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Ruisseau de Chevral

Le ruisseau de Chevral est un petit cours d'eau ardennais de Belgique, affluent du ruisseau de Martin-Moulin affluent de second ordre de l’Ourthe Orientale dans le bassin versant de la Meuse. Il coule entiùrement en province de Luxembourg.

Ruisseau de Chevral
Illustration
Un barrage de castors sur le Ruisseau de Chevral (2009)
Caractéristiques
Longueur environ 10 km
Bassin collecteur Meuse
Cours
· Localisation prÚs de la Baraque de Fraiture
· Altitude environ 600 m
Confluence ruisseau de Martin-Moulin
· Localisation Achouffe
· Altitude 325 m
GĂ©ographie
Pays traversés Drapeau de la Belgique Belgique
Régions traversées Ardenne

Parcours

Ce ruisseau prend sa source dans la Fagne du Vigneron sur le plateau des Tailles Ă  l'ouest de la Baraque de Fraiture Ă  proximitĂ© de la source de la Belle-Meuse Ă  une altitude d'environ 600 m.

Il s'Ă©coule ensuite vers le sud dans un environnement boisĂ© et irrigue et draine Wibrin avant de se jeter dans le ruisseau de Martin-Moulin Ă  Achouffe Ă  une altitude de 325 m.

Son cours d'une dizaine de kilomĂštres se termine par la « VallĂ©e des FĂ©es Â», bien connue des randonneurs.

Écologie

Ce ruisseau draine un bassin essentiellement forestier des Ardennes belges et il est concerné par le retour du Castor fiber, une espÚce autrefois largement présente en Belgique, mais qui avait au XIXe siÚcle disparu d'une grande partie de son aire naturelle (eurasienne) de répartition. Le castor a rétabli sur la Chevral deux séries de barrages (progressivement construits depuis 2004), comme non loin de là il l'a fait dans d'autres parties du bassin de l'Ourthe Orientale, bassin qui abrite vers 2010 la population de castors la plus importante de Belgique. Entre 2004 et 2012, Six barrages de castors ont été établis sur la Chevral inférieure (pour une retenue d'eau cumulée s'étendant sur un peu plus d'un demi-hectare (0,52 ha). Cet évÚnement écopaysager a permis à une équipe de chercheurs des Universités de Gand (Belgique) et de Ferrara (Italie) d'étudier là quelques-uns des effets spatio-temporels des barrages de castor. Cette étude s'est concentrée sur leurs effets hydrologiques et hydrogéomorphologiques, ainsi que sur les modifications du transport sédimentaire[1].

La comparaison des dĂ©bits de 1978–2003 (avant l'arrivĂ©e des castors) et des dĂ©bits des annĂ©es suivantes a mis en Ă©vidence que les castors ont significativement rĂ©duit les dĂ©bits de crue du ruisseau au niveau des barrages de castors ainsi qu'en aval : :« les pics de crue sont significativement plus bas Ă  l'aval de la sĂ©rie de barrages »[1].

De plus, les crues ont aussi Ă©tĂ© moins frĂ©quentes : dans le sous-bassin de l’Ourthe Orientale, le rĂ©gime torrentiel de 60 mÂł/s qui Ă©tait atteint ou dĂ©passĂ© tous les 3,4 ans avant le retour des castors, ne survient plus que tous les 5,6 ans depuis que les barrages de castors sont lĂ [1].

De plus, un « effet retard Â» est observĂ© : Non seulement les crues sont moins hautes, mais elles sont approximativement retardĂ©es de 24 heures par les 6 barrages de la Chevral qui jouent ainsi un rĂŽle d'Ă©crĂȘteurs de crue, limitant les risques d'inondation en aval oĂč l'eau a plus de temps pour ĂȘtre Ă©valuer vers la mer et/ou percoler vers les nappes[1].

