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Société française d'ichtyologie

Créée le 28 janvier 1976, la Société Française d’Ichtyologie (SFI) s’est développée et internationalisée rapidement. Malgré un changement de statut en 1988, ses objectifs n’ont pas varié depuis 1976. C’est pour répondre au quatrième point de ses objectifs – assurer la liaison entre ses membres par la diffusion d’une publication spécifique – que la revue Cybium fut créée dès 1977. La SFI a pris aussi l’initiative de publier ou d’aider à publier certains ouvrages qui ont fait l’objet ou non de numéros spéciaux de la revue.

Société française d'ichtyologie
Histoire
Fondation
Organisation
Publication
Site web

Historique

La société Française d'ichtyologie

L’histoire de la SFI est étroitement liée à l’existence d’une autre société savante qui tentait de survivre encore en juin 1976, la Société Centrale d’Aquiculture et de Pêche, la SCAP dont l’activité était déclinante. La SCAP avait été créée en 1895, initialement sous le nom de Société Centrale d’Aquiculture, pour rassembler tous ceux qui s’intéressaient aux poissons sous une forme ou une autre, poissons marins et poissons d’eaux douces, mais dont l’intitulé changea rapidement dès 1895, pour devenir la SCAP. Jacques Daget (1989) a bien décrit l’évolution de la Société Centrale d’Aquiculture et de Pêche.

De 1889 à 1894, la SCAP publie le Bulletin de la Société centrale d'aquiculture puis de 1895 à 1950 le Bulletin de la Société centrale d'aquiculture et de pêche dont l’importance ira en déclinant. La SCAP a souffert des conséquences des deux guerres mondiales (arrêt des activités pendant ces périodes) et a subi la concurrence de plusieurs institutions: création de l’Office scientifique et technique des pêches maritimes, futur ISTPM, fusionné plus tard avec le CNEXO pour constituer l’IFREMER. Peu à peu la SCAP est contrainte de réduire ses attributions originelles.

En 1976, la SCAP ne comptait plus que 106 membres (plus de 350 en 1938) et n’avait plus de bulletin, si ce n’est une à trois pages dans le Bulletin français de la pêche et de la pisciculture ; elle n’avait plus de président depuis plusieurs années, mais elle avait encore deux vice-présidents (J. Wurtz-Arlet et J.-C. Hureau). À la suite d'une assemblée générale extraordinaire, le 9 novembre de cette même année 1976, une majorité absolue des membres présents décide la dissolution de la SCAP et la dévolution de son actif à la Société Française d’Ichtyologie (SFI), nouvellement créée : la plupart de ses membres rejoignirent alors la SFI

Fondée le 28 janvier 1976 à l’initiative de six membres fondateurs – Marie-Louise Bauchot, Jacques Daget, Jean-Claude Hureau, Théodore Monod, Yves Plessis et Charles Roux – afin de bien représenter la communauté ichtyologique française au moment où le 2e congrès européen des ichtyologistes se préparait à Paris (Unesco, 8-15 sept. 1976), la SFI s’est développée et internationalisée assez rapidement. Créée avec l’objectif de conserver un lien fort avec le Laboratoire d’ichtyologie générale et appliquée du Muséum national d’Histoire naturelle, elle fut dotée d’un premier statut (Anonyme, 1977) qui donnait de grands pouvoirs au directeur de ce laboratoire : président de droit de la SFI, il désignait deux membres du conseil d’administration (CA), alors qu’il n’y avait que neuf élus. Avec le développement du nombre de ses membres et leur diversification géographique, la SFI a ressenti le besoin de modifier ses statuts en 1988 afin d’avoir une direction plus ouverte vers l’extérieur : 12 élus et quatre membres choisis et nommés par le conseil d’administration pour leurs liaisons avec le monde des poissons, président et bureau élus par le CA, en son sein.

Cependant les objectifs de la SFI n’ont pas varié depuis 1976 : regrouper les personnes physiques et morales intéressées au développement de l’ichtyologie fondamentale et appliquée, représenter les membres de la société auprès des instances nationales et internationales, promouvoir et coordonner la recherche dans le domaine de ses compétences, assurer la liaison entre ses membres par la diffusion d’une publication spécifique. C’est pour répondre à ce dernier point que la revue Cybium fut créée dès 1977.

