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Siavash Kasrai

Siavash Kasrai (ŰłÛŒŰ§ÙˆŰŽ Ú©ŰłŰ±Ű§ŰŠÛŒ en persan; , Ispahan – , Vienne[1]) est un Ă©crivain, poĂšte et critique littĂ©raire iranien. Membre actif du parti communiste iranien Tudeh depuis la fin des annĂ©es 1940 jusqu'au milieu des annĂ©es 1980, il quitte les organes dirigeants en 1988-90, et critique ouvertement la politique du parti au milieu des annĂ©es 1990.

Siavash Kasrai
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  68 ans)
Vienne
SĂ©pulture
Pseudonymes
Ć aban BuzurgĂșmid, Shaban Bozorgomid
Nationalité
Dynastie Pahlavi (-)
Activités

Biographie

Siavash Kasrai est issu d’une famille de fonctionnaires, impliquĂ©s pour certains dans la vie littĂ©raire (son oncle Abdol-Karim Kasrai en particulier). À TĂ©hĂ©ran depuis trĂšs jeune, Kasrai reçoit son Ă©ducation primaire Ă  l’École Adab, son Ă©ducation secondaire au CollĂšge Militaire et au Dar-ol Fonoun. Il obtient sa licence de la FacultĂ© de Droit de l’UniversitĂ© de TĂ©hĂ©ran en 1950 et accomplit son service national Ă  l’AcadĂ©mie Militaire.

Au dĂ©but des annĂ©es 1950, l’Organisation Iranienne de la CoopĂ©ration Sanitaire, crĂ©Ă© dans le cadre du Point Quatre du Programme Truman, confie Ă  Kasrai la direction successive de deux pĂ©riodiques (Behdashte hamegani dar nahiyeye dariaye Khazar, Zendegi o behdasht). Du milieu des annĂ©es 1950 jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 1980, Kasrai s'emploie de façon presque continue dans le service public, Ă  la Banque du Logement, Ă  l’Organisation du Logement, et au MinistĂšre du Logement et de l’Urbanisation. Au dĂ©but des annĂ©es 1970, lors d’une suspension d’activitĂ© imposĂ©e par le MinistĂšre du Logement, le groupe industriel Behshahr lui confie la direction d’un service de conception-rĂ©daction. ParallĂšlement Ă  ses emplois rĂ©guliers, Kasrai accepte des charges de cours aux universitĂ©s de TĂ©hĂ©ran et de Zahedan.

Au lycĂ©e, Kasrai fait partie d’un groupe de jeunes nationalistes, dont Darioush Forouhar et Mohsen Pezeshpour. En 1948, il adhĂšre au parti communiste iranien Tudeh, qu’il soutiendra activement jusqu’à la fin des annĂ©es 1980. Kasrai est briĂšvement emprisonnĂ© en 1953, Ă  la suite du renversement du premier ministre Mohammad Mossadegh. Il est membre fondateur de l’Association des Écrivains Iraniens, et secrĂ©taire de l’association depuis sa fondation en 1968 jusqu’en 1971. Fin 1977, Kasrai participe aux Dix Nuits de PoĂ©sie organisĂ©es par l’Institut Goethe de TĂ©hĂ©ran, manifestation culturelle aux tonalitĂ©s dissidentes Ă  la veille de la rĂ©volution iranienne. La rĂ©pression post-rĂ©volutionnaire du Tudeh le pousse Ă  l’exil en 1983; il rĂ©sidera Ă  Kaboul jusqu’en 1987, Ă  Moscou jusqu’en 1995, et Ă  Vienne jusqu’à son dĂ©cĂšs. Kasrai est Ă©lu au bureau politique du Tudeh en 1986; il en dĂ©missionne en 1988, et se retire du comitĂ© central en 1990. Son amertume Ă  l’égard du communisme s’exprime publiquement dans son dernier recueil de poĂ©sie (Mohreye Sorkh), publiĂ© en 1995.

Le goĂ»t des contacts humains et une Ă©thique de la solidaritĂ© sont des traits saillants dans la vie de Kasrai. Il entretient des rapports personnels Ă©troits avec de nombreuses figures littĂ©raires, dont Iradj Afshar, Ahmad-Reza Ahmadi, Houshang Ebtehadj (alias H. E. Sayeh), Mahmoud Etemadzadeh (alias M. E. Behazin), Forough Farrokhzad, Morteza Keyvan, Nader Naderpour, Shahrokh Meskoub, Fereydoun Moshiri, Brayim Younisi, et Nima Yushij. Du dĂ©but des annĂ©es 1960 jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 1980, le bureau et le domicile de Kasrai sont au quotidien des lieux de rencontres Ă©clectiques.

