Simon Passot
Simon Passot, né en 1752 et mort en 1822 à Prey est un industriel français du textile.
Simon Passot est considéré comme le premier importateur de la fabrication du coutil vers 1761[1]. Les premiers métiers à tisser le coutil furent installés par ses soins dans une auberge de la rue Saint-Sauveur, dans le centre-ville d'Évreux : en quelques années, une centaine de métiers finirent par être utilisés.
Cette industrie textile fut florissante jusque dans les années 1920-1930.
Histoire de la fabrique
Maître Passot constate en 1756 que les coutils ont déjà une certaine réputation à Évreux [2]: il décide d'importer des machines. Il importe un premier métier en 1761. À partir de 1781, il fabrique lui-même ses métiers coutils à lit en imitation de ceux de Bruxelles, ce qui laisse supposer que la première importation soit un métier de Bruxelles. Lorsqu'il dépasse 32 coutils en activité, il prend un contre-maître nommé Grout.
L'activité du coutil était à cette époque encouragée par le gouvernement par le versement de primes. 15 à 20 sols par aune, ce qui est tellement énorme que Dupont de Nemours, commissaire général du Commerce croit en 1788 à une erreur et comprend 20 sols par pièce. De toute façon, la révolution de 1789 empêche tout versement de primes. Une autre entreprise située à Lieurey tente de faire concurrence à Maître Passot mais n'y parvient pas. Vers la fin de sa vie, Simon Passot possédait une centaine de coutils. Il nomme Jean-Louis Thirouin, son beau-frère, à sa succession de la "Manufacture Passot et Thirouin". L'entreprise sera rebaptisée "Maison Thirouin père et fils" en 1810[3].
HĂ©ritage
La difficulté d'une entreprise qui se crée est de trouver des ouvriers avec les compétences. Simon Passot a donc formé lui-même ses tisseurs et tailleurs. De nombreuses familles de la région y ont vécu de leur travail. L'entreprise, par sa longévité, a donné à la ville d'Évreux une réputation de tisseurs de qualité, qui se voit également dans le velours.
Hommage
En 1885, la municipalité d'Évreux décide de nommer une rue (rue Passot) en hommage à l'industriel, parallèle au boulevard Pasteur.
Notes et références
- Auguste Deschamps et Auguste Dubois, Revue d'histoire économique et sociale, vol. 9, Marcel Rivière et Cie, , p. 11
- Henri Lamiray, Promenades historiques et anecdotiques dans Évreux, Laffitte Reprints, , 231 p.
- Recueil des travaux de la société libre d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l'Eure. 3e série; tome sixième,
Annexes
Bibliographie
- Lucas, Essai sur la fabrique de coutil d'Évreux, Hérissey, , 96 p.
Voir aussi
- Étymologie du nom de famille Passot