Schieweschlawe
Le Schieweschlawe (ou Schiewackefier) est une fĂȘte paĂŻenne solaire d'Ă©quinoxe de printemps, pratiquĂ©e actuellement dans le Nord de l'Alsace Ă Offwiller, le premier dimanche aprĂšs Mardi Gras[1], mais aussi dans le Sud de l'Allemagne sous le nom de Scheibenschlagen et en Suisse alĂ©manique sous l'appellation Schiibeschlage ou Schiibaschlaha. Le Schieweschlawe dĂ©signe le « lancer de disque ».
Schieweschlawe | |
Le Scheibenschlagen Ă Zams, dans le Tyrol en 2008. | |
Autre(s) nom(s) | Scheibenschlagen Schiibeschlage Schiewackefier FĂȘte du lancĂ© de disque |
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Observé par | Alsace, Allemagne, Suisse, Autriche, Italie |
Type | FĂȘte paĂŻenne |
Signification | Célébration de l'équinoxe de printemps. |
Date | entre février et avril |
Cette fĂȘte se dĂ©roule aussi dans le petit village de Dieffenthal sur la route du vin, dans le lieu appelĂ© Rocher de celtes sur les hauteurs du village. Mais Ă©galement dans le Kochersberg, sur les hauteurs de Wintzenheim-Kochersberg.
On la retrouve aussi proche de la frontiĂšre suisse, dans le Sundgau, sous le nom de SchiebeschlĂ ga, Ă Neuwiller ou encore Magstatt-le-Bas, et SchiewaschlĂ ga Ă Guevenatten.
Origine
Le document le plus ancien date du mais ses origines sont plus anciennes puisquâun capitulaire de Charlemagne de 742 interdisait dĂ©jĂ de tels feux[2].
Aujourd'hui
Au bout d'une baguette flexible de chĂątaignier, on fixe un petit disque en bois de hĂȘtre de 10 cm de diamĂštre percĂ© d'un trou central. Le disque est plongĂ© dans les braises d'un bĂ»cher. Lorsque les bords amincis commencent Ă brĂ»ler, on le retire. Le lanceur se dirige vers une pierre plate inclinĂ©e vers la vallĂ©e, dĂ©crit plusieurs moulinets en l'air puis frappe le disque sur le tremplin. La rondelle de bois se dĂ©tache et dĂ©crit une trajectoire lumineuse dans le ciel.
La croyance ancienne pensait chasser par le feu les mauvais esprits des ténÚbres et s'attirer la prospérité pour la saison à venir. Le disque symbolise le soleil.
Dans la littérature
« Pendant le Carnaval, au cĆur de l'hiver, on cĂ©lĂšbre dans ces montagnes ce qu'on pourrait nommer la fĂȘte des mauvaises langues. C'est une bien vieille coutume, et qui se renouvelle tous les ans. Quelques jours aprĂšs l'Ă©piphanie, un soir, les garçons du village se rendent sur la roche la plus Ă©levĂ©e de la cĂŽte, au milieu des bois, qui s'appelle "la roche des ChibĂ©s". Ils y font un grand feu de ronces et de bruyĂšres. Les garçons jettent dans le feu des rondelles de bois large de six Ă huit pouces, percĂ©es d'un trou par le milieu; quand ces rondelles flambent, ils passent la rondelle dans le trou la pointe d'une perche; et aprĂšs l'avoir fait tourbillonner, ils la lancent de toutes leurs forces dans les airs; et pendant qu'elle file comme une Ă©toile, traçant une grande courbe au-dessus des vieux chĂȘnes, ils crient d'une voix traĂźnante " ChibĂ©!... ChibĂ©!... »
â Erckmann-Chatrian, Histoire d'un sous-maĂźtre, 1861
Notes et références
- Clément Lacaton, « La mystérieuse tradition du "Schieweschlawe" », sur francebleu.fr, (consulté le ).
- « Commune de Offwiller (Bas-Rhin - 67 - Alsace - France)Offwiller - Schieweschlawe », sur offwiller.fr (consulté le ).