ƒuvre

L’Ɠuvre de Kasrai comprend, dans l’ordre chronologique des Ă©ditions inĂ©dites :

  • Ava, TĂ©hĂ©ran, Nil, 1957.
  • Arashe kamanguir, TĂ©hĂ©ran, Andishe, 1959.
  • Khoune Siavash, TĂ©hĂ©ran, Amir Kabir, 1962.
  • Ba Damavande khamoush, TĂ©hĂ©ran, Sa’eb, 1966.
  • Sang o shabnam, TĂ©hĂ©ran, Sa’eb, 1966.
  • Ba’d az zemestan dar abadiye ma, TĂ©hĂ©ran, Kanoune Parvareshe Fekriye Koudakan va Nojavanan, 1967.
  • Khanegui, TĂ©hĂ©ran, Bina, 1967.
  • Tchehreye mardomiye she’re Nima, UniversitĂ© de Zahedan, PolycopiĂ©, 1975.
  • Be Sorkhiye atash, be ta’me doud, SuĂšde (ville inconnue), Parti Tudeh, 1976. (PubliĂ© sous le pseudonyme Shabane Bozorg Omid.)
  • Az Ghorogh ta khorouskhan, TĂ©hĂ©ran, Maziar, 1978.
  • Amrika, Amrika, TĂ©hĂ©ran, Elm o Honar, 1979.
  • Tchehel kelid, Tehran, Éditions du Parti Tudeh, 1981.
  • Tarashehaye tabar, Kaboul, AssemblĂ©e Culturelle Pohantoun, 1983.
  • Hediyei baraye khak, Londres, Bina, 1984.
  • Peyvand, Kaboul, Éditions du Parti Tudeh, 1984.
  • Setaregane sepidedam, Londres, Bina, 1989.
  • Mohreye sorkh, Vienne, Kara, 1995.
  • Dar Havaye morghe amin. Naghdha, goftegouha va dastanha, TĂ©hĂ©ran, Ketabe Nader, 2003.
  • Havaye aftab. Vapassin soroudeha, TĂ©hĂ©ran, Ketabe Nader, 2003.

Ces titres correspondent tous Ă  des recueils de poĂ©sies, Ă  l’exception du premier datĂ© de 1967 (un conte pour enfants), celui datĂ© de 1975 (une critique littĂ©raire), et du premier datĂ© de 2003 (un recueil de critiques, entretiens et nouvelles). L’Ɠuvre poĂ©tique complĂšte de Kasrai a Ă©tĂ© publiĂ©e en 2005 Ă  TĂ©hĂ©ran aux Ă©ditions Ketabe Nader en un volume in-octavo de 773 pages, sous le titre Az ava ta havaye aftab.

Kasrai se fait connaitre du grand public avec son deuxiĂšme recueil, Arashe kamanguir. Archer de lĂ©gende figurant dans l’Ɠuvre de Ferdowsi, Arash sauve sa patrie de l’humiliation et des misĂšres de la dĂ©faite, d’un tir de flĂšche chargĂ©e de son Ăąme, survolant les territoires perdus et rĂ©tablissant les frontiĂšres. S’appuyant sur cette base classique, Kasrai apporte une dimension Ă©pique Ă  la nouvelle vague poĂ©tique (la poĂ©sie dans le style de Nima Yushij ou, plus gĂ©nĂ©ralement, la “nouvelle poĂ©sie” persane). À cela s’ajoute une allusion ou un message politique, sous forme d’une dĂ©dicace Ă  la mĂ©moire de Khosrow Rouzbeh, officier d’extrĂȘme gauche exĂ©cutĂ© en 1958. PurgĂ©e de sa dĂ©dicace et en dĂ©pit des faiblesses techniques relevĂ©es par certains, Arashe kamanguir est un des rares poĂšmes contemporains Ă  avoir trouvĂ© place dans les livres d’école.

Mohreye Sorkh, derniĂšre Ɠuvre publiĂ©e du vivant de Kasrai, est le pendant sombre d’Arashe kamanguir. Comme Arashe kamanguir, Mohreye sorkh est une Ă©popĂ©e dans le style de la “nouvelle poĂ©sie” persane, en fait une suite moderne au Rostam et Sohrab de Ferdowsi, et chargĂ©e d’un propos politique. Mais alors qu’Arashe kamanguir parle de sacrifice et de salut, Mohreye sorkh parle de compromis et de perdition. PubliĂ© aprĂšs la rupture de Kasrai avec le parti Tudeh, et aprĂšs son dĂ©part de Moscou pour Vienne, Mohreye sorkh est une amende honorable. En effet, Kasrai Ă©voque en prĂ©face les souffrances de ses concitoyens et dĂ©crit ainsi le thĂšme de son travail : “Il s’agit des erreurs graves de gens bien intentionnĂ©s, dont la fascination prend le pas sur le savoir et qui, Ă  la hĂąte et Ă  courte vue, mĂšnent Ă  la destruction. Leur reste alors le tribut Ă  payer.”

Sources

  • Abedi, Kamyar, Shabane bozorge omid. Barresiye zendegi va asare Siavashe Kasrai, TĂ©hĂ©ran, Ketabe Nader, 2000.
  • Abedi, Kamyar, Kasra’i, Siavash, in Encyclopaedia iranica, sous la direction d’Ehsan Yarshater et alii, Ă©dition online.
  • Kasrai, Siavash, notes autobiographiques, archives de la famille Kasrai, sans date, probablement du milieu des annĂ©es 1980.
  • Kasrai, Siavash, communication au plĂ©num d’ du comitĂ© central du parti Tudeh, archives de la famille Kasrai.
  • Kasrai, Siavash, Mohreye sorkh, Vienne, Kara, 1995. RĂ©Ă©dition, TĂ©hĂ©ran, Ketabe Nader, 2003.

Notes et références

  1. Enterré au cimetiÚre central de Vienne, groupe 33E, allée 3, numéro 30.

Liens externes

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