Salvador Castaneda Castro
Salvador Castaneda Castro ( - ) est un militaire et homme politique salvadorien. Il est prĂ©sident du Salvador du au . Il a auparavant exercĂ© les fonctions de ministre de l'IntĂ©rieur du prĂ©sident Maximiliano Hernández MartĂnez.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 76 ans) San Salvador |
Nationalité | |
Activité |
Grade militaire |
---|
Il est élu sans opposition pendant la loi martiale en , et est renversé par un coup d'État en institué par d'autres officiers de l'armée.
Soulèvements de 1944
Une grève gĂ©nĂ©rale commence le en rĂ©action aux politiques rĂ©pressives du prĂ©sident Maximiliano Hernández MartĂnez[1]. La rĂ©volte prend la forme d'actes de dĂ©sobĂ©issance civile de la part des ouvriers, des Ă©tudiants et des employĂ©s du gouvernement qui refusent d'aller au travail ou Ă en cours[2]. Pendant la grève, un policier tue le fils d'un riche immigrant venu des États-Unis. L'ambassadeur des États-Unis a demandĂ© des explications, ce qui a mis le prĂ©sident dans une position dĂ©licate. De mĂŞme, la situation Ă©conomique difficile a Ă©galement contribuĂ© Ă la pression populaire exercĂ©e sur MartĂnez, qui finit par dĂ©missionner[1]. Avant de partir en exil, MartĂnez nomme le gĂ©nĂ©ral AndrĂ©s Ignacio MenĂ©ndez Ă la prĂ©sidence provisoire[2]. Bien que la grève ait rĂ©ussi Ă renverser MartĂnez, ses dirigeants n'Ă©taient pas assez bien organisĂ©s pour former une organisation durable[2]. Les partisans de MartĂnez ont Ă©galement rĂ©ussi Ă arrĂŞter ou Ă exiler de nombreux leaders du mouvement[1].
En , OsmĂn Aguirre y Salinas, qui avait dirigĂ© la police nationale, organise un contre-coup d'Etat rĂ©ussi avec de nombreux autres responsables militaires très conservateurs[2]. Il rĂ©prime la plupart des groupes dissidents[2]. Cette rĂ©pression a radicalisĂ© les opposants, qui se sont armĂ©s dans le Guatemala voisin, lequel venait de renverser le dictateur Jorge Ubico Ă l'occasion de la rĂ©volution d'[2]. Un soulèvement armĂ© est lancĂ© par des Ă©tudiants Ă San Salvador le , suivi d'une attaque d'insurgĂ©s guatĂ©maltèques quatre jours plus tard. Les deux mouvements sont Ă©crasĂ©s par le gouvernement Aguirre, qui consolide ainsi sa position au pouvoir[2].
Présidence
Au dĂ©but de 1945, Aguirre transmet le pouvoir Ă Salvador Castaneda Castro[2]. En , Castro est Ă©lu prĂ©sident avec le soutien des Ă©lites qui avaient soutenu MartĂnez[1]. Il se place sous l'Ă©tiquette du parti agraire[3]. Il n'a fait face Ă aucune opposition lors des Ă©lections, le pays Ă©tant restĂ© sous la loi martiale pendant tout le processus[2]. Castro avait auparavant exercĂ© les fonctions de ministre de l'IntĂ©rieur dans le gouvernement de MartĂnez[4], comme nombre des ministres nommĂ©s par Castro[2].
Le gouvernement de Castro a adopté une mesure qui a assoupli les restrictions imposées aux syndicats en . Cependant, le gouvernement n'a pas adouci sa réponse aux grèves. En , des ouvriers d’un syndicat de boulangers et d’une usine de textile mènent une grève générale dans l’espoir de faire renvoyer Castro de la présidence. Le gouvernement a mis fin à la grève et deux cents personnes ont été arrêtés[1].
En , en réponse à une nouvelle grève, Castaneda Castro dissout toutes les organisations ouvrières et exile leurs dirigeants[2]. L'historien Paul Almeida a décrit la situation dans le pays sous le gouvernement de Castro comme un « état de siège »[2]. R.V. Elam a déclaré que les gouvernements d’Aguirre et de Castro « ont rétabli un système de gouvernance par les élites et restreint les activités politiques »[2].
Le pays assiste à une reprise économique sous Castro, le prix du café augmentant ; En même temps, le retour à la démocratie devenait moins probable, la guerre froide renforçant le sentiment anticommuniste[3].
En 1945, Castaneda Castro rencontra le président guatémaltèque Juan Jose Arevalo pour discuter de la possibilité d'une Union centraméricaine. En 1946, les deux présidents ont signé le pacte de Santa Ana et, un an après, le pacte de l'Union confédérée des États d'Amérique centrale. Cependant, ce projet n'a jamais été pleinement réalisé[5]. Castro a été renversé lors d'un coup d'État en [1], dirigé par de nombreux jeunes officiers de l'armée[2] qui installent à la place le Conseil de gouvernement révolutionnaire.
Références
- Robert Armstrong et Janet Shenk, El Salvador : The Face of Revolution, South End Press, , 36–38 p. (ISBN 978-0-89608-137-6, lire en ligne)
- Paul. D. Almeida, Waves of Protest : Popular Struggle in El Salvador, 1925–2005, University of Minnesota Press, , 53–57 p. (ISBN 978-1-4529-1352-0, lire en ligne)
- James Dunkerley, Political Suicide in Latin America and Other Essays, Verso, , 59–60 p. (ISBN 978-0-86091-560-7, lire en ligne)
- 1999 Krehm, Democracies and Tyrannies of the Caribbean in the 1940's, COMER Publications, , 244 p. (ISBN 978-1-896266-81-7, lire en ligne)
- Andrés Rivarola Puntigliano et José Briceño-Ruiz, Resilience of Regionalism in Latin America and the Caribbean : Development and Autonomy, Palgrave Macmillan, , 131–132 p. (ISBN 978-1-137-32837-3, lire en ligne)