Simon Morin
Simon Morin est un visionnaire français, né à Richemont, près d’Aumale, en Normandie, brûlé vif à Paris en 1663.
Il vint à Paris chercher fortune et entra comme commis chez le trésorier de l’extraordinaire de la guerre ; mais ses idées extravagantes lui firent bientôt perdre cette place. Il se fit alors écrivain copiste et se lia avec quelques illuminés qui professaient les idées de Pierre Guérin, chef d’une secte de visionnaires assez répandues à cette époque et poursuivie par ordre du roi.
Arrêté une première fois, il fut relâché et alla demeurer, dans le voisinage de Saint-Germain-l’Auxerrois, chez une fruitière dont il épousa la fille. Tourmenté par le désir de faire des prosélytes, il recommença ses prédications extravagantes, fut de nouveau arrêté et conduit à la Bastille, où il passa vingt et un mois.
À peine hors de prison, il publia un livre qui, sous le titre : Mes pensées, exposait sa doctrine. Dénoncé par le curé de Saint-Germain-l’Auxerrois, il fut de nouveau emprisonné et ne sortit de la Bastille, vers 1649, qu’après avoir abjuré ses erreurs. Quelque temps plus tard, il fut enfermé aux Petites-Maisons. Il prétendait que le Christ s’était incorporé en lui.
Puis, en étant sorti après une nouvelle abjuration, il recommença à prêcher, fut repris, jugé et condamné à être brûlé vif comme hérétique (1662). Le parlement confirma, par un arrêt cette sentence le . Morin fut brûlé vif le lendemain. Sa femme et son fils, arrêtés avec lui, furent bannis pour cinq ans, et quelques-uns de ses disciples condamnés aux galères.
Å’uvres
Morin a publié quelques ouvrages : Mes pensées (1647, in-8°) ; Requête au roi et à la reine régente, mère du roi (1617, 8 pages). Il a laissé quelques manuscrits.
Source
« Simon Morin », dans Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, Administration du grand dictionnaire universel, 15 vol., 1863-1890 [détail des éditions].