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Sita (tigresse)

Sita, née en et morte en 1996, est une tigresse du parc national de Bandhavgarh.

Sita
Informations
Sexe
Date de naissance
Date de décès

Biographie

Naissance

Sita naît en [1]. Elle est de père et mère inconnus[2]. La tigresse est aperçue pour la première fois par les cornacs du parc de Bandhavgarh sur le mandap de Sita, un lieu-dit du parc et la prénomme Sita[3]. Le territoire de Sita, qu'elle a probablement repris à sa mère, s'étend sur Badi gupha, Jamunia, Chor bahra, Balua nala, Sidh baba, Chakra dahra et Shesh shayya[3].

Premières années avec Banka

Le père des première et deuxième portées de Sita est un tigre nommé Banka (observé de 1984 à 1992[1]) dont le territoire recouvre le sien[4]. Leur premier accouplement est observé le ; Sita a presque trois ans[4]. Trois petits tigres naissent en [4]. Plusieurs observations conjointes de Sita, de ses petits et de Banka sont rapportées et permettent de préciser les relations qu'il peut y avoir entre un tigre mâle et ses descendants[4]. Le , alors que les jeunes ont environ dix semaines, Banka, Sita et les jeunes sont observés à proximité d'un proie, sans qu'aucun signe d'appréhension à la présence du mâle soit noté. Le , Banka et Sita sont vus à proximité d'une prise. Sita transporte la carcasse sous un buisson et va chercher ses petits. Ceux-ci, inquiétés par la présence de l'éléphant qui transporte le témoignant, sont réticents à rejoindre la carcasse[4]. Banka rejoint la proie et fait un cri d'appel (transcrit comme un aeun nasal) à destination de la tigresse et ses petits[4]. Sita et les jeunes réagissent à cet appel, mais n'osent pas rejoindre la carcasse, toujours inquiétés par l'éléphant[4]. Banka émet un appel plus fort et bourru. Ce n'est qu'au départ de l'éléphant que la tigresse s'approche[4]. Les observations plus tardives montrent que Sita commence à s'éloigner de ces petits : dès le milieu du mois de , alors que les jeunes ont 17 mois, elle les laisse seuls de plus en plus fréquemment[4]. En , les petits sont aperçus à plusieurs reprises en compagnie de Banka, parfois jouant avec lui, parfois le suivant dans ses déplacements : aucun signalement de Sita n'est fait aux alentours[4]. Du au , Sita est observée seule et le , alors que les jeunes ont 19 mois, Sita se montre agressive envers eux, ce qui marque le début de leur indépendance[4].

La seconde portée nait en 1989 et est composée de trois petits[3]. Avec Banka, elle aura deux mâles prénommés Balram et Dau, abattus quelques années plus tard par des braconniers[5].

Charger

Sita a eu de nombreuses portées, principalement avec le tigre Charger[5]. La liaison entre Sita et Charger est décrite comme un lien extraordinaire par les rangeurs de la réserve[5]. Charger prélevait souvent sa part dans les proies tuées par Sita[5]. À la mort de la tigresse, Charger a commencé à perdre du territoire[5]. Leur fille Mohini (parfois nommée Bachi) a elle-même donné naissance aux mâles B1 puis B2, qui règneront sur le territoire de leur grand-père à partir de [5]. B2 aura comme fils Bamera, qui restera le mâle dominant pendant treize ans[5]. Parmi les petites filles de Sita, Rajbhera[5].

Célébrité

Le travail du photographe Michael Nichols met en lumière l'existence de Sita[6]. La tigresse devient connue mondialement lors de son passage en couverture du National Geographic Magazine en [6] - [7].

Décès

Sita disparaît soudainement en 1996 à l'âge de dix-huit ans[7]. Son corps introuvable a alimenté les rumeurs de sa mort par braconnage[5]. Une peau découverte chez un braconnier est suspectée d'être celle de Sita, toutefois, le travail de spécialistes du tigre sur la disposition des rayures permet d'exclure cette hypothèse[7]. La tigresse était très âgée et les spécialistes considèrent qu'elle est morte de vieillesse[7].

Postérité

Sita est l'un des tigres sauvages les plus célèbres du monde[5] - [1]. Elle a amené une grande popularité au parc national de Bandhavgarh[5]. Le prénom Sita fait référence à la déesse hindoue Sītā[1].

Le mandap de Sita, une zone où les rochers forment une arche[8] et où l'eau est présente toute l'année, était l'une des zones de repos favorite de Sita[5]. Le terme de mandap est associé au mariage dans la tradition hindoue, et notamment au mariage entre la déesse Sītā et le roi légendaire Rāma[8]. Le nom est un lieu-dit du parc.

Sita est considérée comme une tigresse tolérante et douce envers les touristes[5].

Dans L'animal est-il une personne ?, Yves Christen site Sita parmi d'autres animaux sauvages célèbres[Note 1] comme un exemple d'animal sauvage que l'on rencontre comme une personne et non que l'on va voir comme une attraction[9].

Notes et références

Notes

  1. L'auteur site également la lionne à crinière Martina dans le delta de l'Okavango, les frères guépards Steroid Boys et le léopard Tjololo.

Références

  1. Yves Christen, Les surdoués du monde animal, Éditions du Rocher, , 336 p. (ISBN 978-2-268-09507-3, lire en ligne)
  2. (en) « Sita », sur https://www.tigernation.org/, Tiger Nation (consulté le )
  3. (en) R. C. Sharma, The Wildlife Memoirs : A Forester Recollects, Concept Publishing Company, , 192 p. (ISBN 978-81-8069-517-9, lire en ligne), p. 116
  4. (en) Hashim Tyabji, « Interaction Between a Male Tiger and his Cubs », Cat News, Cat Specialist Group, no 29, (ISSN 1027-2992)
  5. (en) Syead Wahabuddin Nasir, The tiger : : Keeper of the Forest, Notion Press, , 240 p. (ISBN 978-1-64249-086-2, lire en ligne)
  6. (en) « Works », sur http://www.michaelnicknichols.com/, Michael Nichols (consulté le )
  7. (en) Peter Jackson, « The Battle to Save Tigers and other Wildlife from Illegal Trade », Cat News, Cat Specialist Group, no 32, (ISSN 1027-2992)
  8. (en) « Sita Mandap », Thomas Cook (consulté le )
  9. Yves Christen, L'animal est-il une personne ? : Une exploration scientifique de l'identité animale, Flammarion, , 542 p. (ISBN 978-2-08-123562-5, lire en ligne), p. 17

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) R. C. Sharma, The Wildlife Memoirs : A Forester Recollects, Concept Publishing Company, , 192 p. (ISBN 978-81-8069-517-9, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Michael Nichols (Photographies) et Geoffrey C. Ward (Texte) (trad. de l'anglais par Florence Illouz), Le tigreThe Year of the Tiger »], Paris, National Geographic Society, (1re éd. 1998), 154 p. (ISBN 2-84582-003-8, BNF 37109183)
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