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Sarah Orne Jewett

Theodora Sarah Orne Jewett est une femme de lettres américaine née le à South Berwick dans le Maine et morte dans la même ville le . Elle est notamment célèbre pour ses œuvres dites « couleur locale » ou régionalistes qui se déroulent sur la côte Est des États-Unis, dans l'État du Maine. Ses œuvres les plus connues sont son roman The Country of Pointed Firs paru en 1896 et la nouvelle A White Heron publiée en 1886[1].

Sarah Orne Jewett
Biographie
Naissance
Décès
(à 59 ans)
South Berwick
Nom de naissance
Theodora Sarah Orne Jewett
Nationalité
Formation
Berwick Academy (en)
Activités
Autres informations
Archives conservées par
Jewett family papers (d)
Œuvres principales
The Country of the Pointed Firs (d)
signature de Sarah Orne Jewett
Signature

Biographie

Sarah Orne Jewett est née dans le Maine, comme plusieurs générations de sa famille avant elle[2]. Son père, Théodore Herman Jewett, était un docteur spécialiste de l'obstétrique et des maladies affectant les femmes et les enfants[3]. Jewett accompagnait souvent son père lors de ses visites médicales, et a ainsi beaucoup parcouru sa terre natale et rencontré les gens qui y habitaient[4]. À cause d'une polyarthrite rhumatoïde, malade qu'elle a développé enfant, on a prescrit a Jewett beaucoup de promenades, et c'est grâce à ces promenades qu'elle a appris à aimer la nature. Plus tard dans sa vie, Jewett se rendit souvent à Boston, où elle a rencontré les figures littéraires les plus importantes de cette période. Néanmoins, elle retournait toujours à South Berwick, petits ports auprès desquels elle a trouvé l'inspiration pour les villes représentées dans les nouvelles Deephaven et Dunnet Landing[5].

Jewett a étudié à l'école de Miss Olive Rayne, puis à la Berwick academy (en), dont elle a été diplômée en 1866[6]. Elle a elle-même complété sa propre éducation en lisant les livres qu'elle trouvait dans la bibliothèque familiale. Jewett n'a jamais été très religieuse, mais après avoir rejoint l'Église épiscopale en 1871 elle a commencé à explorer des idées religieuses peu conventionnelles. Par exemple, son amitié avec le professeur de droit à Harward Theopilus Parsons a suscité chez elle un intérêt pour les enseignements d'Emanuel Swedenborg, un théologien et scientifique Suédois du dix-huitième siècle[7].

En 1868, à l'âge de 19 ans, Jewett a publié sa première nouvelle majeure Jenny Garrow's Lovers dans l'Atlantic Monthly, et sa réputation s'est accrue pendant les années 1870 et 1880[8]. Dans ses premières nouvelles, Jewett utilisait le nom de plume « Alice Eliot » ou « A.C. Eliot ». Son importante en littérature vient de ses représentation douces et délicates de ce que pouvait être la vie à la campagne, qui reflètent un intérêt contemporain pour le style régionaliste plus que pour l'intrigue. Jewett avait un talent incontestable quand il s'agissait de décrire — talent que William Dean Howells a appelé « une sensibilité peu commune pour la langue — J'entends vos gens » (« an uncommon feeling for talk — I hear your people. »)[9]. Jewett est devenue célèbre grâce à la nouvelle The Country of the Pointed Firs (1896) (traduite en français par Cécile Roudeau en 2004). A Country Doctor (1884), une nouvelle qui décrit le père de Jewett et ses propres aspirations à se lancer dans une carrière en médecine, et A White Heron (1886), recueil de nouvelles, font aussi partie de ses meilleures productions. Une partie des poèmes écrits par Jewett a été rassemblée dans le recueil Verses (1916), et elle a aussi écrit trois livres pour enfants. Willa Cather a décrit Jewett comme une influence majeure sur son propre développement en tant qu'écrivaine[10], et « des critiques féministes ont depuis défendu ses écrits pour le fait qu'il témoigne de vies et de voix de femmes ». Cather a dédié son roman O Pioneers! (1903), qui se fonde sur ses souvenirs d'enfance dans le Nebraska, à Jewett. En 1901, le Bowdoin College a fait de Jewett une docteure honoris causa — elle est la première femme a recevoir un tel honneur de Bowdoin College[11].

