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Sanctuaire gallo-romain de Saint-Martin-au-Val

Le sanctuaire gallo-romain de Saint-Martin-au-Val est un complexe cultuel datant du Ier siècle apr. J.-C. situé à Chartres (Eure-et-Loir). Dédié à Apollon, ce sanctuaire compte parmi les plus vastes mis au jour dans le monde romain, et en particulier dans l'ancien territoire de la Gaule romaine. Il fait actuellement l'objet de fouilles archéologiques.

Sanctuaire gallo-romain de Saint-Martin-au-Val
Localisation
Pays France
Ville Chartres
DĂ©partement Eure-et-Loir
RĂ©gion Centre-Val de Loire
Type Sanctuaire gallo-romain
CoordonnĂ©es 48° 26′ 17″ nord, 1° 29′ 45″ est
Superficie 10 ha
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Sanctuaire gallo-romain de Saint-Martin-au-Val
Sanctuaire gallo-romain de Saint-Martin-au-Val
Histoire
Fondation Ier siècle
Abandon IIIe siècle

Localisation

Le sanctuaire se trouve Ă  Chartres en Eure-et-Loir, dans l'actuel quartier Saint-Brice, Ă  proximitĂ© de l'Eure. Il est situĂ© Ă  1 kilomètre au sud-est de la vieille ville qui accueillait Ă  l'Ă©poque romaine le centre administratif et politique de la ville d'Autricum. Le site tire son nom de sa proximitĂ© avec l'Ă©glise Saint-Martin-au-Val, un Ă©difice religieux du XIe siècle ayant remplacĂ© une Ă©glise plus ancienne, utilisĂ©e Ă  l'Ă©poque mĂ©rovingienne[1].

Architecture

Le sanctuaire s'Ă©tend sur plus de 10 hectares et comprend plusieurs bâtiments, faisant de ce complexe cultuel monumental l'un des plus grands du monde romain[2] - [3].

Le site est organisĂ© autour d'un temple Ă  quadriportique de plus de 11 mètres de haut dĂ©diĂ© Ă  Apollon[4]. Le sanctuaire comprend des galeries de circulation couvrant près de 8 hectares et longĂ©es Ă  l’est par un portique rythmĂ© de plusieurs bâtiments[5].

Dans la partie Nord, en contrebas du podium d'un autel dĂ©diĂ© Ă  Apollon, se trouve un Ă©difice richement dĂ©corĂ©. Des traces de fresques ont notamment Ă©tĂ© mis au jour Ă  la base de ses murs[6]. Celui-ci abrite une fontaine monumentale de 5,5 mètres de cĂ´tĂ© et profonde de 2,10 mètres, au dĂ©cor central quadrilobĂ© en marbre blanc de Turquie veinĂ© de rose[5]. Les vestiges d'un plafond Ă  caissons en bois sculptĂ© datant du IIe siècle y ont Ă©tĂ© mis au jour[7]. Leur analyse montre l'utilisation combinĂ©e de sapin, ainsi que de chĂŞne et de tilleul pour les dĂ©cors, tĂ©moignant d'une maĂ®trise très avancĂ©e du travail du bois[6].

Deux autres bassins situés devant l'aire sacré ont également été mis au jour. Le premier de ces bassins avait probablement une fonction d'apparat quand l'autre semble avoir servi aux ablutions purificatrices avant de pénétrer dans les lieux sacrés dont l’autel d’Apollon[8] - [9].

Histoire

Le sanctuaire est probablement érigé dans les années 70, quelques dizaines d'années après les débuts de l'urbanisation de la ville d'Autricum durant la période augustéenne[6]. Celle-ci devient une cité importante durant le Haut-Empire et compte à cette époque plusieurs édifices publics importants comme un amphithéâtre et un forum.

