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SĂ©lectionneur (football)

Le sélectionneur est, en football, la dénomination d'un entraîneur se trouvant à la tête d'une équipe nationale, ou régionale.

RĂ´le

En amont de son rôle d'entraîneur, c'est-à-dire la préparation physique et tactique et la direction de l'équipe pendant un match, le sélectionneur a la fonction de choisir, parmi tous les joueurs éligibles, ceux représentant leur pays au sein de l'équipe nationale[1]. Il doit également être en mesure de gérer les attentes des supporters et des médias.

De nos jours, le sélectionneur national est généralement épaulé par une équipe expérimentée, composée d'entraîneurs adjoints, d'entraîneurs de gardiens, de préparateurs physiques, de médecins, de kinésithérapeutes et d'analystes vidéo.

Des comités de sélection au sélectionneur unique

France

Les sélections de l'équipe nationale sont d'abord effectuées par quelques dirigeants influents (1909-1919)[2], puis par des comités de sélection à partir de 1919[3]. De 1936 à 1963, l'équipe de France A dispose d'un sélectionneur et d'un entraîneur (parfois appelé tacticien[4]), deux fonctions distinctes[5]. En 1964, la FFF crée la fonction de sélectionneur-entraîneur, un poste unique[5].

Cette terminologie, couramment utilisée par la presse dans les deux premières années[6], laisse peu à peu la place au terme actuel de sélectionneur, bien que la FFF et le gouvernement utilisent officiellement le terme de « sélectionneur-entraîneur » jusque dans les années 2000, lors d'annonces de nominations[7] - [8] ou remises de la Légion d'honneur[9] - [10]. Le statut de sélectionneur non-entraîneur fait une brève réapparition à partir de 1988 lorsque Michel Platini est nommé sélectionneur avec Gérard Houllier comme entraîneur[note 1].

Le sélectionneur national est nommé par le comité exécutif de la FFF[7]. Initialement peu attractive et rémunératrice[6] bien que plus stable que celle d'entraîneur de club, la fonction a gagné en prestige au fil des décennies, grâce aux résultats des Bleus et aux ressources issues des droits TV et des revenus du sponsoring[12].

Angleterre

En Angleterre, l'« International Selection Committee » est chargé jusqu'en 1946 de sélectionner les joueurs et les entraîneurs (trainers) de l'équipe nationale, avant la création du poste de manager[13] - [14] - [15].

Allemagne

En Allemagne, le choix de l'équipe et de sa composition incombent également à un comité de match (Spielausschuss) au début du siècle. Un entraîneur est recruté en 1926 mais la responsabilité globale de l'équipe reste entre les mains du comité, qui impose par exemple la sélection d'une moitié de joueurs autrichiens à la suite de l'Anschluss[16] - [17].

Pays de Galles

« Il y avait plus de sélectionneurs que de joueurs. C'était fou. Il faut faire passer les joueurs en premier, mais au Pays de Galles, c'était les sélectionneurs d'abord et les joueurs ensuite. »

John Charles, à propos d'un déplacement de son équipe nationale en Allemagne[18].

Au Pays de Galles, avant 1954, l'équipe nationale est choisie par un panel de sélectionneurs (selectors), le capitaine de l'équipe jouant le rôle d'entraîneur[19].

Autres pays européens

La Hongrie, formation majeure des années 1950, abandonne le système de sélection par comité en 1957, l'Écosse la même année, l'Italie en 1959. En Suède, en Norvège et au Danemark[20], jusque dans les années 1960, le sélectionneur est le président du comité de sélection[21] ; il est assisté d'un entraîneur[22]. La Yougoslavie conserve un comité de sélection jusqu'en 1977[23].

Francophonie

Le terme d'entraîneur-sélectionneur est utilisé de façon officielle en francophonie, notamment en Algérie[24], au Cameroun[25].