Cybium

Créé, dès 1947 sous le nom de Cybium, Bulletin de l’association des amis du laboratoire des pêches coloniales du Muséum national d’Histoire naturelle, un numéro annuel fut édité jusqu’en 1954. D’où vient le nom de Cybium ? Il fut choisi par Théodore Monod en 1947 en “hommage” au Scombridae Cybium commersoni devenu Scomberomorus commerson, et Théodore Monod écrivait (éditorial du n° 1, octobre 1947) en parlant de ce poisson : “D’abord parce qu’il est partout, du Sénégal aux Tuamotu, des Antilles à Madagascar et de Conakry à Clipperton (en passant par Pondichéry et Nha trang) et que ses escadrilles, essaims de traits tout vibrants, fonçant droit devant elles, implacables et pressées, sont l’image d’une volonté qui ne sait qu’un seul but et le veut atteindre… Enfin – il faut bien le dire puisque nous sommes ici, ouvertement, en anthropocentrisme – parce qu’il est… bon : bon pour les Clupes je n’oserais pas m’en porter garant, mais le mot a plusieurs sens et le point de vue de “l’utilisateur final” – comme on dit – est, ici, respectable. J’ajoute que le Cybium est sociable et ne demande qu’à se faire de nombreux amis.” Il est regrettable que, depuis 1947, le genre Cybium soit tombé en synonymie avec Scomberomorus ! Mais c’est toujours l’objectif des rédacteurs actuels de la revue de montrer l’image d’une volonté qui ne connaît qu’un seul objectif, la qualité scientifique. Depuis 1947, le même logo représentant un alevin de poisson dominant la terre est reproduit sur tous les numéros de Cybium (actuellement en 4e de couverture). Pour ceux que le latin rebute, j’indique la signification de la devise inscrite sous ce logo : et praesit piscibus, (et qu’il domine sur les poissons). Cybium, sous cette forme, cessa de paraître de 1955 à 1967. En 1968, le personnel du laboratoire des Pêches d’outre-mer décida de faire renaître Cybium sous forme de “Contributions annuelles” dans lesquelles étaient regroupées toutes les publications de l’année, produites par les chercheurs. Cette formule fut utilisée jusqu’en 1976, sous le nom Cybium, nouvelle série. C’est en 1977, un an après la fondation de la SFI, que Cybium est réellement devenue une revue à parution régulière, d’abord sous le nom Cybium, 3e série. Même si les premières années furent difficiles à tous points de vue, 2 fascicules seulement furent publiés en 1977 et en 1978, 3 en 1979, et dès 1980, un rythme de quatre numéros par an a pu être maintenu, avec une modification du système de numérotation à partir de 1981. Tout d’abord Bulletin de la Société Française d’Ichtyologie, Cybium devint, en 1990, avec une présentation plus attrayante, Cybium, Revue européenne d’ichtyologie, pour finalement prendre sa forme et son nom actuels, Cybium, Revue internationale d’ichtyologie, avec une nouvelle couverture bleue, un nouveau format et une nouvelle présentation. Cette présentation dura de 1990 à 2017 (ex: Cybium 2017, vol 41(4)).

Couverture du fascicule Cybium 2017, vol 41 (4)

La couverture de Cybium a été modifiée 2018 pour passer à une couverture thématique différente par numéro. (ex: Cybium 2021, vol 45(1)).

Couverture thématique du fascicule Cybium volume 2021, 45(1)

Cybium, revue animée par des ichtyologistes bénévoles de la SFI, est la seule revue scientifique généraliste indépendante des éditeurs professionnels. Les articles sont évalués par deux arbitres anonymes (peer review). Les thèmes abordés par les articles sont rassemblés en 18 catégories. Deux thèmes restent dominants depuis l’origine : taxonomie et inventaires/premiers signalements. Les autres catégories sont la morphologie, l’anatomie, l’ostéologie, l’âge et la croissance, la reproduction, la biologie générale, les régimes alimentaires, la physiologie, la génétique, la phylogénie, la biologie des populations, les pêches, l’éthologie, l’écologie, l’histoire des sciences et la paléoichtyologie. Alors que les thèmes abordés au cours des premières années concernaient essentiellement la systématique, la nomenclature des poissons et la description d’espèces nouvelles, peu à peu, d’autres thèmes ont été abordés : biologie générale et écologie, pêches, anatomie, âge et croissance, régimes alimentaires… Mais, dans une revue généraliste comme Cybium, la nature des thématiques abordées doit pouvoir encore être diversifiée.

