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SoNantes

La SoNantes est une monnaie complémentaire ayant eu cours à Nantes et son agglomération dans les années 2010. Portée par des institutions publiques nantais à la suite de la crise financière de 2008, la monnaie est mise en circulation en . La monnaie ne connaît pas le succès nécessaire afin de lui permettre de rentabiliser ses frais de fonctionnement. À la suite de cet échec, elle fusionne en 2020 avec Retz'L, la monnaie locale du Pays de Retz, pour constituer Moneko.

Projet

Le projet porté par des institutions publiques[1] débute entre 2006 et 2011 sous l’initiative du maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault[2] mais l'accord de l'Autorité de Contrôle permet un lancement de la monnaie en 2015[3]. Le 1er adjoint au maire, Pascal Bolo, explique que « La panne de liquidités subie par commerçants et artisans a laissé des traces. Nous avons conçu le soNantes, introduit en avril, comme un levier de développement économique. Afin que les entreprises du territoire puissent se passer du crédit bancaire et alléger leur trésorerie »[4]. La SoNantes fait partie des projets portés par la nouvelle municipalité dirigée par Johanna Rolland[5].

Il est inspiré d'un modèle utilisé en suisse dans les années 1930[6] - [2] durant des années de crises économiques.

La SoNantes est une monnaie hybride qui combine simultanément une monnaie de crédit interentreprises et une monnaie locale[7]. Cette monnaie locale est immatérielle, elle n'a jamais disposé ni de pièces, ni de billets même à son lancement[8]. Afin de fonctionner, les utilisateurs s'appuient sur une carte magnétique de couleur rouge[9]. La carte s'utilise via Internet, dans des terminaux de paiements avec une possibilité de sans-contacte[10].

La conversion de la monnaie se fait sur la base d'un euro correspond Ă  une soNantes. Il ne s'agit pas d'une monnaie fondante : elle ne perd pas de sa valeur avec le temps si elle n'est pas utilisĂ©e[10]. L'inscription est gratuite pour les particuliers, cependant les entreprises doivent s'acquitter d'un abonnement mensuel[9] de 18 euros[10]. Le projet vise un Ă©quilibre deux Ă  trois ans après son lancement[10].

La gestion assurée par SoNao, une filiale du Crédit Municipal de Nantes sous la direction de Jacques Stern[10] est dotée d'un capital de deux millions d'euros[10]. Elle dispose de cinq personnes notamment pour valoriser la plateforme numérique de la SoNantes[3].

Utilisation

La SoNantes est officiellement lancée le [2], une année après la reconnaissance légale des monnaies locales comme moyens de paiement intervenu en 2014. Elle rejoint deux autres monnaies locales déjà existantes localement, le Retz'L et le Confluent[11], en plus du Rozo de Saint-Nazaire.

Au bout d'une annĂ©e après son lancement, les 150 entreprises et 820 particuliers utilisateurs ont effectuĂ© 1 762 transactions d'une valeur de 41 352 SoN. Jean-François Pilet, alors directeur du CrĂ©dit Municipale assure alors que la situation de dĂ©veloppement est tout Ă  fait normale, dans l'attente d'une progression exponentielle lors de la seconde et troisième annĂ©e d'utilisation[12].

En 2017, 1 650 utilisateurs se servent de la monnaie pour dĂ©penser en moyenne 10 000 euros par mois. Ces 177 entreprises et 1 473 particuliers sont en dessous des objectifs fixĂ©s par la Sonantaise qui visait un nombre d'utilisateurs de 3 000 entreprises et 10 000 particuliers[9].

Les utilisateurs ont des difficultés à écouler leur monnaie et n'apportent aucun avantage supplémentaire à ceux qui achetait déjà localement leurs produits[13]. La monnaie qui n'est pas inconvertible en euros est un frein à l'entrée de nouveaux utilisateurs[14].

Échec

Dès le lancement le coĂ»t financier du projet fait rĂ©agir, l'opposition Ă  la mairie se fait entendre. En , Laurence Garnier souligne que le projet a coutĂ© 800 000 euros en Ă©tudes et communication[15], qu'il coute 350 000 euros annuellement en frais de maintenance et a mobilisĂ© deux millions d'euros de capital[6], pour que l'Ă©quivalent de 45 000 euros de transactions soit rĂ©alisĂ©[12]. Le projet a Ă©tĂ© en partie financĂ© par le programme europĂ©en Interreg IV B NW[16]. Ce constat est inchangĂ© fin 2017, lorsque StĂ©phanie HouĂ«l critique les investissements qui se poursuivent dans un projet qu'elle qualifie d'utopique[17].