Différences avec la fonction d'entraîneur

« Ce sont deux rôles très différents, notamment au niveau de la pression. »

— Fabio Capello[26]

« La différence entre sélectionneur et entraîneur est que sélectionneur n'est pas un travail quotidien. »

— Didier Deschamps[27]

« Je n’ai été sélectionneur que pendant deux semaines, mais c’est vraiment deux boulots différents. En tant que sélectionneur, tu représentes une nation et tu peux choisir les meilleurs joueurs. En club, tu dois composer avec les joueurs à disposition, mais l’avantage, c’est que tu passes plus de temps avec eux pour leur transmettre tes idées sur le jeu et ta philosophie. »

— Fabio Cannavaro[28]

Bibliographie

  • Pierre Cazal, SĂ©lectionneurs des Bleus, Mareuil Éditions, 2020, 288 p. (ISBN 9782372541893)

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. En novembre 1988, Henri Michel est relevé de ses fonctions de sélectionneur/entraineur et remplacé par Michel Platini (sélectionneur) assisté de Gérard Houiller (entraineur/préparateur physique)., [11]

Références

  1. (en) Chris Evans, « The art of international football management – by those who’ve done it », sur The Guardian, (consulté le )
  2. « Comités de sélection », sur fff.fr (consulté le )
  3. « Les comités de sélection », sur fff.fr (consulté le )
  4. Bertrand Pirel et Raphaël Perry, Bleus éphémères, Hugo Sport, (ISBN 2755692448)
  5. « La liste des sélectionneurs », sur L'Obs, (consulté le )
  6. « M. Henri Guérin n'est plus entraîneur - sélectionneur de l'équipe de France », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « L'OM retrouve la Coupe et les Bleus un sélectionneur », sur L'Humanité, (consulté le )
  8. « La déclaration de Laurent Blanc » Accès libre, sur Europe 1, (consulté le )
  9. « Décret du 13 juillet 1998 portant un promotion et nomination » Accès libre, sur legifrance.gouv.fr, (consulté le )
  10. « Décret du 11 avril 2001 portant promotion et nomination » Accès libre, sur legifrance.gouv.fr, (consulté le )
  11. « Europe - France » Accès libre, sur fff.fr, (consulté le )
  12. Pierre Cazal, « Sélectionneurs des Bleus, les bonus (11/11) : comment et pourquoi le devenir ? », sur Chroniques bleues, (consulté le )
  13. « England Hall of Fame », sur thefa.com, (consulté le )
  14. (en-GB) Steven Scragg, « How the England job became poisoned by the manager », sur These Football Times, (consulté le )
  15. (en) « Graham Kelly: Wealth of Winterbottom's legacy almost impossible to », sur The Independent, (consulté le )
  16. (de) « Otto Nerz », sur DFB - Deutscher Fußball-Bund e.V., (consulté le )
  17. (en) « How Nazism deprived the great Austrian team a chance at World Cup glory », sur The Business Standard, (consulté le )
  18. Phil Stead, (2013), Red Dragons – The Story of Welsh Football, 2013, p. 151-153
  19. (en) « Four new men in Welsh team », Western Mail,‎ , p. 7
  20. (en) « Norway vs Denmark, 21 September 1969 », sur eu-football.info (consulté le )
  21. (en) Ashley Hyne, George Raynor, The History Press, , 224 p. (ISBN 0750959673)
  22. (en) « Finland vs Sweden, 24 September 1950 », sur eu-football.info (consulté le )
  23. (en) « Romania vs Yugoslavia, 13 November 1977, World Cup qualification », sur eu-football.info (consulté le )
  24. « Cameroun-Algérie : la Fédération camerounaise répond aux accusations de Djamel Belmadi et menace de saisir la Fifa » Accès libre, sur TV5Monde, (consulté le )
  25. « Le Portugais Antonio Conceiçao nommé sélectionneur du Cameroun » Accès libre, sur Le Figaro, (consulté le )
  26. « Fabio Capello évoque la différence entre le poste d’entraîneur et de sélectionneur », sur Le 10 Sport, (consulté le )
  27. « Didier Deschamps : "Je suis attaché au maillot de l'équipe de France" », sur Sud Radio, (consulté le )
  28. « L'instant tactique Fabio Cannavaro », sur Onze Mondial, (consulté le )
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