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Saint Gottschalk

Saint Gottschalk (également appelé Godescalcus) est un prince slave martyr, de la région des Wendes. Prince ou duc des Abodrites, peuple slave des bords de la Baltique, de 1043 à 1066, il est tué à Lenzen sur l'Elbe, le . Sa fête est célébrée le 7 juin.

Saint Gottschalk
Titre de noblesse
Prince
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Famille
Père
Conjoint
Enfants
Autres informations
Étape de canonisation
FĂŞte

Biographie

Gottschalk appartient au peuple slave des Abodrites et à la dynastie royale de ce peuple, les Nakonides. Il était le petit-fils de Mistivoï, fils de Nakon, le prince païen qui mena la rébellion anti-germanique de 983 et qui détruisit Hambourg.

Son père Udo ou Uto, qualifiĂ© de « mauvais chrĂ©tien Â» par Adam de BrĂŞme, est assassinĂ© en 1028 par un dĂ©serteur saxon, Gottschalk qui Ă©tudiait au monastère Saint-Michel de Lunebourg Ă  l’époque du meurtre, quitte immĂ©diatement la Saxe. Selon Adam de BrĂŞme : « Il abandonne ses Ă©tudes et sa foi » et, pour venger la mort de son père, il fait de terribles ravages chez les Saxons. CapturĂ© par le duc Bernard II de Saxe, il est relâchĂ© mais il doit s’exiler Ă  la cour du Danemark avec qui les Slaves entretenaient des relations tour Ă  tour cordiales et hostiles depuis le dĂ©but du IXe siècle. Il accompagne le roi Knut le Grand en Angleterre. En rĂ©compense des nombreux services rendus pendant son exil, le roi Sven II Estridssen lui accorde la main d'une de ses filles, la princesse Sigrid, lorsqu’il rentre dans son pays en 1043[1].

Gottschalk semble avoir sincèrement mis en Ĺ“uvre tout ce qui Ă©tait en son pouvoir pour favoriser le christianisme. Il bĂ©nĂ©ficie d’un appui important en la personne d’Adalbert, l’archevĂŞque de Hambourg-BrĂŞme (1045-1072). L’évĂŞchĂ© d’Oldenbourg est divisĂ© et deux diocèses sont crĂ©Ă©s Ă  Mecklembourg et Ă  Ratzebourg. Les ordres religieux commencent Ă  s’implanter dans la rĂ©gion. La rĂ©alisation d’un tel projet qui visait Ă  la crĂ©ation sur la Baltique d’un Ă©tat slave qui aurait pu devenir une sorte de « BohĂŞme du Nord  Â» en rapport de vassalitĂ© avec le Saint-Empire romain germanique, c'est-Ă -dire autonome mais indĂ©pendante. Le projet jouissait du soutien de l’archevĂŞque mais servait Ă©galement les intĂ©rĂŞts des empereurs Henri III et Henri IV, qui craignaient toujours la concurrence des puissants ducs de Saxe[2].

C’est le duc de Saxe qui provoque la disgrâce d’Adalbert entre 1066 et 1069, ce qui fragilise la position de Gottschlack qui doit alors faire face Ă  une formidable rĂ©action des paĂŻens. Les VĂ©lètes rĂ©voltĂ©s incitent les Abodrites Ă  les rejoindre. Gottschlak est tuĂ© le par les paĂŻens Ă  Lenzen, oĂą un prĂŞtre est immolĂ© sur l’autel. Des scènes semblables se rĂ©pètent Ă  Ratzebourg, oĂą le moine Ansver est lapidĂ© le 15 juillet, et Ă  Mecklembourg. Le vieil Ă©vĂŞque Jean d’Écosse subit le martyre. Sa tĂŞte fichĂ©e sur un Ă©pieu est offerte Ă  Radegast, dieu des VĂ©lètes, le 10 novembre dans leur capitale de Rethra. La reine Sigrid est chassĂ©e avec ses femmes « sans un seul fil sur le dos Â»[3].

Les sujets de Gottschlack sont obligés de renoncer au christianisme une nouvelle fois, Hambourg est rasée et la Saxe dévastée. Le gouvernement des Adobrites païens est assumé par le chef des insurgés un certain Kruto ou Cruto. Henri, le fils légitime de Gottschalk, se réfugie chez les parents de sa mère au Danemark et Butue, l’autre fils de Gottschalk, est tué par les Slaves en 1075 en tentant de s’imposer.

Unions et descendance

De son union avec la princesse Sigrid Svendsdatter de Danemark, Gottschalk laisse :

D'une autre femme, il avait eu antérieurement :

  • Budivoj ou Butue, tuĂ© en 1075 ;
  • N, le père (?) du prince Pribislav de Wagrie, « neveu d'Henri Â», mais peut-ĂŞtre fils du prĂ©cĂ©dent…

Notes et références

  1. Adam de Brême, Histoire des archevêques de Hambourg, Paris, Gallimard, 1998 (ISBN 2070744647), livre II § 66, p. 112.
  2. Adam de Brême Op.cit Livre III § 19 p. 140.
  3. Adam de Brême, op.cit., livre III § 50-51, p. 164-166.

Sources

  • Adam de BrĂŞme, traduit et prĂ©sentĂ© par Jean-Baptiste Brunet-Jailly, Histoire des archevĂŞques de Hambourg, Paris, Gallimard, coll. « L'aube des peuples », , 318 p. (ISBN 2070744647), Livre II § 60, 79 Livre III § 19-22, 50-51, 77.
  • Francis Dvornik, Les Slaves. Histoire et civilisation de l'AntiquitĂ© aux dĂ©buts de l'Ă©poque contemporaine, Paris, Seuil, 1970. « Les Slaves baltes, polabes. Les Wendes » p. 260-276.
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