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Roquebrunasque

Le roquebrunasque (rocabrunasc en graphie classique, roucabrunasc en graphie mistralienne) est le parler mentonasque de Roquebrune-Cap-Martin, dans les Alpes-Maritimes.

Les langues des Alpes-Maritimes avec Roquebrune en zone mentonasque
  • vivaro-alpin (mentonasque)
  • vivaro-alpin ou gavot intermĂ©diaire
  • vivaro-alpin (alpin)
  • provençal maritime
  • niçard
  • Brigasque (Royasque)
  • Tendasque (Brigasque-Royasque)
  • † Figoun (remplacĂ© par le provençal)

Présentation

La population prélatine est ligure, population installée sur la côté méditerranéenne jusqu’à l’actuelle Catalogne.

On retrouve les principales particularités du vivaro-alpin :

  • la chute de T et D entre les voyelles, FETA (la brebis en latin) > la fea (contre feda en occitan provençal),
  • la première personne des conjugaisons en [u] manjo (je mange contre mangi en occitan niçois ou mange en provençal).

Cependant, les traits occitans distinctifs sont omniprésents :

  • Ă©volution du latin P en B : CAPRA (chèvre) > cabra (cabra en provençal et en niçois ou chabro en auvergnat contre crava en ligurien), conjugaisons, dĂ©rivations au pluriel

Le roquebrunasque possède plus de traits archaïsants que le mentonasque voisin :

  • conservation de la prononciation des -l finaux conservĂ©s : sal, mal, coutel, capel
  • distinction des articles au fĂ©minin pluriel "(r)ai, (r)as" (article pluriel Ă©picène en mentonasque)

Le roquebrunasque a la spécificité de faire partie des parlers gris, zone de transition entre occitan alpin oriental et ligure.

L'histoire linguistique de Roquebrune est assez semblable Ă  celle du ComtĂ© de Nice voisin. Le fait que la rĂ©publique de GĂŞnes, autant dire la Ligurie actuelle, ne fut que tardivement (1815) annexĂ©e par la maison de Savoie alors que le ComtĂ© de Nice le fut en 1388, n'a aucune consĂ©quence sur les langues parlĂ©es dans ces territoires. Il faut diffĂ©rencier l'histoire politique des territoires avec leur histoire linguistique qui ne sont pas toujours concordantes. Dès le XVIe siècle en effet, la maison de Savoie impose l'italien (toscan) comme langue Ă©crite et notariale unique dans le comtĂ© de Nice. L'abbĂ© GrĂ©goire dans son enquĂŞte de terrain sur les patois parlĂ©s en France pendant la RĂ©volution française considère (Ă  tort) que les habitants du ComtĂ© de Nice et de l'ancienne principautĂ© de Monaco parlent italien alors qu'ils parlent en fait soit le nissart, soit l'alpin (maritime), soit des variantes ligures (es.: MounĂ©gascou). La noblesse et la bourgeoise parlaient toutefois toscan (Italien) et souvent le français - ou plutĂ´t le lisaient et le comprenaient - on estime alors le nombre de locuteurs actifs d'italien (en incluant ceux qui se limitaient Ă  une connaissance relativement passive) Ă  moins de 15 000 Niçois dans tout le ComtĂ©).

En 1860, après l'Annexion du comté de Nice à la France et jusqu'à nos jours, de nombreux Italiens sont venus travailler et s'installer sur la Côte d'Azur et pouvaient tout naturellement venir de la Ligurie voisine — et donc parler de ce fait un dialecte ligure.

Bibliographie

  • Jean-Philippe Dalbera, Les parlers des Alpes-Maritimes, Étude comparative, essai de reconstruction, Thèse de Doctorat d'État, Nice, 1984.
  • StĂ©phane Vilarem Lexique français-roquebrunois publiĂ© en 1998 par la SociĂ©tĂ© d'art et d'histoire du Mentonnais
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