La gestion de la monnaie est reprise en 2017 par l'association de la SoNantaise[9] avec une dĂ©capitalisation de 850 000 euros sur les deux millions d'euros du CrĂ©dit Municipal[3].

En 2018, la SoNantes ne prend pas part au manifeste rédigé par plusieurs monnaies locales bretonnes. Et, contrairement au Retz'L, elle en rejoint pas ce manifeste même plus après sa rédaction[18].

Un rapprochement est évoqué en 2017 avec le Galléco[19].

Jean-François Pilet, directeur du Crédit Municipal de Nantes, reconnaît que des erreurs ont été commises[15]. Selon Pascal Bolo, cela est notamment dû au lancement tardif de la monnaie par rapport à son besoin de pallier un déficit de liquidité lors de la crise de 2007 et son lancement en 2015[20]. La SoNantes est qualifiée d'échec[21], de fiasco[20].

Remplacement par Moneko

Alors que Moneko la nouvelle monnaie, née de la fusion de SoNantes et du Retz’L, est officiellement lancée sous format numérique le [22] - [21], la presse continue de nommer en SoNantes, la monnaie utilisée à Nantes[23].

Voir aussi

Références

  1. « Retz'L, SoNantes, Rozo... Comprendre enfin les monnaies locales », sur Les Autres Possibles, (consulté le )
  2. « France - SoNantes, la monnaie nantaise », sur ARTE Info (consulté le )
  3. « A Nantes, la monnaie locale SoNantes peine à trouver sa place », sur Les Echos, (consulté le )
  4. Le JDD, « A quoi servent les 31 monnaies locales qui circulent en France? », sur lejdd.fr (consulté le )
  5. « Nantes: Le point d'étape de Johanna Rolland, un an après son élection », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  6. Baudouin Eschapasse, « SoNantes... et trébuchantes ? », sur Le Point, (consulté le )
  7. Retour d’expérience de Sonantes : combiner le crédit inter-entreprises et une monnaie locale.
  8. « Breizh Civic Lab - Une monnaie citoyenne pour soutenir l’économie bretonne sur la voie du développement durable », sur Breizh Civic Lab, (consulté le )
  9. « Encore en rodage, la monnaie locale SoNantes veut franchir un palier », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  10. « Nantes: Tout comprendre à SoNantes, la monnaie locale en circulation depuis ce mardi », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  11. « Nantes : une troisième monnaie locale entre en circulation », sur LEFIGARO (consulté le )
  12. « Nantes: Au bout d'un an, la monnaie locale SoNantes compte 1000 utilisateurs », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  13. « Les monnaies complémentaires, un levier de transition écologique... à condition de changer d'échelle », sur www.novethic.fr (consulté le )
  14. « Monnaies locales : pourquoi elles cartonnent partout en France », sur Les Echos Start, (consulté le )
  15. « Crise économique : quel avenir pour les monnaies locales ? », sur La Gazette des Communes (consulté le )
  16. « Nantes parie sur la monnaie complémentaire », sur La Tribune (consulté le )
  17. Sarah Boucault, « Nantes. La monnaie locale SoNantes maintenue coûte que coûte ! », sur Ouest-France,
  18. « Les monnaies locales bretonnes échangent – Le Galais : monnaie locale du Pays de Ploërmel » (consulté le )
  19. « Privée de subventions, la monnaie bretonne galléco se cherche un avenir », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  20. « Nantes. So Nantes : le fiasco de la monnaie locale », sur ouest-france.fr (consulté le )
  21. « Après l'échec de la monnaie SoNantes, Moneko se lance en Loire-Atlantique », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  22. « Moneko, c’est quoi ? », sur Moneko, la monnaie locale de Loire Atlantique (consulté le )
  23. « Beaupréau-en-Mauges. La future monnaie locale aura un nom mercredi », sur Ouest-France,
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