Satellite Data System
Le Satellite Data System, ou SDS, également désigné Quasar, est une famille de satellites de télécommunications militaires, mis en service à compter de 1976 pour servir de relais entre les satellites de reconnaissance optique KH-11 et les stations au sol. Quatre générations de ces satellites aux caractéristiques très différentes ont été lancées et la série est toujours active en 2017. Les satellites sont mis en œuvre par le National Reconnaissance Office (NRO), l'agence américaine chargée des satellites de reconnaissance. Peu de données sont disponibles sur ces satellites, couverts par le secret défense.
Objectifs
Ces satellites permettent le transfert en temps réel des images prises par les satellites de reconnaissance optique KH-11 (Kennen / Crystal) du National Reconnaissance Office. Ils circulent selon les cas sur une orbite de Molnia ou sur une orbite géostationnaire choisie pour qu'au moins un des éléments de la constellation puisse assurer le relais (soit visible) entre le satellite de reconnaissance et la station au sol située à Fort Belvoir, en Virginie. Ces satellites sont également utilisés pour les communications entre les avions de l'Armée de l'Air américaine circulant sur les routes polaires et les stations au sol de l'Air Force Satellite Control Network[1].
Caractéristiques techniques
Première génération (SDS-1)
Les sept satellites SDS de la première génération ont été placés en orbite entre 1976 et 1987. Selon des informations officieuses, ces satellites auraient une masse de 628 kilogrammes et seraient basés sur la plateforme HS-350 stabilisée par rotation du constructeur aérospatial Hughes, également utilisée par les satellites Intelsat IV. Ces satellites, disposant d'une puissance électrique de 980 watts, disposent d'une antenne de trois mètres de diamètre. Ils circulent sur une orbite de Molnia de 500 × 39 200 km avec une inclinaison orbitale de 57°, ce qui leur permet de relayer les données lorsque les satellites de reconnaissance survolent des latitudes hautes non visibles depuis l'orbite géostationnaire. La constellation opérationnelle comporte trois satellites actifs pour permettre une couverture continue. Chaque satellite dispose de douze canaux de communications fonctionnant dans des bandes de fréquence élevées. Le troisième et quatrième satellite de cette sous-série (mais peut-être les suivants également) emportent un détecteur d'explosion nucléaire NUDET[1].
Deuxième génération (SDS-2)
Quatre satellites de deuxième génération SDS-2 ont été placés en orbite entre 1989 et 1996. Ces satellites circulent sur une orbite de Molnia sauf le deuxième de la série, placé sur une orbite géostationnaire. Ces satellites ont été conçus pour pouvoir être lancés avec la Navette spatiale américaine et trois sur quatre l'ont effectivement été. La plateforme spinnée du constructeur Hughes semble basée sur celle des satellites Intelsat 6 (HS-389) ou Leasat (HS-381) et est sans doute désignée HS-386. Les SDS-2 disposent de deux antennes de 4,6 mètres de diamètre et d'une antenne de deux mètres de diamètre dédiée aux communications en bande Ka. Les cellules solaires, qui fournissent une puissance électrique de 1 238 watts, sont réparties sur le corps cylindrique du satellite. Les satellites SDS-2 hébergeraient l'instrument HERITAGE (Radiant Agate), conçu pour détecter les lancements de missile. Un cinquième satellite a sans doute été construit et cédé à la NASA, qui étudie la réalisation d'une mission baptisée NSTP-Sat basée sur cet engin spatial qui pourrait être lancée vers 2020[2].
Troisième génération (SDS-3)
Sept satellites de troisième génération SDS-3 ont été placés en orbite entre 1998 et 2014. Trois de ces satellites circulent sur une orbite de Molnia, les autres sur une orbite géostationnaire[3].
Quatrième génération (SDS-4)
Deux satellites de quatrième génération ont été lancés en 2016 et 2017. L'apparition de cette nouvelle génération a été déduite du recours à une version plus puissante du lanceur Atlas V (version 421 au lieu de 401), impliquant une masse plus importante et le recours à une coiffe de 13,8 mètres de haut, contre 12 mètres pour les satellites de la génération précédente[4].
