Sicaire Dardant
Sicaire Dardan, ou Jean-Sicaire Dardant, né à Brantôme (Guyenne) le , et « mort accidentellement à Sélestat à 51 ans », est un soldat des armées révolutionnaires françaises. Puis il s'adonne à la biologie. Le présentant comme un « précurseur de Louis Pasteur », sa biographie, longtemps obscure, se solde par un aveu en 2015 : leurs auteurs confirment mettre un terme à ce véritable canular lancé le .
Le véritable Dardan est décédé à Brantôme le , et sa biographie reste à écrire.
Biographie
Sicaire Dardant[1], né à Brantôme en 1763, un 29 octobre (porté le 30 au registre paroissial)[2], où il est mort le [3], est un soldat des armées révolutionnaires françaises, dont il démissionne en 1796 après avoir obtenu le grade de sous-lieutenant[4].
Il est présenté comme un biologiste précurseur de Louis Pasteur dans l'étude des maladies infectieuses (au point que Pasteur aurait écrit dans ses notes « Sans Sicaire Dardant, l'étude des agents d'infection serait encore dans les limbes »[2].
La thèse du précurseur de Pasteur montée en 1965
Le journal Sud Ouest, dans son édition régionale du , puis le Courrier français du , qui reprend l'article de Sud Ouest, signalent une thèse de doctorat, consacrée par un professeur portugais de l'université de Coimbra (Portugal) à « Jean-Sicaire Dardant, né à Brantôme en 1763 et mort accidentellement à 51 ans à Sélestat, qui, après avoir embrassé la carrière militaire, démissionna à 33 ans et, venu à la biologie, jeta les bases de l'étude des agents d'infection, reprise et développée plus tard par Louis Pasteur ». L'article de Sud Ouest est mentionné à la séance du de la société historique et archéologique du Périgord (SHAP)[5].
Le , dans Périgord Actualités, Jean-Louis Galet évoque Sicaire Dardan, Brantômais né en 1763 et précurseur de Pasteur.
Comme source sur les travaux de biologie de Dardant, Jean Lapouze, adjoint au maire de Brantôme, allègue[2] une thèse du professeur Da Silva Pombal, de l'université de Coimbra[6].
Le canular révélé par leurs auteurs en 2015
À la séance du de la SHAP, à l'occasion du centenaire de l'Institut Pasteur, le président donne lecture d'article de Jean-Louis Galet paru en 1971. Toutefois, le compte rendu de cette séance[7] mentionne une lettre de Patrick Esclafer de La Rode, selon laquelle « ce Jean-Sicaire Dardan n'a jamais existé et que son histoire présumée a été inventée ». Les deux notes du Bulletin de la SHAP sont mentionnées par Guy Penaud dans son Dictionnaire biographique du Périgord[8].
La SHAP fait part, lors de sa séance mensuelle du , d'un aveu de Brigitte et Gilles Delluc intitulé : « Sicaire Dardan, un Brantômais célèbre malgré lui[9]». Ils démontent l'histoire de cet « amusement » canular conçu par eux-mêmes en 1965 à Périgueux chez Jacques Lagrange, journaliste débutant à Sud Ouest[10].
Hommage
Jean Lapouze, adjoint au maire de BrantĂ´me, a fait donner le nom de Jean-Sicaire Dardan Ă une rue de cette ville.
Notes et références
- Il signe Dardant.
- Blog de Guy Penaud, 8 décembre 2010.
- Relevé généalogique (avec copie de l'acte de décès) sur Geneanet, alors que Sélestat est cité par ailleurs.
- Lieutenant [Louis] de Cardenal, Recrutement de l'armée en Périgord pendant la période révolutionnaire (1789-1800), Périgueux, 1911, consultable par extraits sur Google Livres, p. 513. Ce passage du livre de Louis de Cardenal est reproduit sur le site de l'Association Périgourdine pour la Recherche Historique et Généalogique.
- Bulletin de la société d'histoire et d'archéologie du Périgord, 1965, p. 130.
- Aucune source d'autorité ne mentionne de professeur Da Silva Pombal, de l'université de Coimbra.
- Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1987, p. 276.
- Dictionnaire biographique du PĂ©rigord, PĂ©rigueux, 1999, p. 285.
- Site internet de la société historique et archéologique du Périgord.
- Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 2015, p. 109.
Bibliographie
- Lieutenant de Cardenal, Recrutement de l'armée en Périgord pendant la période révolutionnaire (1789-1800), en ligne sur Archives départementales de la Dordogne