013, avec quinze autres artistes, elle expose, dans la nef de l'ancienne église du Noirmont, une installation consistant en plusieurs milliers de douilles de cartouches usagées disposées au sol de façon à former un boumerang[8].

Elle a exposĂ© en solo dans de nombreuses galeries et musĂ©es en Europe et aux États-Unis : la In Galerie Sonnenhof et la Galerie Artraktion Ă  Berne, la Galerie Planaterra Ă  Coire, la Songtsen House Ă  Zurich, la Galerie Atelier Wandelbar Ă  Gstaad, la Galerie in der Alten Fabrik Ă  Rapperswil, le Wereldmuseum Ă  Rotterdam, la C X Silver Gallery Ă  Brattleboro dans le Vermont. Elle a exposĂ© avec d'autres artistes Ă  la Neuhof Gallery, Fuller Building et au Studio open day, Long Island City, Ă  la Tria Gallery, Ă  la cathĂ©drale Saint-Jean le Divin[9] Ă  New York ainsi qu'Ă  la Courtyard Gallery, Christopher Farr Ă  Los Angeles.

En , elle est l'un des artistes contemporains tibĂ©tains en exil et occidentaux influencĂ©s par le Tibet sĂ©lectionnĂ©s par la Trace Foundation pour cĂ©lĂ©brer son 20e anniversaire et exposer au Rogue Space Chelsea Ă  New York sur le thĂšme « Qu'est-ce que cela signifie d'ĂȘtre tibĂ©tain aujourd'hui ? Â». Elle prĂ©sente une installation intitulĂ©e “My Father’s Death” (La Mort de mon PĂšre)[10].

ƒuvre

Sonam Dolma Brauen est la seule artiste nĂ©e au Tibet et vivant hors d'Asie Ă  avoir exposĂ© ses Ɠuvres en public[11].

Peinture

Peinture de 2008 de Sonam Dolma Brauen.

L'Ɠuvre de Sonam Dolma Brauen est abstraite. Elle ne recourt donc Ă  aucun symbolisme tibĂ©tain visible, bien qu'elle affirme considĂ©rer l'art abstrait comme une apparition illusoire de la notion philosophique bouddhique du vide (ƛƫnyatā)[12].

Sonam Dolma Brauen travaille depuis plusieurs annĂ©es sur une sĂ©rie de peintures intitulĂ©e Yishen, sur les auto-immolations au Tibet oĂč depuis 2009, plus de 150 TibĂ©tains ont commis des actes d'auto-immolation par le feu pour protester contre la rĂ©pression croissante de leur peuple par le gouvernement chinois. Yishen est un mot chinois qui signifie « quitter son corps Â». Dans ses peintures, Sonam reprend ce signal de dĂ©sespoir, qui n'a guĂšre reçu de couverture mĂ©diatique en Occident, explorant soigneusement l'abstraction d'abandon et de foi intenses dans ce qui reste de ces personnes qui ont disparu dans les flammes[13].

Installation

Quand elle a habité New York, Brauen a commencé à travailler davantage sur les installations artistiques, utilisant des matériaux et des objets comme des robes de moines tibétains, du plùtre, des douilles de munitions vides. Certains de ses travaux provocateurs utilisent des dents et des munitions et évoquent la société contemporaine. Ses installations expriment des thÚmes actuels qui la préoccupent : le machisme et sa relation au pouvoir, l'argent et la guerre, ou encore la situation politique dans son pays d'origine, le Tibet[14].

Références

  1. Yangzom Brauen, J'ai franchi tant de montagnes : Trois femmes tibétaines sur le chemin de la liberté, traduction Prisca Weiler, Presses de la Cité, 2011, (ISBN 2258082048 et 978-2258082045), p. 48.
  2. Silent Ocean - Sonam Dolma Brauen.
  3. (en) Lee Ambrozy, Transcending Tibet, sur le site artforum.com : « Tibetan-Swiss artist Sonam Dolma Brauen [...] ».
  4. (en) Corinne Erni, « About Sonam Dolma » (consulté le ), 2010
  5. (en)Sonam Dolma, Contemporary Visual Artist, VOA, 23 janvier 2013
  6. Sonam Dolma Brauen.
  7. (en) Philip Gowman, Haeinsa celebrates 1,000 years of the Tripitaka Koreana, London Korean Links, 17 octobre 2011.
  8. EXPOSITION. Quinze artistes tutoient l'architecture de la Nef, au Noirmont. Des douilles usagĂ©es sur le sol de l'Ă©glise, dans L'Express-L'Impartial, 12 janvier 2013 : « Le concept est simple et engageant. Peintures, dessins, sculptures, photographies, installations et mĂȘme papiers carbone suggĂšrent ne lecture renouvelĂ©e de nos sensations en relation avec l'ambiguĂŻtĂ© du lieu. Nous pensons entrer dans une Ă©glise, mais celle-ci, dĂ©sacralisĂ©e, est devenue un espace d'art contemporain. Pour exemple, l'installation intrigante de Sonam Dolma Brauen, qui questionne par son double sens. ComposĂ©e de milliers de douilles usagĂ©es et rassemblĂ©es avec soin, cette Ɠuvre esquisse, vu depuis le balcon, un gigantesque boomerang. »
  9. (en) The Value of Water.
  10. (en) Ellen Pearlman, Under Western Influence, Tibetan Artists Turn to Identity Politics, Hyperallergic (en), 30 mars 2015.
  11. (en) James Walton Fox and Sonam Dolma Brauen. How Soon Is Now (June 2 – July 14, 2011), sur le site triagallerynyc.com : « Brauen is the only Tibetan-born female artist living and working outside of Asia who has exhibited her work publicly. »
  12. (en) Regina Höfer, Strategies of Global Communication – Contemporary Tibetan Art and the West, Center for Cultural Diplomacy Studies : « But what about Tibetan art which is not perceivable as Tibetan at the first or even second glance? This might be the case with the autodidact painter Sonam Dolma Brauen living and working in Switzerland. Her work is completely abstract and thus does not resort to any visible native symbolism, though she states that she regards abstract art as illusionary apparitions of the Buddhist philosophical concept of Emptiness (ƛƫnyatā) (HÖFER 2008: 408) ».
  13. (en) Karmic Imprints: Liberation through seeing, Festival of Tibet, Australie, Tenzin Choegyal, 2016 : « Sonam has been working for several years on Yishen, a very personal series of work that engages intensively with the self-immolations in her native country. Since 2009, more than 150 Tibetans have committed acts of self-immolation, setting fire to themselves to protest as living torches against the increasing repression of their people by the Chinese government. ‘Yishen’ is a Chinese word that means ‘leaving one’s body’. In her paintings, Sonam takes up this signal of desperation, which has scarcely received media coverage in the West, carefully exploring the abstraction of intense forlornness and faith in what remains of these people who have gone up in flames. »
  14. (de) Magdalena Schindler, Kunst-Stafette #44: Sonam Dolma Brauen, Journal B, 22 septembre 2015

Bibliographie

  • Yangzom Brauen, J'ai franchi tant de montagnes : Trois femmes tibĂ©taines sur le chemin de la libertĂ©, traduction Prisca Weiler, Presses de la CitĂ©, 2011, (ISBN 2258082048 et 978-2258082045)

Liens externes

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