Sièges de Lille (1213)
Les sièges de Lille et la mise à sac de 1213 sont des épisodes de la lutte entre le roi de France Philippe-Auguste et le comte de Flandre Ferrand.
Philippe-Auguste | Ferrand de Flandre |
Coordonnées | 50° 38′ 13″ nord, 3° 03′ 48″ est |
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Prologue
Philippe-Auguste avait fait épouser Jeanne, fille de Baudouin V, comte de Flandre tué à Constantinople en 1205, à Ferrand, fils du roi du Portugal qui devint ainsi Comte de Flandre. Ferrand devint cependant hostile au roi de France, auquel il avait dû abandonner les villes d’Aire et de Saint-Omer et s’allia à son ennemi le roi d’Angleterre Jean sans Terre. Après l’abandon d’un projet d'invasion de l'Angleterre, Philippe-Auguste entra en Flandre et s’empara de Cassel, de Bruges, puis de Lille[1].
Les sièges et la mise à sac
Lille se rendit après un siège de 3 jours en . Philippe-Auguste fit transformer en forteresse une maison seigneuriale voisine du chevet de l’église Saint-Maurice en dehors de l’enceinte, appartenant à la famille Dergnau (qui a donné son nom à la place des Reignaux). Il y installa une importante garnison[2]. Après le départ des armées du roi, Ferrand reprit la conquête de la Flandre, tint un siège de 4 jours de Lille puis se retira face à la résistance de la garnison française. Philippe-Auguste ayant ensuite rappelé une partie de ses troupes, Ferrand vint assiéger Lille qui se rendit après une faible résistance[1].
Philippe-Auguste revint à Lille pour se venger de ce qu’il considérait une trahison des Lillois. Entre-temps, la plus grande partie de la population se serait enfuie avec l’armée flamande. La ville fut mise à sac, incendiée et les remparts détruits. La forteresse des Reigneaux qui venait d'être établie[Note 2] fut emportée dans cette destruction[2], dont l’ampleur n’est pas connue. Un des chroniqueurs, Guillaume le Breton, décrit, dans son poème La Philippide, une dévastation totale, un massacre et une mise en esclavage des habitants. Les historiens contemporains estiment exagérée cette description. En effet, il apparaît que les églises et le castrum furent préservées, et que le chapitre de Saint-Pierre continua ses fonctions en 1214, ce qui est attesté par des actes des archives[1]. Certains éléments des anciens remparts ont subsisté[Note 3].
Après 1213
Ces événements précèdent la bataille de Bouvines du qui opposa Philippe-Auguste à une coalition comprenant Ferrand, l’Empereur Otton IV et des combattants anglais. La Comtesse Jeanne gouverna à partir de 1214 le Comté de Flandre qui lui appartenait en propre sous la condition imposée par Philippe-Auguste qu'elle ne relèverait pas les fortifications de Lille[1]. La ville fut reconstruite, l'enceinte rétablie et agrandie ultérieurement, au cours du XIIIe siècle.
Notes et références
Notes
- les dates précises des événements sont inconnues. Le premier siège se serait déroulé en juin
- L'historien Nicolas Dessaux et Jean-Yves Méreau Président de Renaissance du Lille Ancien estiment probable la création d'une maison seigneuriale à cet emplacement au cours du XIe siècle, contemporaine de celle de la motte castrale (où est située la cathédrale Notre-Dame de la Treille)
- s’il est certain que la ville était fortifiée en 1213, le tracé précis de l’ensemble de l’enceinte n’est pas connu. Il est probable que celle-ci datait du 2e agrandissement englobant le forum en passant à l'emplacement de l'actuelle rue des Ponts-des-Comines, son extension englobant les paroisses de Saint-Maurice et de Saint-Sauveur datant plutôt de sa reconstruction vers 1230
Références
- Alexandre de Saint-Léger, Histoire de Lille (tome 1), Editions des régionalismes, 2013 (réédition d'un ouvrage de 1942) (ISBN 978-2-8240-0173-9), p. 29-30
- Jules Flammermont, Lille et le Nord au Moyen Ă‚ge, Lille, Librairie centrale, (lire en ligne), p. 65 Ă 69