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Saint Dominique Ă  Soriano

Saint Dominique à Soriano (italien : San Domenico in Soriano) est un portrait de saint Dominique (1170–1221) qui a appartenu à partir de 1530 au couvent dominicain de Soriano Calabro dans le sud de l'Italie. On croyait qu'il était d'origine miraculeuse et qu'il inspirait des miracles. Il a fait l'objet d'une fête catholique romaine célébrée le de 1644 à 1913. Son origine miraculeuse a fait l'objet de plusieurs peintures du XVIIe siècle. Plusieurs églises portent son nom. Le tableau original est perdu.

Saint Dominique Ă  Soriano
Date
Vers
Type
Dimensions (H Ă— L)
190 Ă— 230 cm
Localisation
Inconnu

Histoire

Aucune donnée biographique n'indique que Dominique lui-même se soit aventuré plus au sud de l'Italie que Rome. En 1510, les membres de l'Ordre dominicain ont fondé un couvent à Soriano Calabro[1].

Au début du XVIIe siècle, Silvestro Frangipane, un dominicain, a enquêté sur l'œuvre et a écrit un livre à ce sujet. Plusieurs membres supérieurs de son Ordre lui ont donné leur Imprimatur, et il a été publié en 1634[2]. Selon Fra Frangipane : « Il arriva que, pendant la nuit précédant l'octave de la Nativité de la Madone [Note 1], en l'an de Notre Seigneur 1530, le sacristain de Soriano s'était levé, selon sa coutume, à 3 heures du matin pour allumer les lampes de l'église. Trois dames d'apparence merveilleuse, dont la première semblait très affligée par le chagrin, trouvant la porte ouverte, entrèrent. Leur chef, son chagrin se transformant en joie, a demandé : « De quelle église s'agit-il ? » Le sacristain a répondu : « Cette église est dédiée à saint Dominique. Nous n'avons aucune peinture sur les murs, à l'exception de cette représentation grossière de lui derrière l'autel. » La vénérable matrone a dit : « Pour que votre église ait une autre icône, prenez-la et donnez-la à votre supérieur. Ensuite, dites-lui de le placer au-dessus de l'autel. » Avec une grande révérence, le sacristain a accepté le cadeau et l'a apporté à son supérieur. Lorsque le supérieur et deux autres frères sont venus à l'église, les dames n'étaient visibles nulle part. L'un d'eux a dit plus tard : « Pendant que je m'agenouillais dans la prière, sainte Catherine la vierge m'est apparue et m'a dit : « Moi, avec la Vierge Mère de Dieu et la Madeleine, je vous ai conféré cette faveur ». »

Ce récit est largement celui accepté par l'Ordre dominicain aujourd'hui[3].

Le portrait acquit bientĂ´t la rĂ©putation d'avoir des propriĂ©tĂ©s merveilleuses. Selon Fra Frangipane, s'il Ă©tait jamais accrochĂ© dans un endroit autre que celui spĂ©cifiĂ© par la Vierge Marie, le lendemain matin, il serait de retour Ă  sa place[1] - :63-65 Il a dĂ©crit de nombreux autres miracles attribuĂ©s Ă  sa prĂ©sence:65-235. Pas moins de 1 600 miracles ont Ă©tĂ© attribuĂ©s Ă  sa prĂ©sence dans un espace de 78 ans. En 1644, le pape Innocent XII a ordonnĂ© un jour de fĂŞte le pour commĂ©morer son origine et ses propriĂ©tĂ©s[3]. La fĂŞte a peut-ĂŞtre Ă©tĂ© supprimĂ©e en 1913, lorsque le pape Pie X a dĂ©placĂ© ce qui avait Ă©tĂ© jusque-lĂ  la fĂŞte mobile de Notre-Dame des Douleurs Ă  la date fixe du [4].

L'histoire plus rĂ©cente du portrait semble inconnue. Soriano a Ă©tĂ© gravement endommagĂ© par un tremblement de terre de magnitude 6,6[5]. Elle a Ă©tĂ© reconstruite, mais en 1783, la Calabre a Ă©tĂ© frappĂ©e par une sĂ©rie de cinq tremblements de terre en deux mois. Le premier, le , Ă©tait d'une magnitude de 7,0 et a rasĂ© Soriano[6]. Le troisième, le , Ă©tait d'une magnitude de 6,6 et son Ă©picentre Ă©tait Ă  km de Soriano[7] - [8]. Ă€ Soriano mĂŞme, 171 personnes sont mortes et des dĂ©gâts estimĂ©s Ă  80 000 ducats ont Ă©tĂ© causĂ©s[9]. Le couvent a Ă©tĂ© reconstruit pour la deuxième fois, mais ne semble jamais avoir retrouvĂ© sa rĂ©putation antĂ©rieure ; il semble disparaĂ®tre des archives. Le portrait n'a peut-ĂŞtre pas survĂ©cu Ă  l'un de ces Ă©vĂ©nements.

