Sittang
Le Sittang est un fleuve de Birmanie (Union du Myanmar). Elle prend sa source sur le plateau Shan, au sud-est de Mandalay, et s'écoule en direction du sud jusqu'au golfe de Martaban, entre l'Irrawaddy (à l'ouest) et la Salween (à l'est). Sa longueur est de 421 kilomètres et son débit annuel d'environ 50 km³. Le Sittang traverse la ville de Naypyidaw, la capitale du pays.
Sittang | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 421 km |
Bassin | 34 000 km2 |
DĂ©bit moyen | 1 585 m3/s |
Cours | |
Embouchure | Golfe de Martaban |
· Coordonnées | 17° 12′ 06″ N, 96° 56′ 26″ E |
GĂ©ographie | |
Pays traversés | Birmanie |
Son cours est assez plat, mais le mascaret à son embouchure et ses forts courants la rendent peu propice à la navigation. Elle n'est navigable toute l'année que sur 40 km, et sur 90 km trois mois par an.
Histoire
Pendant la campagne de Birmanie, la vallée du Sittang a été le théâtre de plusieurs affrontements :
- du 19 au , l'armée des Indes britanniques subit une grave défaite en défendant le pont sur la Sittang contre l'armée impériale japonaise ;
- du 24 au , la bataille de TaungĂ» est un Ă©pisode mineur de la suite de la conquĂŞte japonaise ;
- à partir du , une violente bataille s'est déroulée sur le coude de la Sittang entre les forces britanniques et l'armée japonaise en retraite : celle-ci subit une véritable hécatombe en tentant de traverser le fleuve, avec presque 10 000 morts, contre moins d'une centaine pour les Britanniques.
Faune
La basse-vallée du Sittang constituait jadis un site de nidification majeur pour le pélican à bec tacheté (Pelecanus philippensis). Une colonie décrite en y abritait des millions d'oiseaux sur 300 km². Des colonies immenses s'y reproduisaient encore en 1910, mais elles avaient complètement disparu en 1939. Quelques individus furent signalés dans les années 1940, mais plus aucun ne l'a été récemment et l'espèce est peut-être éteinte en Birmanie[1].
Mascaret
Il existe, à l'embouchure du fleuve dans le golfe de Martaban, un mascaret très important, qui survient quotidiennement entre septembre et mai[2]. Du fait des problèmes qu'il pose à la navigation sur la Sittang, ce mascaret — qualifié de « redoutable » en 1883 par Élisée Reclus[3] — a été étudié au XIXe siècle et au XXe siècle, avec notamment une description du phénomène par John Stuart en 1932[4].
Un canal a été construit pour contourner le mascaret en reliant le cours inférieur de la Sittang à la rivière Bago[5], offrant alors la seule liaison entre Yangon et Taungû[6].
En 2017, les surfeurs Antony Colas, JĂ©rome Cordoba et Patrick Audoy[7] « dĂ©couvrent » ce mascaret pour la pratique de leur sport[8] ; il est localement connu sous le nom de « လှá€á€Żá€„်းလုံး » (« lhaine lone », c'est-Ă -dire « vague »)[9].
Notes et références
- (en) BirdLife Species Factsheet sur la répartition du Pélican à bec tacheté, consulté le 8 octobre 2010
- The Burma Year-Book & Directory, p. 225 (consulté le 2 juillet 2017).
- Élisée Reclus, Nouvelle Géographie universelle : la Terre et les Hommes, volume 8, Hachette et Cie., 1883
- Hubert Chanson, Tidal Bores, Aegir, Eagre, Mascaret, Pororoca: Theory and Observation, p. 76
- Myanmar Transport Sector Policy Notes (consulté le 2 juillet 2017).
- Sittaung River, sur burmariversnetwork.org (consulté le 3 juillet 2017).
- Catherine Bernier, « Surfer un mascaret en Birmanie », Oui Surf,‎ (lire en ligne)
- Exclusif : découverte d’une nouvelle vague de rivière en Birmanie !, sur theriderpost.com (consulté le 3 juillet 2017).
- New Tidal Wave Discovery, sur wavescape.co.za (consulté le 3 juillet 2017).