Sodome et Gomorrhe (Giraudoux)

Jean Giraudoux commence l'écriture de la pièce à la fin de 1938, alors qu'il travaille sur les répétitions d'Ondine. Il en finira l'écriture durant l'hiver 1941-1942[1]. Cette tragédie biblique écrite en partie en temps de guerre correspond surtout à une période difficile de la vie de couple de Giraudoux qui envisage de quitter sa femme et part de l'appartement qu'ils occupent Quai d'Orsay[1].

Sodome et Gomorrhe est créée le 11 octobre 1943 au Théâtre Hébertot dans une mise en scène de Georges Douking, avec des décors et des costumes de Christian Bérard, sur une musique de scène d'Arthur Honegger et des lumières de Boris Kochno.

Peu de temps après la création de la pièce, Jean Giraudoux, qui vivait seul à l'hôtel depuis quelques années, est victime officiellement d'un empoisonnement alimentaire et retourne une ultime fois dans l'appartement conjugal où il meurt le 31 janvier 1944. Un second intérêt naît alors pour la pièce, et il est demandé à Edwige Feuillère de poursuivre le rôle quelques mois de plus jusqu'au printemps 1944[2]. Au total la pièce sera jouée 214 fois, le rôle principal de Lia étant tenu à partir du 10 avril par sa doublure Germaine Delbat jusqu'en mai 1944.

Les sodomites frappés de cécité (Genèse 19:11) ; illustrations de 1728 par Gerard Hoet

Sodome et Gomorrhe est une tragédie biblique sur les relations entre hommes et femmes et l'impossible satisfaction entre deux sexes aux attentes si différentes. L'amour durable dès lors apparaît irréalisable et la vengeance divine condamnera l'espèce humaine n'ayant pas réussi à être sauvée par la preuve de l'existence d'au moins un couple heureux dans la cité biblique.

• Edwige Feuillère : Lia
• Lucien Nat : Jean
• Lise Delamare : Ruth
• Jean Lanier : Jacques
• Gérard Philipe : l'ange
• François Chaumette : le jardinier
• Tony Taffin : l'archange
• Pierre Arrieu : Luc
• Yvonne Bermont : Martha
• Jean Gosselin : Pierre
• Bernadette Lange : Judith
• Marie Leduc : Salomé
• Anne Mayen : Athalie
• François Richard : Samson
• Gaby Sylvia : Dalila
• Gisèle Touret : Noémi

• 1942 : mise en scène George Douking, Théâtre Hébertot[3]
• 1958 : mise en scène Charles Gantillon, Grand théâtre romain de Fourvières[4]
• 1969 : mise en scène Simone Hérard, Palais d'Hiver[5]
• 1974 : mise en scène Roland Monod, Tréteaux de France et Centre dramatique national[6]
• 1982 : mise en scène Jean-François Prévand, Théâtre de la Madeleine[7]