Un autre effet bĂ©nĂ©fique est une nette amĂ©lioration du dĂ©bit d'Ă©tiage : « le Q355 (c.Ă .d. le dĂ©bit dĂ©passĂ© 355 jours par an) de l’Ourthe orientale qui Ă©tait 0,6 Â± 0,15 m3/s est remontĂ© Ă  0,88 Â± 0,52 m3/s aprĂšs l'Ă©tablissement des barrages » ; Dans les sous-bassins concernĂ©s, les Ă©pisodes extrĂȘmes du cycle crue-Ă©tiage ont donc Ă©tĂ© attĂ©nuĂ© par les castors[1] - [2].

Effets hydrogĂ©omorphologiques et sĂ©dimentaires : L'Ă©tude belgo-italienne citĂ©e ci-dessus a aussi Ă©tudiĂ©[3] - [1] le volume, la distribution granulomĂ©trique et la rĂ©partition des sĂ©diments retenus par 34 barrages de castors sur la Chevral, montrant que les barrages filtrent et ralentissent une partie des matiĂšres en suspension et des matĂ©riaux colportĂ©es par l'eau. Le retour du castor se traduit par un tamponnemenet des flux sĂ©dimentaires et une forte hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© entre l'aval et l'amont d'un barrage et l'entrĂ©e et la sortie de chaque sĂ©quence de barrages. En 7 ans, de 2004 Ă  2011, malgrĂ© un dĂ©bit qui peut ĂȘtre torrentiel (plus de 60 m3/s en pĂ©riode de pointe), les castors ont ainsi retenus 1710 m3 de sĂ©diments dans les Ă©tangs (25,1 cm d'Ă©paisseur en moyenne, l'Ă©paisseur Ă©tant significativement (p < 0.001) corrĂ©lĂ©e Ă  la taille de l'Ă©tang de castor), selon un modĂšle de dĂ©position irrĂ©gulier (ondulĂ©) sur le cours d'eau (chaque Ă©tant riche en sĂ©diment Ă©tant prĂ©cĂ©dĂ©s par plusieurs Ă©tangs plus pauvres en sĂ©diments[1]. En termes de granulomĂ©trie, « un grossissement textural vers l’aval Ă©tait Ă©galement observĂ© dans les sĂ©quences de barrages, ce qui est probablement Ă  mettre en relation avec l’occurrence de brĂšches temporaires dans les barrages d’amont »[1]. L'Ă©paisseur du sĂ©diment varie dans le temps selon l'hydrogramme de la riviĂšre, avec « une dĂ©position en phase montantes et une lĂ©gĂšre Ă©rosion pendant les dĂ©crues ». En 7 deux sĂ©ries de barrages ont « filtrĂ© 190 tonnes de sĂ©diments hors du Chevral, ce qui est dans le mĂȘme ordre de grandeur que les 374 tonnes mesurĂ©es dans les Ă©tangs, la diffĂ©rence correspondant aux excavations des castors (60 tonnes) et l'addition par ruissellement depuis les flancs des vallĂ©es »[1]. Selon les auteurs, la nature des effets hydro gĂ©omorphologiques des barrages de C. fiber est comparable Ă  ceux observĂ©s en AmĂ©rique du Nord pour les barrages de C. canadensis[1]

Notes et références

  1. Nyssen J., Billi P., Pontzeele J., De Visscher M., Frankl A. 2012), L’effet des barrages de castors sur les Ă©vĂ©nements de crues des petits cours d'eau, RĂ©gion Wallonne, 2012-11-14
  2. Nyssen, J., Pontzeele, J., Billi, P., 2011. Effect of beaver dams on the hydrology of small mountain streams: example from the Chevral in the Ourthe Orientale basin, Ardennes, Belgium. Journal of Hydrology, 402 (1-2): 92-102 https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0022169411001685
  3. De Visscher, M., Nyssen, J., Pontzeele, J., Billi, P., & Frankl, A. (2013). “Spatio‐temporal sedimentation patterns in beaver ponds along the Chevral river, Ardennes, Belgium « Copie archivĂ©e » (version du 2 fĂ©vrier 2014 sur Internet Archive)”. Hydrological Processes (rĂ©sumĂ©)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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