Les analyses des bois des plafonds exhumés en 2018 montrent qu’un incendie a dévasté les bains au IIIe ou au IVe siècle[4]. Les blocs d’architecture du temple ont été récupérés à des fins de réemploi[10]. Un incendie volontaire aurait été allumé sur le site pour dégager ces blocs de la végétation, provoquant l'effondrement des plafonds dans la fontaine et leur préservation du feu[11].

Fouilles

Dans les années 1990, la mairie de Chartres envisage d'installer un nouveau quartier sur le site. Un diagnostic archéologique réalisé sur place révèle le haut potentiel du lieu et la présence des vestiges du sanctuaire[4].

Ă€ partir de 2005, des fouilles prĂ©ventives sont organisĂ©es sur le site sous la direction de l'archĂ©ologue Bruno Bazin. En 2016, les fouilles mettent au jour la fontaine monumentale de marbre dans l'Ă©difice situĂ© en contrebas de l'autel d'Apollon[9]. En 2017, les archĂ©ologues mettent au jour dans ce bassin plus de 1 500 pièces de bois dont des vestiges de plafond en bois sculptĂ©[11]. En 2022, deux nouveaux bassins sont exhumĂ©s par les archĂ©ologues[9].

Références

  1. Cyrille Ben Kaddour, « Chartres et sa proche campagne au haut Moyen Age (fin Ve – fin Xe siècle). Topographie urbaine et péri-urbaine, analyse de structures et étude du mobilier : un premier bilan », Revue archéologique du Centre de la France, no Tome 53,‎ (ISSN 0220-6617, lire en ligne, consulté le ).
  2. « A Chartres, où en sont les fouilles archéologiques du sanctuaire gallo-romain ? », sur actu.fr (consulté le )
  3. Dominique Joly, Stéphane Willerval et Pauline Denat, « Chartres, d’Autrikon à Autricum, cité des Carnutes : prémices et essor de l’urbanisation », Gallia. Archéologie des Gaules, vol. 72, no 1,‎ , p. 117–144 (ISSN 0016-4119, DOI 10.4000/gallia.1453, lire en ligne, consulté le ).
  4. Vincent Bordenave, « À Chartres, un gigantesque sanctuaire gallo-romain » Accès limité, sur Le Figaro, (consulté le ).
  5. « Le sanctuaire antique de Chartres se rapproche d'Herculanum par la richesse de ses découvertes incroyables », sur actu.fr (consulté le ).
  6. « Quand Chartres ressemblait à Herculanum », sur France Culture, (consulté le ).
  7. « À Chartres, un extraordinaire plafond gallo-romain renaît de ses cendres », sur Connaissance des Arts, (consulté le ).
  8. Bruno Bazin, « Chartres – Complexe cultuel gallo-romain de Saint-Martin-au-Val », ADLFI. Archéologie de la France - Informations. une revue Gallia,‎ (ISSN 2114-0502, lire en ligne, consulté le ).
  9. Paul Guibal, « En Eure-et-Loir, deux bassins gallo-romains mis au jour à Chartres », sur Le Parisien, (consulté le ).
  10. Laurence Franceschina, « Archéologie - Ce qu'ont découvert les archéologues sur les vestiges en bois exceptionnels du site de Saint-Martin-au-Val à Chartres », sur www.lechorepublicain.fr, (consulté le ).
  11. Camille Moreau, « Archéologie : découverte unique de boiseries gallo-romaines brûlées à Chartres », sur Geo.fr, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Bruno Bazin (dir.), Emmanuelle Bouilly, Vincent Drost, Isabelle Godin, StĂ©phane HĂ©rouin, Christophe Loiseau, Apolline Louis, StĂ©phanie Raux, Julie Rivière, Jonathan Simon et al., « Le complexe monumental suburbain et l’ensemble funĂ©raire de Saint-Martin-au-Val (Chartres, Eure-et-Loir) : Ă©tat de la recherche (2006-2011) », Gallia - ArchĂ©ologie de la France antique,‎ , p. 91-195 (lire en ligne Accès libre [PDF]).

Articles connexes

Liens externes

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