Sevasti Qiriazi
Sevasti Qiriazi, également connue sous le nom de Sevasti Dako-Qiriazi, née en 1871, morte le , est une patriote albanaise et une pionnière de l'éducation des femmes dans ce pays.
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Gjerasim Qiriazi (en) Gjergj Qiriazi (en) Parashqevi Qiriazi |
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Kristo Dako (en) |
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Biographie
Sevasti est issue d'une famille, les Qiriazi (ou Kyrias), de Monastir, une ville aujourd'hui située en Macédoine[1] - [2]. L'écrivain albanais Naim Frashëri obtient qu'elle soit admise au Robert College à Constantinople. Elle est la première femme albanaise à pouvoir étudier dans cette institution américaine. Ces études se terminent en . À son retour à en Albanie ottomane, elle contribue à l'ouverture d'une école albanaise pour filles dans Korçë, en 1891 avec son frère Gjerasim Qiriazi, complétant une première école enseignant la langue albanaise et ouverte en 1887[1].
Sevasti aide à la préparation de manuels scolaires. Elle aurait publié une grammaire destinée aux écoles élémentaires (Bitola, 1912) et édité un manuel d'histoire. Durant la Première Guerre mondiale, à la suite de l'occupation grecque du Sud de l'Albanie, elle gagne la Roumanie, puis émigre aux États-Unis avec son mari, Christo Anastas Dako (1878-1941), journaliste, écrivain et homme politique, et sa sœur Parashqevi[1]. Christo Anastas Dako y ouvre la première école albanaise en Amérique[3].
Sevasti retourne en Albanie au début des années 1920. Elle anime, avec sa sœur Parashqevi, des actions pour l'émancipation des femmes albanaises[4].
Durant la Seconde Guerre mondiale, sa sœur et elle sont arrêtées et déportées au Camp de concentration de Banjica près de Belgrade par les unités pro-nazis dirigés par Xhaferr Deva[5]. Ils survivent et retournent à Tirana à la fin de la guerre.
En raison du rôle politique de Dako au sein de l'ancienne monarchie albanaise, et de son rôle de ministre dans un des gouvernements de ce régime, dans l'entre-deux-guerres, le nouveau régime communiste institué en Albanie en 1946 se montre hostile aux sœurs Qiriazi, malgré leur rôle dans le maintien d'un État albanais et dans leurs positions contre l'occupation fasciste italienne puis allemande, de 1939 à 1945[1]. La famille est persécutée, les deux fils de Sevasti Qiriazi sont arrêtés et emprisonnés, l'un des deux meurt[1]. Fatiguée, et déprimée par la mort de son fils, Sevasti meurt à son tour en .
Les sœurs Kyrias ou Qiriazi (en albanais : Motrat Qiriazi) sont considérées aujourd'hui comme les Mères de l'éducation en langue albanaise[6]. De nombreux établissements éducatifs en Albanie et au Kosova portent leur nom. Le est officiellement en Albanie la Fête des professeurs, en souvenir de l'ouverture de l'école en 1891 à Korçë.
Notes et références
Notes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sevasti Qiriazi » (voir la liste des auteurs).
Références
- Elsie 2010, p. 377–378.
- de Haan, Daskalova et Loutfi 2006, p. 454–457.
- Theohari 2008.
- Musai et al. 2013, p. 3569.
- Site Ina-online.net
- Bota Sot 2012.
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Peter Prifti, Socialist Albania since 1944 : domestic and foreign developments, vol. 23, Cambridge, MA./London, The MIT Press, , 311 p. (ISBN 0-262-16070-6, lire en ligne), p. 90.
- (sq) Dhimitër Dishnica, Motrat Qiriazi : monografi, Shtëpia Botuese "Enciklopedike", , 195 p..
- (sq) Fatmira Musaj, Gruaja në shqipëri në vitet 1912-1939, Botim i Akademisë së Shkencave, , 195 p..
- (en) Francisca de Haan, Krasimira Daskalova et Anna Loutfi, Biographical Dictionary of Women's Movements and Feminisms in Central, Eastern, and South Eastern Europe : 19th and 20th Centuries, Central European University Press, (lire en ligne), p. 454-455.
- Nathalie Clayer, Aux origines du nationalisme albanais : la naissance d'une nation majoritairement musulmane en Europe, Éditions Karthala, , p. 311-318, 325, 428.
- (sq) Xhevat Lloshi, Rreth Alfabetit i Shqipes, Logosa, , 322 p. (ISBN 978-9989-58-268-4 et 9989-58-268-8, lire en ligne), p. 183.
- (sq) Rozi Theohari, « Festa e abetares ne shkollen shqipe te Bostonit », Balli i kombit,‎ (lire en ligne).
- (en) Robert Elsie, Historical Dictionary of Albania, vol. 75, Scarecrow Press, , 2e éd., 97–98 p. (ISBN 978-0-8108-6188-6, lire en ligne).
- (en) Sabrina P. Ramet, Krasimira Daskalova et Anna Loutfi, Gender Politics in the Western Balkans : Women and Society in Yugoslavia and the Yugoslav Successor States, Penn State Press, (lire en ligne), p. 175-186.
- (en) Ingrid Sharp et Matthew Stibbe, Aftermaths of war : women's movements and female activists, 1918-1923, vol. 63, Leiden/Boston, Brill, , 428 p. (ISBN 978-90-04-19172-3, lire en ligne), p. 191–192.
- (sq) Staff Bota Sot, « Nënat e kombit, historia e motrave Sevasti dhe Parashqevi Qiriazi », Bota Sot,‎ (lire en ligne)
- Fatmira Musai, Béatrice Didier (dir.), Antoinette Fouque (dir.) et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , « Qiriazi, Sevasti [Peras 1871 – Tirana 1949 ] et Qiriazi Parashqevi [ Peras 1880 – Tirana 1970] », p. 3569.
Liens externes
- (sq) « Familja atdhetare Qiriazi dhe mjeshtri i madh i turpit - Petro Luarasi », sur ina-online.net.