Les écrits de Jewett tournant autour de relations entre femmes illustraient souvent sa propre vie et ses propres amitiés[12]. Les lettres et journaux de Jewette révèle que, lorsqu'elle était une jeune femme, Jewett a été très proche de plusieurs femmes, parmi lesquelles Grace Gordon, Kate Birckhead, Georgie Halliburton, Ella Walworth, Louise Imogen Guiney[13] et Ellen Mason. Ses journaux montrent aussi qu'elle s'était intensément enamourée de Kate Birckhead[14]. Jewett s'est plus tard fortement liée d'amitié avec l'écrivaine Annie Adams Fields (1834-1915) et son mari, l'éditeur James T. Fields, qui était responsable du magazine Atlantic Monthly. Après la mort soudaine de James Field en 1881, Jewett Annie Fields ont vécu ensemble dans ce que l'on appelait alors un « mariage de Boston »[15] - [16] aux différents domiciles de Fields à Manchester-by-the-Sea et au 148 Charles Street à Boston, et ce jusqu'à la mort de Jewett. Certains universitaires pensent que les deux femmes étaient amantes[17]. Elles "ont trouvé de l'amitié, de l'humour et de l'encouragement littéraire" l'une dans la compagnie de l'autre, ont voyagé ensemble et ont tenu des salons où étaient invités les membres de l'élite littéraire Américaine et Européenne. En France, Jewett a rencontré Thérèse Blanc-Bentzon avec laquelle a entretenu une longue correspondance, et qui a traduit certaines de ses nouvelles en français. Les poèmes des Jewett, la plupart desquels ne sont pas traduits, incluent approximativement trente poèmes d'amour ou fragments de poèmes d'amour dédiés à des femmes et qui illustrent l'intensité de ses sentiments à leur égard[14]. Jewett a aussi écrit à propos de relations romantiques entre femmes dans son roman Deephaven (1877) et sa nouvelle Martha's Lady (1897).

Le 3 septembre 1902, Jewett a été la victime d'un accident de calèche qui a mis fin à sa carrière d'écrivaine. Elle a été paralysée par une crise cardiaque en 1909 et est morte dans sa maison de South Berwick après avoir été la victime d'une deuxième crise cardiaque le 24 juin 1909.

Références dans la culture populaire

Le générique de fin du film The Lighthouse cite les écrits de Sarah Orne Jewett comme la principale source d'inspiration pour ses dialogues.

Œuvres

  • The Country of Pointed Firs, Houghton-Mifflin, 1896;
    • Traduction Cécile Roudeau, Le Pays des sapins pointus et autres récits, Rue d’Ulm « Versions françaises », 12 avril 2004;

Notes et références

  1. (en) Vie et œuvre de Sarah Orne Jewett sur archive.coustan.edu.
  2. (en) Robert L. Gale, A Sarah Orne Jewett Companion, Greenwood Publishing Group, (ISBN 978-0-313-30757-7, lire en ligne)
  3. Teacher, Janet Bukovinsky (1994). Women of Words. Frankfort, Germany: Courage Books. pp. 43. (ISBN 9781561387694).
  4. Richard Cary, Sarah Orne Jewett (New Haven, CT: Twayne, 1962), 21.
  5. The Country of the Pointed Firs at The Sarah Orne Jewett Text Project.
  6. (en) « Sarah Orne Jewett | American writer », dans Encyclopedia Britannica (lire en ligne).
  7. Margaret A. Amstutz, « Jewett, Sarah Orne », American National Biography Online, February 2000 ; Rachel Smith Matzko, « The Religious Attitudes of Sarah Orne Jewett », M. A. thesis, Clemson University, 1979.
  8. "Sarah Orne Jewett | Boston Athenæum". www.bostonathenaeum.org. Retrieved 2021-03-07.
  9. Cary, 29. Jewett wrote to a teenage reader : « I cannot tell you just where Dunnet Landing is except that it must be somewhere 'along shore' between the regions of Tenants Harbor and Boothbay, or it might be farther to the eastward in a country that I know less well. » Sarah Orne Jewett Text Project.
  10. Oxford Companion to American Literature, 382
  11. "Timeline – Forty Years: The History of Women at Bowdoin". research.bowdoin.edu. Retrieved 2020-09-11.
  12. "Desire Under the Firs | PORTLAND MAGAZINE". Retrieved 2021-03-26.
  13. (en-US) William L. Lucey, « "We New Englanders . . ." Letters of Sarah Orne Jewett to Louise Imogen Guiney », Records of the American Catholic Historical Society of Philadelphia, Vol. 70, No. 1/2, mars / juin 1959, p. 58-64 (7 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire)
  14. Donovan, Josephine (1979). "The Unpublished Love Poems of Sarah Orne Jewett". Frontiers: A Journal of Women Studies. 4 (3): 26–31. doi:10.2307/3346145. ISSN 0160-9009. JSTOR 3346145.
  15. (en) « Sarah Orne Jewett », sur americanliterature.com (consulté le ).
  16. « Ep. 15 : "Nous étions toutes les deux comme envoûtées." - RADIORAGEUSES », sur www.radiorageuses.net (consulté le ).
  17. Voir, par exemple, Dottie Webb, "Sarah Orne Jewett and Annie Adams Fields: Boston Marriage and Cultural Nexus", [2].. The Sarah Orne Jewett Text Project makes a more cautious appraisal.Sarah Orne Jewett Text Project. Fields was fifteen years older than Jewett, but they had similar tastes in "reading, writing, and the arts." Richard Cary, Sarah Orne Jewett (New Haven, CT: Twayne, 1962), 25.

Voir aussi

Liens externes

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