Rue du Molinel
La rue du Molinel est une rue de Lille qui relie la rue de Tournai à la place Richebé, dans le quartier de Lille-Centre. Elle se situe sur l'itinéraire habituel des grandes manifestations.
Rue du Molinel | |
Intersection entre la rue du Molinel et la rue Saint-Génois. | |
Situation | |
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Coordonnées | 50° 38′ 00″ nord, 3° 03′ 55″ est |
Pays | France |
Région | Hauts-de-France |
Ville | Lille |
Quartier(s) | Lille-Centre |
Début | Rue de Tournai |
Fin | Place Richebé |
Morphologie | |
Type | Rue |
Longueur | 750 m |
Largeur | 7,80 m |
Histoire | |
Création | XIe siècle |
Anciens noms | Rue des Coquelets, Rue du Dragon, Rue du Vieux-Marché-aux-Moutons |
Toponymie
Le nom vient du patois de Lille ; « molinel » signifie en français « petit moulin » ou « moulinet »[1]. Ce moulin était placé contre la porte du Molinel construite au XIIIe siècle démolie lors de l'agrandissement de la ville de 1603. Cette porte était située à l'angle de la rue de la Riviérette.
Histoire
La partie la plus ancienne de la rue du Molinel est celle comprise entre la rue Pierre-Mauroy (anciennement rue de Paris) et la rue de la Riviérette.
Jusqu'en 1603, cette voie était l'amorce de la route de Béthune qui traversait le village de Wazemmes, actuellement rue Léon-Gambetta.
Elle débouchait sur la porte du Molinel construite au XIIIe siècle avec le rempart entourant les paroisses de Saint-Maurice et de Saint-Sauveur.
La rue est prolongée au sud jusqu'à la place du Vieux-Marché-aux-Chevaux sous le nom de rue de Molinel lors du lors du IVe agrandissement de Lille de 1603 qui entraîne la démolition de l'ancien rempart et de la porte du Molinel remplacée par la porte Notre-Dame située entre la place de Béthune et l'actuelle place Richebé. Cette extension du territoire de la ville ayant englobé une ferme, « la Cense des Coquelets », la courte rue dans le prolongement de la rue du Molinel jusqu'au nouveau rempart est nommée rue des Coquelets[2].
Des fouilles archéologiques effectuées en janvier-février 2023 ont mis au jour des caves et escaliers de maisons construites après l'agrandissement du début du XVIIe siècle en face de la place du Vieux Marché aux chevaux. Ces bâtiments détruits lors du siège de Lille de 1914 étaient situés au milieu de l'actuelle rue élargie au cours des années 1920. Le pont qui enjambait le canal des Hibernois a également été découvert[3].
Au nord-est, la rue reliant la rue de l'Abbiette, actuelle rue de Tournai, à la rue des Augustins était la rue du Vieux-Marché-aux-Moutons. Celle-ci était prolongée par l'étroite rue du Dragon jusqu'à la rue des Malades (rue Pierre-Mauroy).
Les destructions du siège de Lille de 1914 amenèrent la ville à élargir ces rues lors de leur reconstruction au cours des années 1920 et à unifier l'ensemble en 1924 sous le nom de rue du Molinel[4].
En 1656, les Dominicaines dites « de la Mère de Dieu » y achetèrent une maison pour y installer leur communauté, mais celle-ci se révélant trop petite, elles en déménagèrent sept ans plus tard [5].
Les noms de plusieurs rues débouchant sur la rue du Molinel sont des évocations historiques, notamment la rue du Barbier-Maes, nommée d'après un perruquier lillois du siège de 1792 qui débouche sur la place du Vieux-Marché-aux-chevaux, l'une des plus pittoresques de Lille, la rue des Tanneurs, la rue de la Riviérette qui rappelle le passage d'une ancien petit cours d'eau, la rue du Plat qui tire son nom d'un « platch », étang en ancien français, asséché au XVIe siècle, la rue des Augustins à l'emplacement de l'ancien couvent des augustins, la rue Édouard-Delesalle où une plaque murale rappelle l'existence à son emplacement de l'ancien couvent des Capucins.
Rue du Molinel vue de la place du Vieux Marché aux chevaux vers la gare Rue du Vieux Marché aux Moutons en 1914 Rue du Vieux Marché aux Moutons en 1916
Architecture et monuments
Presque entièrement détruite au cours de la Première Guerre mondiale, la rue du Molinel est reconstruite pour l'essentiel entre les deux guerres. Elle comprend ainsi de nombreux immeubles de style néo-régionaliste, de style Art déco et de style moderne. Plusieurs sont inscrits à l'inventaire du patrimoine architectural, urbain et paysager (IPAP) de la Métropole européenne de Lille.
- Immeuble art déco régionaliste, 24 rue du Molinel
- Immeuble art déco, 56-60 rue du Molinel
- Immeuble mouvement moderne, 102-104 rue du Molinel
Au n°150 de la rue, le rang de maison de la première moitié du XVIIe siècle qui donne sur la place du Vieux marché aux chevaux, aux n°9 à 17, a été préservé des destructions et est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1979[6].
- Maison, 150 rue du Molinel
Divers
Dans la bande dessinée Le bleu est une couleur chaude de Jul' Maroh, cette rue est habitée par un des personnages principaux et y est même illustrée.
Notes et références
- Louis Vermesse, Vocabulaire du patois lillois, Lille, imprimerie de A. Béhague, , 213 p. (lire en ligne), p. 110.
- Alfred Salembier, Histoire de Wazemmes, Société d’annales de la province de Cambrai (lire en ligne), p. 17
- https://www.lillemetropole.fr/actualites/les-operations-archeologiques-menees-rue-du-molinel
- Marc Thiriez, Nos mille rues - Reflets de l'histoire de Lille, Librairie Raoust, , 252 p., p. 180
- Charles-Louis Richard, Histoire du couvent des Dominicains de Lille en Flandre et de celui des dames dominicains de la même ville, dite de sainte Marie de l'Abbiette, Liège, 1782 page 65 (lire en ligne).
- « Maisons », notice no PA00107718, base Mérimée, ministère français de la Culture
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Photographies anciennes de la rue sur le site de la bibliothèque municipale de Lille