Avec une parution régulière trimestrielle, Cybium est donc devenue une revue internationale d’ichtyologie de haut niveau, largement analysée par les plus grands journaux ou systèmes d’analyse de la littérature scientifique.

En 2021, Cybium, revue à comité de lecture, est dirigée par la rédactrice en chef, Olga Otero, paléoichtyologiste, aidée par une équipe de 8 rédacteurs et rédactrices adjoints.

Organisation

Ichtyologistes qui ont assumé la charge de président de la SFI:

1976-1985 : Jacques Daget

1986-1987 : Marie-Louise Bauchot

1988-1989 : Joseph Goubier

1990-1991 : Jean-Claude Hureau

1992-1994 : René Galzin

1995-2001 : Jean Allardi

2002-2006 : Mireille Gayet

2006-2015 : Jean Allardi

2016 à maintenant : Philippe Keith

En 2021, le bureau de la SFI est composé de :

Vice-présidente : Elise Dufour

Trésorière : Clara Lord

Trésorier adjoint : Gaël Denys

Secrétaire exécutif: Romain Causse

Secrétaire adjoint : Philippe Béarez

Le conseil d’administration est composé de membres élus, pour une durée de 3 ans, de membres d’honneur, représentant les anciens présidents en retraite, de membres nommés et de membres actifs, anciens membres du CA en retraite.

Autres activités

Volumes spéciaux et thématiques

La SFI a pris, de temps à autre, l’initiative de publier ou d’aider à la publication de certains ouvrages dont certains ont fait l’objet de numéros spéciaux de la revue : Liste des périodiques reçus par la bibliothèque d’ichtyologie (1979) ; Annuaire des ichtyologistes (1982) ; Morphologie fonctionnelle du tégument écailleux des poissons (1986, V. Burdak) ; Index des articles publié s de 1977 à 1986 (1987) ; Faune characoïde de l’Oyapock (1991, J. Géry, P. Planquette & P.Y. Le Bail) ; Annuaire des ichtyologistes français et des membres de la SFI (1992) ; Review of Rivulus (1992, J. Huber) ; Embryology in fish (1994, J. Depèche & R. Billard) ; Les Poissons décrits et figurés dans les manuscrits de Quoy au cours du voyage de l’Astrolabe (1826-1829) (1994, M.-L.Bauchot & J. Daget), suivi d’Achille Valenciennes, zoologiste complet (1994, J. Daget) ; Journées annuelles de la SFI (1996, Rennes ; les communications présentées à d’autres Journées annuelles peuvent avoir été publiées dans les numéros réguliers de Cybium) ; Journées annuelles de la SFI (1997, Paris) ; Proceedings of the 5th Indo-Pacific Fish Conference, Nouméa, 1997 (1999, B. Séret & J.-Y. Sire, eds) ; Journées annuelles de la SFI (1999, Biarritz) ; Proceedings of the 3rd meeting of the European Elasmobranch Association (2000, B. Séret & J.-Y. Sire, eds); RIF 2000 (2000, M. Gayet & J.-Y. Sire, eds.) ; RIF 2003 (2004, M. Gayet, eds.) ; Piranhas enivrés, des poissons et des hommes en Guyane (2004, F.J. Meunier, coord.) ; D’autres ouvrages et numéros spéciaux ont été par la suite publiés et sont disponibles sur le site web de la SFI.

