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Siège du château de Kumamoto

Le siège du château de Kumamoto (熊本城強襲, Kumamotojō kyōshō) du 19 février au à Kumamoto au Japon est une bataille majeure de la rébellion de Satsuma.

Siège du château de Kumamoto
Description de cette image, également commentée ci-après
Officiers de l'armée impériale japonaise de la garnison de Kumamoto qui ont résisté au siège de Saigō Takamori, 1877
Informations générales
Date 19 février -12 avril 1877
Lieu Château de Kumamoto à Kumamoto
Issue Victoire décisive de l'armée impériale japonaise
Forces en présence
4 400 à Kumamoto; 90 000 renforts20 000 samouraïs
Pertes
InconnuesNombreuses

Rébellion de Satsuma

Batailles

Coordonnées 32° 48′ 00″ nord, 130° 42′ 00″ est

Histoire du siège

Après l'ouverture des hostilités entre le domaine de Satsuma et le gouvernement de Meiji, Saigō Takamori, chef militaire de Satsuma, annonce son intention de marcher sur Tokyo pour parler avec l'empereur Meiji et pour débarrasser le gouvernement des politiciens véreux et corrompus. La route vers Tokyo passe par Kumamotoe, site du château de Kumamoto et ville de garnison principale de l'armée impériale japonaise à Kyūshū. Les dirigeants du gouvernement Meiji sont conscients que la perte de Kumamoto signifierait la perte de l'île de Kyūshū qui passerait sous le contrôle des forces de Satsuma et que cette perte attiserait des révoltes dans d'autres régions du Japon.

L'avant-garde de Satsuma traverse la préfecture de Kumamoto le et le commandant du château de Kumamoto, le général Tani Tateki, fait dire à Oyama, gouverneur de Satsuma, que toute tentative par ses soldats de traverser Kumamoto serait contrée par la force. Tani dispose de 3 800 soldats et de 600 policiers. Parmi les défenseurs figurent un certain nombre d'hommes qui, plus tard, accèdent à des postes de grande importance dans l'armée japonaise dont Kabayama Sukenori, Kodama Gentaro, Kawakami Soroku, Nogi Maresuke et Oku Yasukata. Cependant, comme la plupart des éléments de la garnison du château de Kumamoto sont de Kyūshū et que la plupart des officiers sont originaires de Kagoshima, leur loyauté est sujette à caution. Plutôt que prendre le risque de désertions ou de défections, Tani décide de se tenir sur la défensive.

Le , les premiers coups de feu sont le fait des défenseurs du château de Kumamoto qui ouvrent le feu sur les unités Satsuma qui tentent de se frayer un chemin vers le château. Le château, construit en 1598, est parmi les plus forts au Japon et Saigō est convaincu que ses forces seront plus que supérieures aux conscrits paysans de Tani Tateki, encore démoralisés par la récente rébellion de Shinpūren.

Le , le gros de l'armée de Satsuma arrive et attaque le château de Kumamoto dans un mouvement de tenailles. Les combats se poursuivent dans la nuit. Les forces impériales reculent et Nogi Maresuke, le major suppléant du quatorzième régiment Kokura perd les couleurs du régiment dans de violents combats. Cependant, malgré son succès, l'armée de Satsuma ne parvient pas à s'emparer du château et commence à se rendre compte que l'armée de conscription n'est pas aussi inefficace que d'abord supposé. Après deux jours d'attaques infructueuses, les forces de Satsuma creusent dans le sol glacé dur comme la pierre autour du château et tente d'affamer la garnison par un siège. La situation est particulièrement désespérée pour les défenseurs car leurs réserves de nourriture et de munitions ont été anéanties par un incendie d'entrepôt survenu peu de temps avant le début de la rébellion.

Un détachement rebelle envoyé pour bloquer les cols au nord de la ville rencontre bientôt les éléments avancés de la force de secours. Après plusieurs affrontements tendus, les deux parties se séparent le .

Pendant le siège, beaucoup d'anciens samouraïs de Kumamoto affluent vers l’étendard de Saigō, montant ses forces à quelque 20 000 hommes. Saigō est cependant contraint de diviser ses troupes pour maintenir une longue ligne défensive de Tabaruzaka jusqu'à la baie de Ariake. Lors de la bataille de Tabaruzaka, quelque 15 000 de ses samouraïs affrontent une armée impériale de plus de 90 000 hommes et sont forcés de battre en retraite avec d'importantes pertes. Saigō est en outre incapable d'empêcher le débarquement de troupe sur son arrière et la perte de Kagoshima comme base pour les fournitures et les renforts.

Dans la nuit du , une force du château fait une sortie, forçant une brèche dans les lignes de Satsuma et permettant aux approvisionnements désespérément nécessaires d'atteindre la garnison. La principale armée impériale, sous le commandement du général Kuroda Kiyotaka avec l'aide du général Yamakawa Hiroshi arrive à Kumamoto le , mettant en fuite les forces de Satsumala maintenant en forte infériorité numérique.

Conséquences

La défaite de Saigō à Kumamoto démoralise fortement et affaiblit ses forces qui se retirent en désordre et sont incapables de reprendre leur offensive. Bien que Saigō a combattu dans plusieurs autres batailles avant la bataille de Shiroyama finale, chaque bataille est menée comme une opération défensive avec la diminution des effectifs et des fournitures contre des troupes impériales toujours plus nombreuses.

Un éventail japonais commémorant l'événement est conservé dans la collection de la Staten Island Historical Society à New York, représentant Saigō Takamori dans une scène intitulée « La bataille près /de la citadelle de Kumamoto »[1].

Notes et références

  1. « Fan, 1877-1890 », Online Collections Database, Staten Island Historical Society (consulté le )

Bibliographie

  • Pierre-François Souyri, Moderne sans être occidental : Aux origines du Japon aujourd'hui, Paris, Gallimard, , 490 p. (ISBN 978-2-07-012569-2).
  • Ivan Morris, La Noblesse de l'échec. Héros tragiques de l'histoire du Japon, Gallimard, (ISBN 978-2-07-029507-4).
  • Steve Serafino, « Les derniers samouraïs : une histoire de la modernisation de l'armée japonaise », dans La Revue d'Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d'Histoire Militaire, 2018 (lire en ligne).
  • James Harold Buck, Satsuma Rebellion : An Episode of Modern Japanese History, University Publications of America, (ISBN 0-89093-259-X).
  • Donald Keane, Emperor Of Japan : Meiji And His World, 1852-1912, Columbia University Press, , 922 p. (ISBN 0-231-12341-8, lire en ligne).
  • Augustus H Mounsley, Satsuma Rebellion : An Episode of Modern Japanese History, University Publications of America, (ISBN 0-89093-259-X).
  • Mark Ravina, The Last Samurai : The Life and Battles of Saigō Takamori, Wiley, , 288 p. (ISBN 0-471-08970-2).

Source de la traduction

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