Shangri-La
Shangri-La est un lieu imaginaire décrit dans le roman Lost Horizon (titre traduit en français : Les Horizons perdus[1]), écrit par James Hilton en 1933, et adapté au cinéma par Frank Capra en 1937 (Les Horizons perdus).
Le lieu imaginaire
Lost Horizon narre l'histoire des rescapĂ©s d'un accident d'avion qui rĂ©ussissent Ă atteindre une lamaserie utopique, appelĂ©e « Shangri-La », aux confins du Tibet. Il s'agit d'un lieu fermĂ© dans lequel on voit de merveilleux paysages et oĂč le temps est suspendu dans une atmosphĂšre de paix et tranquillitĂ©.
Ayant visitĂ© le comtĂ© autonome tibĂ©tain de Muli du sud du Sichuan en 1999, les explorateurs amĂ©ricains Ted Vaill et Peter Klika ont affirmĂ© que le monastĂšre de Muli dans cette rĂ©gion Ă©loignĂ©e Ă©tait le modĂšle du Shangri-La de James Hilton. Ce dernier en aurait appris lâexistence dans les Ă©crits sur ce secteur publiĂ©s par lâexplorateur amĂ©ricano-autrichien Joseph Rock dans la revue amĂ©ricaine National Geographic Ă la fin des annĂ©es 1920 et au dĂ©but des annĂ©es 1930[2]. Vaill a rĂ©alisĂ© un film fondĂ© sur ses recherches, « Finding Shangri-La », qui fut prĂ©sentĂ© au Festival du film de Cannes en 2007.
Le nom et le concept de Shangri-La auraient pu ĂȘtre inspirĂ©s par le mythe de Shambhala, introduit en Occident dĂšs le XIXe siĂšcle.
En tibétain, un la est un col de montagne. Shangri-La signifie donc le « col Shangri ».
Les prétendants au nom de Shangri-La
Afin de promouvoir le tourisme, plusieurs lieux de l'Himalaya bouddhiste au Tibet, au Bhoutan et au nord de lâInde et du Pakistan se rĂ©clament du Shangri-La fictif de Hilton[3].
Une suggestion gĂ©nĂ©ralement envisagĂ©e pour le Shangri-La de Hilton est la vallĂ©e de la Hunza au nord du Pakistan, proche de la frontiĂšre tibĂ©taine, que Hilton a visitĂ©e quelques annĂ©es avant de publier Les Horizons Perdus. Cette vallĂ©e verte isolĂ©e, entourĂ©e par les montagnes, fermĂ©e sur lâextrĂ©mitĂ© ouest de l'Himalaya, est proche de la description du roman tant par sa description gĂ©ographique que par le mode de vie de ses habitants qui, selon Christian H. Godefroy, ne connaissent pas la maladie, vivent centenaires, et n'ont ni banques ni prisons[4]. La station de Shangrila dans la proche vallĂ©e de Skardu est une attraction touristique populaire.
En RĂ©publique populaire de Chine, le comtĂ© de Zhongdian (Gyalthang en tibĂ©tain) a Ă©tĂ© renommĂ© Shangri-La (éŠæ Œéæ, XiÄnggĂ©lÇlÄ, en chinois) en 2001, pour attirer les touristes[5]. Les lĂ©gendaires montagnes de Kun Lun au Tibet offrent dâautres vallĂ©es possibles pour situer Shangri-La.
Notes et références
- James Hilton (trad. HĂ©lĂšne Godard), Les horizons perdus, 10/18, (ISBN 9782264011299)
- (en) Timothy Carroll, « Could This Be the Way to Shangri-La? », Electronic Telegraph, Londres, 29 juillet 2002.
- (en) Alec Ash, « From Lhasa to Shangri La: the Touristification of Tibet », sur TheWorldPost, 19 juin 2010.
- Christian H. Godefroy, Le Secret de santé des Hunzas, chez l'auteur, 1984, 60 p.
- Katia Buffetrille, « Les toponymes tibétains sont associés à des traditions que la sinisation supprime », Le Point, 12 mai 2016.
Voir aussi
Articles connexes
- Joseph Rock (1884-1962)
- James Hilton (1900-1954)
Liens externes
- (en) Jamyang Norbu, Essay: Searching for Old Tibet, (mise au point sur le thĂšme de Shangri-La)
- Shangri La : une utopie montagnarde contrariée, sur Le Dahu libéré
- Lâimpact du dĂ©veloppement du tourisme sur le patrimoine de la Chine du Sud, de JĂ©rĂŽme Bouchaud, dans Le Monde Chinois.
- Quand la fiction devient réalité : le cas du mythique monastÚre de Shangri-La, de Benjamin Pelletier.