Une description de la peinture

En 1634, Fra Frangipane a Ă©crit:

« Et la figure de cette Image, qui est haute de cinq paumes et large de quatre, tient dans sa main droite un livre, et dans sa gauche un lys, est de stature moyenne, d'aspect beau, mais vénérable et mortifié, avec des caractéristiques quelque peu définies ; son nez est aquilin ; ses cheveux sont principalement blancs ; et le reste, comme celui de sa barbe, rougeâtre ; son visage est très blanc, comme s'il ne faisait qu'un avec la pâleur : ses yeux sont des plus sereins, et vous suivent partout où vous allez, induisant une légère sensation de terreur : ses vêtements et son habit ne s'étendent pas jusqu'aux talons, affichant ainsi son pieds vêtus de chaussures noires : et, en conclusion, l'ensemble du tableau ne montre rien d'autre que l'exécution céleste et divine. »

Représentations artistiques

L'origine miraculeuse du portrait semble avoir été un sujet important pour l'art religieux en Italie et en Espagne au XVIIe siècle, comme en témoigne le nombre de peintures décrites plus loin dans cette section. On ne sait pas lequel, le cas échéant, des peintres avait vu l'original. Ces peintures sont cohérentes entre elles, en montrant saint Dominique en pleine longueur presque à taille réelle, portant son habit, avec un livre et un lis, se conformant ainsi généralement à la description de Fra Frangipane de 1634[1] mais diffèrent en détail. Ils sont également cohérents d'une autre manière : tous montrent les trois saints présentant la peinture ouverte à un ou plusieurs frères.

Exemples (avec provenance, si connue, classés approximativement par date) :

  • Francisco de Zurbarán.
    Francisco de Zurbarán.
  • Juan Bautista MaĂ­no.
    Juan Bautista MaĂ­no.
  • Matteo Rosselli.
    Matteo Rosselli.
  • Jacopo Vignali.
    Jacopo Vignali.
  • Antonio de Pereda.
    Antonio de Pereda.
  • Giovanni Benedetto Castiglione.
    Giovanni Benedetto Castiglione.
  • Le Guerchin.
    Le Guerchin.
  • Pedro Atanasio Bocanegra.
    Pedro Atanasio Bocanegra.
  • AndrĂ©s Amaya.
    Andrés Amaya.

Bâtiments ecclésiastiques

Bâtiments ecclésiastiques nommés d'après, et donc peut-être dédiés à Saint Dominique à Soriano (classées par date) :

  • Iglesia de Santo Domingo (GĂĽĂ­mar) (es), une Ă©glise Ă  Tenerife, Ă®les Canaries, sur le site de l'ancien couvent de Santo Domingo Soriano (fondĂ©e en 1649)[18].
  • Chiesa di San Domenico Soriano (it), une Ă©glise Ă  Naples (fondĂ©e en 1673).
  • Santo Domingo de Soriano, une Ă©glise de Villa Soriano, Uruguay (construction commencĂ©e en 1751).

Références

  1. (it) Silvestro Frangipane, Raccolta de'miracoli e gratie oprate dall'imagine del patriarca S. Domenico di Soriano, Messine, (lire en ligne) en Calabre. Une ville a grandi autour de lui. En 1530, les frères ont commencé à montrer pour la vénération publique un portrait du fondateur de leur Ordre
  2. (it) Silvestro Frangipane, Raccolta de'miracoli e gratie oprate dall'imagine del patriarca S. Domenico di Soriano, Messine, (lire en ligne)
  3. « Pillars of the Dominican Order: St. Dominic de Guzman & St. Thomas Aquinas », Providence College (consulté le )
  4. Calendarium Romanum : ex decreto Sacrosancti Oecumenici Concilii Vaticani II instauratum auctoritate Pauli PP. VI promulgatam, Librairie Ă©ditrice vaticane, (OCLC 493727522), p. 103
  5. (it) Pasqualini, « 5 novembre 1659, un forte terremoto colpisce la Calabria centrale: duramente colpita l’area fra Vibo Valentia e Catanzaro », meteoweb.eu, (consulté le )
  6. Charles Lyell, Principles of Geology, John Murray, (lire en ligne), p. 425
  7. (it) « La piu’ grande catastrope del 18° secolo, it terremoto del 1783 in Calabria e Messina », ascenzairiggiu.com, (consulté le )
  8. (it) « 5 febbraio 1783. Ricordando il terribile sisma che 231 anni fa colpì Calabria e Sicilia. La premonizione di Goethe », famedisud.it, (consulté le )
  9. (it) Durante, « Il grande terremoto In Calabria: 5 Febbraio 1783 », mediterraneinews.it, (consulté le )
  10. « Image of Saint Dominic Being Carried to Soriano by the Madonna and the Saints Mary Magdalene and Catherine », Piccoli Grandi Musei (consulté le ) (Under the 'Collection' tab.)
  11. (it) Sassu, « Carlo Bononi e i colori "di cuore liquefatto" », MuseoinVita, (consulté le )
  12. (es) « Santo Domingo en Soriano », artehistoria.com (consulté le )
  13. (es) Carlos Varona, « Santo Domingo en Soriano », Musée du Prado, (consulté le )
  14. (it) Sebastiano Benedetto Bartolozzi, Vita di Jacopo Vignali pittor fiorentino, Florence, Eredi Paperini, (lire en ligne), xx
  15. « Alonso Cano », Artcyclopedia (consulté le )
  16. (es) Merino Thomas, « Milagro de Santo Domingo en Soriano », Revista de arte (consulté le )
  17. (it) Cavalcoli, « P. Cavalcoli rincara la dose sulla misericordia del cardinale Kasper », Scuola Ecclesia Mater, (consulté le )
  18. (es) José Viera y Clavijo, Noticias de la historia general de las Islas de Canaria, MAXTOR, (lire en ligne), p. 406

Liens externes

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