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Shinichi Fujimura

Shinichi Fujimura (en japonais : 藤村 新一, Fujimura Shin’ichi), né le à Kami préfecture de Miyagi, est un archéologue japonais ayant réalisé d’importantes fraudes scientifiques avant d’être confondu en 2000.

Shinichi Fujimura
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Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
藤村新一
Nationalité
Activités

Biographie

En 1972, alors qu’il travaille dans une manufacture, Fujimura commence Ă  Ă©tudier l'archĂ©ologie en autodidacte et Ă  rechercher des vestiges prĂ©historiques au Japon. Il acquiert une excellente rĂ©putation lorsqu’il dĂ©couvre en 1981 les plus anciens fragments de cĂ©ramique jamais dĂ©couverts au Japon, dans un niveau datant de 40 000 ans avant le prĂ©sent.

Au cours des annĂ©es, il participe Ă  environ 180 fouilles archĂ©ologiques dans tout le Japon et donne l’impression de faire des dĂ©couvertes souvent très importantes et toujours plus anciennes. Pour son habiletĂ© ou sa chance, il est bientĂ´t surnommĂ© « la main de Dieu » ou « le divin excavateur Â»[1]. Ses dĂ©couvertes sont reprises dans les manuels et les publications de nombreux archĂ©ologues. Son excellente rĂ©putation rĂ©duit au silence les Ă©ventuelles critiques. Il est nommĂ© directeur adjoint de l’Institut palĂ©olithique de Tohoku.

Le , Fujimura et son Ă©quipe annoncent une trouvaille importante dans le site de Kamitakamori, près de Kurihara dans la prĂ©fecture de Miyagi. Les pièces mises au jour auraient 570 000 ans. Il s’agit notamment de bifaces contenus dans des fosses et de vestiges d’habitations.

Cependant, le , le quotidien Mainichi Shinbun publie des photographies de Fujimura en train de creuser des trous et d'enterrer les vestiges que son Ă©quipe allait dĂ©couvrir un peu plus tard. Les photos avaient Ă©tĂ© prises Ă  l’insu du chercheur, un jour avant que la trouvaille soit annoncĂ©e, par une Ă©quipe de journalistes qui avait « eu vent de rumeurs qui mettaient en cause la vĂ©racitĂ© de ses dĂ©couvertes antĂ©rieures Â» et le suivait depuis six mois[1].

Fujimura passe aux aveux le jour même dans une conférence de presse. Il admet avoir voulu qu’on le reconnaisse comme la personne ayant trouvé les vestiges lithiques les plus anciens du Japon. Il reconnaît avoir enfoui des objets façonnés provenant de sa propre collection dans des couches très anciennes. Il est immédiatement démis de ses fonctions à l'Institut de Tohoku, lequel a fermé ses portes en 2004 ; il aurait changé de nom et refait sa vie[2].

Fujimura ne reconnaît avoir fraudé que dans deux sites : il a enfoui 61 des 65 vestiges de Kamitakamori et, quelques mois plus tôt, 29 outils du site de Soshin Fudozaka, préfecture de Hokkaido[1]. Cependant, cette fraude scientifique jette un doute sur tous les travaux auxquels il a participé auparavant. La révélation affecte également les travaux d'autres archéologues au Japon et à l'étranger[3], basés sur les mêmes résultats – comme ceux de Mitsuo Kagawa de l’Université de Beppu qui finit par se suicider en 2001 en signe de protestation[4].

Notes et références

  1. Michel de Pracontal, « Impostures scientifiques (2): la "main de Dieu" de l'archĂ©ologie japonaise Â», Mediapart, 26 dĂ©cembre 2011.
  2. CĂ©cile Bonneau, « Quand les scientifiques trichent Â», Science et Vie, novembre 2008, page 59.
  3. Paul Bahn, « La fraude en archéologie », La Recherche, vol. 341,‎ , p. 84 (lire en ligne)
  4. (en) « Publisher appeals Kagawa ruling Â», The Japan Times, 20 mars 2003.

Liens externes

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