Sæmundr Sigfússon
Sæmundr Sigfússon inn fróði, le « Savant », ou Sæmundur Sigfússon (1056- ), est un prêtre et historien islandais. Il aurait fait ses études à Paris à la Svartiskóli (« l'École noire »)[1]. Ses écrits, en latin, sont aujourd’hui perdus. L'existence de son Histoire de la Norvège (Historia Norwegiæ) nous est connue pour avoir été utilisée et citée par des auteurs après lui, comme Theodoricus Monachus, auteur de Historia de antiquitate regum Norwagiensium. Historia Norwegiæ était une chronologie des rois norvégiens, tentant d'établir une concordance chronologique entre les principaux faits de l’histoire norvégienne et ceux des annales islandaises[2].
Dans le folklore islandais
Le personnage de Sæmundur Sigfússon est resté vivant dans les contes et légendes traditionnels islandais longtemps après sa mort. On le retrouve à diverses reprises dans le recueil de Jón Árnason, Íslenzkar Þjóðsögur og Æfintýri (Contes populaires et légendes d'Islande, 1862) et la sélection française de ces contes, parue chez José Corti, présente pas moins de huit contes dont il est le héros. On l'y rencontre bernant le diable ou commandant à des diablotins. Il a été prêtre à Oddi, dont il aurait obtenu la cure du roi de Norvège, même si cette légende ne correspond pas à des faits historiques (l'Islande n'étant tombée sous la coupe du roi de Norvège que plus tard, en 1262). Sa mort également est évoquée : attaqué par des diablotins, puis des moucherons, sur son lit de mort, il est veillé par sa fille adoptive qui, voyant « une lueur monter de ses narines », comprend que son âme vient de s'envoler.
Références
- Il s'agirait de la Sorbonne, selon Ásdis R. Magnúsdóttir et Jean Renaud (voir Bibliographie). Le conte populaire intitulé Svartiskóli (« L'École noire ») en présente une vision pittoresque : « Cette école avait la particularité de se trouver dans une maison souterraine très solidement bâtie ; comme elle n'était percée d'aucune fenêtre, il y faisait toujours complètement noir. Il n'y avait pas de professeurs et on apprenait tout dans des livres écrits en lettres rouges comme le feu, qu'on pouvait lire dans l'obscurité. Jamais ceux qui y faisaient des études n'avaient le droit d'en sortir (...) Une main grise et poilue traversait le mur tous les jours et leur tendait à manger (...) ».
- (en) Historia de antiquitate regum Norwagiensium. Theodericus Monachus. Traduit et annoté par David et Ian McDougall. Viking Society for Northern Research, University College, Londres, 1998.
Bibliographie
- La Géante dans la barque de pierre et autres contes d'Islande, collectés par Jón Árnason, traduits de l'islandais et édités par Jean Renaud et Ásdis R. Magnúsdóttir, José Corti, 2003 (ISBN 978-2-7143-0827-6) (p. 113-125)