Accueil🇫🇷Chercher

Sama-Véda

Le Sāmaveda (sanskrit devanagari : सामवेद)[1] est le « Véda des modes de cantillation ». La Sāmaveda-samhitā est la seconde des quatre collections (samhitā) du Quadruple-Véda, les trois autres étant le Rig-Véda, Arthava Veda et le Yajur-Véda.

Origine

La lente évolution du sacrifice védique (le yajña) et sa progressive complication invitent les brahmanes chargés de son exécution à spécialiser leurs rôles respectifs de récitant (hotṛ), de chanteur (udgātṛ) et d'officiant (adhvaryu)[2]. À chaque fonction correspond une collection (samhita) de textes spécifiques. La Sāmaveda-samhitā est un recueil de louanges chantées destinées au brahmane-chanteur (udgātar).

Un sāman est une « manière de chanter » les versets védiques, le Sāmaveda est donc, au sens littéral, le « Véda des modes de la cantillation ». Selon Jan Gonda, le mot sāman signifierait à l'origine « pacification »[3]. Pour Louis Renou ce mot sanskrit, de genre neutre, signifie aussi « douceur, aménité, accueil et paroles bienveillantes »[4].

L'importance de la sonorité dans une tradition orale se doit d'être soulignée, surtout dans la culture védique qui conçoit le Véda comme produit de l'écoute (Śruti), par les sages anciens (rishis), du son original émis par la régularité (rita) des mouvements cosmiques. La tradition védique est jusqu'à ce jour orale et transmet de Maître à disciple une parole (Rigveda), modulée par un chant (Sāmaveda), dotée d'une force incantatoire (Yajurveda)[2].

La Sāmaveda-samhitā est un recueil musical qui contient 1549 strophes (rik) extraites de la Rigveda-samhitā, et 75 strophes ne figurant pas dans cette collection principale ; en tenant compte des répétitions, la Sāmaveda-samhitā contient au total 1810 strophes[3].

La majorité des strophes reprises dans la Sāmaveda-samhitā proviennent des huitième et neuvième livres du Rigveda, et sont principalement utilisées au cours du sacrifice (yajña) spécifique du Soma[5].

Arcika et Uttararcika

Deux parties composent la Sāmaveda-samhitā, une collection de strophes nommée Arcika, et un second recueil de strophes nommé Uttararcika, utilisés pour l'apprentissage de la cantillation du Véda par le brahmane candidat à la fonction de chanteur (Udgatar). Le mot sanskrit rik, qui signifie strophe ou stance, est aussi la racine des deux mots A-rci-ka et Uttar-a-rci-ka.

La tradition musicale védique utilise sept notes[6]. Ces deux recueils musicaux datent d'une époque située entre la fin du second millénaire et le début du premier millénaire avant l'ère courante[6].

L' Arcika est un index de mélodies[6] qui ne contient que la première strophe de chaque hymne (stotra). Chaque chant de louange (stotra) est composé de plusieurs strophes chantées sur la même mélodie. L' Udgatar utilise ce livre de chants pour mémoriser l'intégralité des phrases musicales (stotriyā) qui sont utilisées au cours du Yajña, le sacrifice védique.

L' Uttararcika donne ensuite à l'Udgatar, présupposé connaître les mélodies, le texte complet des strophes.

Gana

Les Gana sont des collections de chants d'une période ultérieure[7], dans lesquels les chants sont écrits à l'aide de notes, et les textes sont présentés dans l'ordre requis par la liturgie védique.

Stobha

Les stobha ou interpolations sont réputées fortes de puissance magique. (à compléter)

Aranyaka

Il existe aussi de « chants de la forêt ». (à compléter)

Voir aussi

Bibliographie

  • Kreith Crim, General Editor, The Perennial Dictionary of World Religions, originally published as Abingdon Dictionary of Living Religions, 830 pages, Harpers and Row, Publishers, San Francisco, 1981, (ISBN 978-0-06-061613-7)
  • Jan Gonda, Die Religionen Indiens, Band 1 : Veda und älterer Hinduismus, 1960, traduction italienne de Carlo Danna sous le titre Le religioni dell'India : Veda e antico induismo, 514 pages, Jaca Book, Milano, 1980 ISBN
  • Jan Gonda, Védisme et hindouisme ancien. Traduit de l'allemand par L. Jospin, 432 pages, Payot, Paris 1962, ISBN
  • Alexandre Langlois, Rig-Véda ou Livre des hymnes, 646 pages, Maisonneuve et Cie, 1872, réédité par la Librairie d'Amérique et d'Orient Jean Maisonneuve, Paris 1984, (ISBN 2-7200-1029-4)
  • Richard Waterstone, India, Duncan Baird Publishers Ltd 1996, traduit de l'anglais par Zeno Bianu sous le titre L'Inde éternelle avec postface de Jean Varenne, 184 pages, Taschen, Cologne 2001, (ISBN 3-8228-1337-0)

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. The Sanskrit Heritage Dictionary de Gérard Huet
  2. Richard Waterstone, L'Inde éternelle, pages 16.
  3. Jan Gonda, Le religioni dell'India : Veda e antico induismo, page 43.
  4. Stchoupak & Nitti & Renou, Dictionnaire sanskrit-français, page 832.
  5. Richard Waterstone, L'Inde éternelle, pages 16 & 17.
  6. David M. Knife, Professeur au département des études sud-asiatiques de l'Université du Wisconsin, Sāma Veda, The Perennial Dictionary of World Religions (dérivé du Abingdon Dictionary), page 646.
  7. J.M. van der Hoogt, The Vedic chant, 1929 (thèse de lauréat à Amsterdam).
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.