Déploiement
Peu d'informations officielles sont disponibles et le rattachement d'un satellite à une génération donnée repose sur des hypothèses. La numérotation des Quasar est donc incertaine. Certains des satellites de première génération pourraient être en réalité des satellites d'écoute électronique Jumpseat. Par ailleurs, Quasar 12 pourrait faire partie de la 2e génération[1].
Satellite | Date de lancement | Autres désignations | Identifiant COSPAR | Lanceur | Base de lancement | Caractéristiques | Commentaire |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1re génération | |||||||
Quasar 1 | SDS 1, OPS 7837 | 1976-050A | Titan-3(34)B Agena-D | Vandenberg | masse : 628 kg Orbite de Molnia | ||
Quasar 2 | SDS 2, OPS 7940 | 1976-080A | |||||
Quasar 3 | SDS 3, OPS 7310 | 1978-075A | |||||
Quasar 4 | SDS 4, OPS 5805 | 1980-100A | |||||
Quasar 5 | SDS 5, USA 4 | 1984-091A | |||||
Quasar 6 | SDS 6, USA 9 | 1985-014A | |||||
Quasar 7 | SDS 7, USA 21 | 1987-015A | |||||
2e génération | |||||||
Quasar 8 | SDS-2 1, USA 40 | 1989-061B | Navette spatiale | Cape Canaveral | masse : 3 tonnes Orbite de Molnia | Mission STS-28 | |
Quasar 9 | SDS-2 2, USA 67 | 1990-097B | masse : 3 tonnes Orbite géostationnaire | Mission STS-38 | |||
Quasar 10 | SDS-2 3, USA 89 | 1992-086B | masse : 3 tonnes Orbite de Molnia | Mission STS-53 | |||
Quasar 11 | SDS-2 4, USA 125 | 1996-038A | Titan-4A | masse : 3 tonnes Orbite de Molnia | |||
3e génération | |||||||
Quasar 12 | SDS-3 1, USA 137, NROL 5 | 1998-005A | Atlas-2A | Cape Canaveral | Orbite de Molnia | ||
Quasar 13 | SDS-3 2, USA 155, NROL 10 | 2000-080A | Atlas-2AS | Orbite géostationnaire | |||
Quasar 14 | SDS-3 3, USA 162, NROL 12 | 2001-046A | Atlas-2AS | Orbite géostationnaire | |||
Quasar 15 | SDS-3 4, USA 179, NROL 1 | 2004-034A | Atlas-2AS | Orbite de Molnia | |||
Quasar 16 | SDS-3 5, USA 198, NROL 24 | 2007-060A | Atlas V 401 | Orbite de Molnia | |||
Quasar 17 | SDS-3 6, USA 227, NROL 2 | 2011-011A | Delta IVM+(4,2) | Orbite géostationnaire | |||
Quasar 18 | SDS-3 7, USA 236, NROL 38 | 2012-033 | Atlas V 401 | Orbite géostationnaire | |||
Quasar 19 | SDS-3 8, USA 252, NROL 33 | 2014-027A | Atlas V 401 | Orbite géostationnaire | |||
4e génération | |||||||
Quasar 20 | SDS-4 1, USA 269, NROL 61 | 2016-047A | Atlas V 421 | Cape Canaveral | Orbite géostationnaire | ||
Quasar 21 | SDS-4 2, USA 279, NROL 52 | 2017-066A | Atlas V 421 |
Notes et références
- (en) Günter Dirk Krebs, « Quasar 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 (SDS 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) », sur Gunter's space page (consulté le ).
- (en) Günter Dirk Krebs, « Quasar 8, 9, 10, 11 (SDS-2 1, 2, 3, 4) », sur Gunter's space page (consulté le ).
- (en) Günter Dirk Krebs, « Quasar 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19 (SDS-3 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) », sur Gunter's space page (consulté le ).
- (en) Patric Blau, « Identifying the classified NROL-52 Satellite », sur spaceflight101.com (consulté le ).
- (en) Günter Dirk Krebs, « Quasar 20, 21 (SDS-4 1, 2) », sur Gunter's space page (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- KH-11 : Satellites de reconnaissance dont les données sont transmises au sol via les satellites SDS.