Silique (mesure)
La silique (latin siliqua) est une mesure de masse puis une monnaie de l'époque romaine et mérovingienne. La silique désigne le fruit du caroubier[1] dont les grains servaient à peser des faibles masses. La première mention de la silique date du IIIe siècle de notre ère.
« "Siliqua vicesima quarta pars solidi est, ab arbore, cuius semen est, vocabulum tenens."
Une silique est un vingt-quatrième de solidus (monnaie) et son nom vient de la graine d'un arbre. »
Mesure de masse
Du temps de la république romaine, la livre (libra) de 326 g pèse 288 scrupules (1,13 g) et l'once (uncia) 24 scrupules. Or par analogie avec les monnaies, la silique correspondrait à 1/6 de scrupule, soit 0,189 gramme. Il en résulte que la masse de la livre romaine est celle de 288 x 6 = 1 728 siliques de 0,189 gramme, soit environ 326 grammes.
Quelques siècles plus tard, à l'époque byzantine, des textes métrologiques mentionnent la masse de la livre romaine comme celle de 6.912 grains d'orge nue (krithokokka). Le scrupule pèse donc 6 siliques ou 24 grains d'orge nue (0,0472 g). Les premiers deniers de la République pèsent 4 scrupules (4,53 g), le denier de Néron 3 scrupules, la "drachme" tardive 3 scrupules (3,40 g), le solidus du IVe siècle 4 scrupules ou 24 siliques (4,53 g).
Les relations entre les unités pondérales sont indiquées par Priscien comme suit[2] : un scrupule (scripulum / scupulum) = 6 siliques, une drachme = 3 scrupules = 18 siliques, une once (uncia) = 8 drachmes = 24 scrupules = 144 siliques, une livre romaine (libra) = 12 onces = 1728 siliques.
La livre romaine pèse 6,912 grains d’orge nue et la silique 4 grains d'orge nue[3].
Monnaie associée
Au IVe siècle, une monnaie romaine d'argent dont la valeur est celle d'une silique d'or prend le nom de silique.
Notes et références
- Pline l'Ancien, Histoires naturelles, livre XV, 36
- Priscien, Poème sur les poids et mesures
- Jean Elsen, Le système pondéral romano-byzantin (fin IIIe siècle - fin VIIIe siècle)