La SFI a édité et publiés également des volumes thématiques :

Freshwater Fish of the Solomon Islands, P. Keith, D. Boseto & C. Lord, 2020 (ISBN 979-10-96914-00-5)

Biodiversité terrestre et marine des îles Marquises, Polynésie française, Galzin R., Duron S.-D. & Meyer J.-Y. (eds), 2016

Indo-Pacific Sicydiine Gobies. Biodiversity, life traits and conservation, Philippe Keith, Clara Lord, Ken Maeda, 2015 (ISBN 2-9514628-7-5)

Poissons et crustacés d’eau douce de Polynésie - Taxonomie, écologie, biologie et gestion, P. Keith, G. Marquet, P. Gerbeaux, E. Vigneux, C. Lord, 2013 (ISBN 2-9514628-8-3)

Cybium 36(1), Fishes of the Guianas: scientific advances and future prospects for a highly diversified fauna, R. Covain, S. Fisch-Muller (Eds), 2012

Cybium 35(4), Issue on Amphidromy, P. Keith, C. Lord, 2011

The Kerguelen Plateau: Marine Ecosystem and Fisheries, G. Duhamel, D. Welsford, 2011 (ISBN 2-9514628-6-7)

Poissons et crustacés d'eau douce de Wallis et Futuna, P. Keith, G. Marquet, 2011 (ISBN 2-9514628-5-9)

Poissons et crustacés d'eau douce du Vanuatu, P. Keith, G. Marquet, C. Lord, D. Kalfatak, E. Vigneux, 2010 ( (ISBN 2-9514628-4-0)

Piranhas énivrés, des poissons et des hommes en Guyane – Des poissons et des hommes en Guyane, F. J. Meunier (coord), 2004 ( (ISBN 2-95146283-2)

Cybium 32(2 suppl), 8th ISRPF (Reproductive Physiology of Fish), Y. Guiguen, A. Fostier (eds), 2008

Cybium 30(4 suppl), Proceedings of the 9th Meeting of the European Elasmobranch Association – Monaco, 23-26 November 2005, B. Séret (ed), 2007

Organisation des Rencontres de l'Ichtyologie en France (RIF)

Afin de diffuser les connaissances et de promouvoir l’ichtyologie, la SFI organise tous les trois ans à Paris, depuis l’an 2000, les Rencontres de l’Ichtyologie en France (RIF). Cette manifestation scientifique, de caractère international, a pour but principal de favoriser l’expression des jeunes ichtyologues en formation doctorale ou post-doctorale. Outre les travaux présentés par ces jeunes chercheurs, les RIF proposent des conférences invitées de collègues confirmés pour aborder les différentes thématiques de l’ichtyologie, des plus classiques aux plus modernes. C’est enfin l’occasion de faire l’état des connaissances dans les différentes disciplines de recherche menées dans nos organismes en France et permettre la genèse de collaborations transversales, autour d’un même objet qu’est le “poisson”.

La SFI inscrit son action dans la durée et souhaite maintenir son effort international vers les pays du sud, où la progression des connaissances en ichtyologie et en halieutique est indispensable pour que se mette en place un développement durable. C’est pourquoi il est prévu des bourses en soutien à la venue de jeunes chercheurs du sud.

Les meilleures communications orales et affichées sont récompensées et publiées suivant les règles de notre revue scientifique internationale Cybium.

La SFI appuie son action sur trois “piliers” qui sont : la publication et l’amélioration continue de sa revue internationale Cybium, son site internet (https://sfi-cybium.fr/) et l’organisation tous les trois ans de ces rencontres ichtyologiques.

La SFI tient à ce que ces rencontres soient pluridisciplinaires. Les sessions régulières englobent des thématiques très diversifiées telles que la systématique, l’écologie, la conservation, l’halieutique, la pisciculture ou encore l’écotoxicologie et la santé des poissons.

La 8e édition de cette manifestation scientifique sera organisée du 15 au 18 mars 2022 au FIAP à Paris.

Divers

En septembre 2020, la SFI s’engage pour le climat et a signé une déclaration des sociétés scientifiques aquatiques mondiales sur la nécessité de prendre des mesures urgentes contre le changement climatique causé par l'homme, sur la base de preuves scientifiques (Statement of World Aquatic Scientific Societies on the Need to Take Urgent Action against Human-Caused Climate Change, Based on Scientific Evidence).

RÉFÉRENCES

Anonyme, 1977. - Statuts de la Société Française d’Ichtyologie. Cybium, 1977, n°1 [1(1)]: 3-4.

DAGET J., 1989. - Centenaire de la fondation de la Société centra[1]le d’aquiculture et de pêche. Cybium, 13(4): 299-302.

MONOD T., 1947. - Editorial. Cybium, n° 1, page

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